Par Alexandre Gerbi
Le gouvernement Barnier est tombé. Peu importe. Barnier n’était qu’un prête-nom. Un écran de fumée, d’ailleurs pas très épais. En réalité, la vraie question réside uniquement dans les deux mots tabous du microcosme parisien : haute trahison. Mots interdits. Jamais prononcés dans les médias. Démonstration à partir d’un exemple emblématique : celui de l’énergie. Et plus précisément l’électricité, secteur clef par excellence. Livré aux chiens. Solution simple pour s’en sortir, enfin ? Mais encore faudrait-il, pour le peuple, d’abord comprendre. Comprendre. Comprendre. Comprendre. C’est pas gagné, mes petits amis…
Si Michel Barnier n’avait pas été un imposteur, s’il avait vraiment eu à cœur de sauver la France du naufrage où elle va, il aurait commencé par une mesure simple : il serait sorti de l’ARENH.
Cette mesure aurait eu pour effet, immédiatement, de diviser au moins par deux les factures d’électricité pour tous les Français. C’est-à-dire pour tous les ménages et pour toutes les entreprises de France. Oui, vous avez bien lu.
Pas si hallucinant en vérité : nous serions simplement revenus quinze ans en arrière. A l’époque, je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, l’électricité était deux à trois fois moins chère. Voire bien davantage, au regard des pics délirants que 2022…
Coup de baguette magique anti-sangsues
Si Michel Barnier avait décidé de sortir de l’ARENH, d’un coup de baguette magique, du jour au lendemain, l’économie française, les Français et EDF, auraient reçu ensemble une bouffée d’oxygène. Tout simplement parce qu’ils auraient été soudain débarrassés, tous simultanément, d’une nuée de sangsues qui s’engraissent sur leur dos.
Cette option n’est pas une fantaisie. Elle a été préconisée pendant les auditions de la Commission parlementaire sur la perte de la souveraineté énergétique de la France. Entre autres, Henri Proglio, président d’honneur d’EDF, et Arnaud Montebourg, ancien ministre, l’appelèrent de leurs vœux. Aucun de ces hommes, faut-il le préciser, ne portant de nez rouge.
Le seul véritable obstacle à cette décision simple mais aux effets colossaux, réside dans l’ire prévisible de Bruxelles et de la Commission européenne. En réponse, comme l’a expliqué M. Montebourg, la France étant contributrice nette au budget européen, elle aurait beau jeu de rabioter ses versements pour éponger ses amendes. Et si d’aventure cela ne suffisait pas, d’autres moyens seraient par définition à disposition, puisque la France est l’un des piliers centraux, porteurs et d’ailleurs fondateurs de l’Europe. En outre, comme l’a noté M. Proglio, la Belgique ne nous enverrait probablement pas ses chars.
On sait qu’en trois mois de gouvernement, M. Barnier n’a pas songé à sortir de l’ARENH. La France, c’est-à-dire les Français, les ménages, les entreprises, les commerçants, les paysans, et même l’Etat, ont continué de payer leur électricité, leur lumière et leur chauffage, à un prix exorbitant. On vit ainsi, en 2022 et 2023, des centres-villes plongés dans le noir par souci d’économie. Plus durablement, désormais, aux abords des grandes villes, y compris de Paris, sur les grands axes jadis éclairés par d’immenses lampadaires aujourd’hui éteints, la France assume en lumière, ou plutôt en obscurité, sa paupérisation.
Par le biais de ce subterfuge qu’est l’ARENH, les Français et l’économie française sont rançonnés. Pour engraisser quelques-uns, ces fameuses sangsues posées arbitrairement, et contre toute raison, sur le dos d’EDF.
Détail croustillant : ce rançonnement a lieu à l’heure même où l’inflation générale dévore les salaires.
Comment le Pays peut-il vivre pareil scandale sans réagir ?
Merveille concassée
Faisons un rêve.
Si ceux qui nous dirigent, ou plutôt nous trahissent et nous livrent à nos prédateurs, n’avaient pas mis EDF en coupe réglée avec l’ARENH, nous devrions en l’an 2024 vivre dans une France où l’électricité ne coûterait presque rien. L’activité économique profiterait bien sûr directement de cette merveille, en même temps que la qualité de vie des Français. C’est en tout cas dans ce but que la IVe puis la Ve République avaient vu les choses en dotant la France d’une technologie et d’une production nucléaires nationales, totalement souveraines, capable de fournir le Pays en électricité à un prix défiant toute concurrence.
Or, ce pari étant tenu, tout fut cyniquement détruit… au nom de la concurrence ! Car, affirmait le dogme bruxellois, la concurrence ferait baisser les prix et profiterait par conséquent au consommateur. Or cette affirmation était fausse, comme la suite l’a amplement prouvé.
En définitive, par un autre coup de baguette magique, sur un parc nucléaire français ultra-rentable, ultra-compétitif, fournissant l’une des électricités les moins chères, les plus constantes et les plus pérennes du monde, Bruxelles lâcha, avec la complicité du pouvoir parisien, un essaim de sangsues. De hideuses tiques goulues sur les beaux pis gonflés de la vache à lait, si l’image est permise. Une aubaine pour certains, les fameuses tiques et sangsues, qui se solda par l’obésité de ces dernières, mais en contrepartie par une explosion du prix de l’électricité, avec des pics particulièrement spectaculaires. C’est-à-dire une perte de compétitivité pour toute l’économie aussi bien qu’une perte sèche pour les particuliers. L’État arrosant à gogo (« bouclier tarifaire ») pour faire passer la pilule, éviter le soulèvement des gueux, en faisant pour cela de nouveaux chèques creusant davantage la dette. Toujours le même système de la double ruine, la ruine de l’économie dûment provoquée permettant et justifiant la ruine de l’Etat…
La Commission d’enquête parlementaire visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France de 2022 et 2023 l’a démontré : la France et le peuple français sont victimes d’une haute trahison caractérisée de la part de leurs dirigeants, Sarkozy, Hollande, Macron, sous la houlette de Bruxelles.
Ce pillage revêt bien d’autres formes, bien entendu, et depuis longtemps. Des paysans écrasés au torpillage de l’Hôpital en passant par la destruction systématique de l’école publique ou le pillage de la Sécu ou du mobilier national, parmi tant de dévastations.
Mais l’exemple de l’ARENH est encore plus édifiant. Parce qu’il pouvait se décider d’un simple trait de plume. D’une simple et unique décision. A lui seul, il permettait de régler un des nombreux grands problèmes qui accablent la France. Que M. Barnier n’en ait rien fait permet de comprendre qu’il n’a nullement envie d’alléger le poids qui pèse sur la France et la conduit à la ruine. Et qu’il sert, de fait, d’autres intérêts que l’intérêt national.
Le but de Michel Barnier est le même que celui de Macron depuis 2017 : vampiriser les Français, les ménages comme les entreprises, tout en ruinant l’Etat.
L’incompétence tenant lieu d’ultime alibi pour masquer la haute trahison.
Film au ralentis de la haute trahison
Redéroulons en un instant le film au ralentis : dévaster l’économie tout en creusant, « en même temps », la dette au maximum. En vue du grand bradage final. La France n’étant plus vue comme une nation dotée d’âme et les Français comme des êtres humains sensibles et pensants, mais comme une ribambelle de poulets rôtis ou, plus prosaïquement, de valeurs en dollars dans un tableau Excel. L’Etat faisant figure lui-même soit de très grosse volaille, soit de très gros chiffre.
Schéma : l’État, censé protéger l’économie, accumule les mesures pour la détruire. Afin de masquer son crime en redorant son blason, et éviter l’explosion, il arrose d’argent ladite économie sous prétexte de la sauver des difficultés où ses décisions l’ont mise. Ce faisant, il creuse la dette dans des proportions vertigineuses. A l’arrivée, l’économie est dévastée, et bascule du côté des GAFAM, c’est-à-dire, au bout de la route, dans l’escarcelle des géants financiers états-uniens, au premier rang desquels l’emblématique BlackRock (par ailleurs protagoniste central de l’atroce guerre d’Ukraine, où l’État français brûle des sommes colossales). D’un autre côté, l’Etat est ruiné par une dette devenue abyssale : il ne lui reste plus qu’à vendre le patrimoine national et à mettre les Français en coupe réglée par l’impôt, les taxes et les amendes. Toujours au profit de BlackRock, si vous avez bien suivi le schéma.
A ce stade du scandale, dont on n’ose imaginer les dessous de corruption – que celle-ci soit morale ou sonnante et trébuchante –, on voit bien que la solution ne réside pas dans la chute du gouvernement Barnier. Elle doit nécessairement s’accompagner de la chute de la présidence Macron. Condition nécessaire à un immense procès, un procès historique permettant d’établir les responsabilités des uns et des autres dans l’immense haute trahison dont le Pays et le peuple sont victimes.
Mais il est à craindre que méconnaissant tout ce qui précède, lesdits Pays et peuple resterons silencieux, comme les agneaux qu’on va égorger.
Si seulement ces petits mignons avaient pu comprendre…
Alexandre Gerbi
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