Pour une Journée de la Zoopsychesphère : Un Appel à Réconcilier l’Humain et l’Animal dans un Monde Plus Juste par Emmanuel KOSADINOS

Pour une Journée de la Zoopsychesphère : Un Appel à Réconcilier l’Humain et l’Animal dans un Monde Plus Juste par Emmanuel KOSADINOS

Dans un contexte mondial marqué par des inégalités croissantes et une crise environnementale profonde, une Journée de la Zoopsychesphère se présente comme une occasion unique de repenser les liens entre l’humain, l’animal et l’environnement. Cet appel à la réconciliation propose une réflexion sur la manière de réinventer notre rapport aux animaux et de redéfinir notre approche de la santé mentale et du soin à travers une perspective de justice sociale et écologique.

Dans un monde où les inégalités sociales et environnementales se creusent, où la santé mentale des individus se fragmente sous l’effet des violences systémiques, il est urgent de repenser notre rapport à l’animal, à la nature et à nous-mêmes. La Journée de la Zoopsychesphère, événement militant proposé à l’initiative de divers acteurs engagés dans l’anthropozoologie et la protection animale, chercheurs , écrivains, professionnels de la santé et militants, se veut une invitation à redéfinir les relations entre l’humain et l’animal dans une perspective de solidarité, d’éthique et de soin.

La Zoopsychesphère : Une Nouvelle Conception de la Santé Mentale

La Zoopsychesphère est un concept novateur qui interroge les liens profonds entre la santé mentale humaine et la condition des animaux. Loin de se limiter à une simple approche thérapeutique, il met en lumière les interconnexions invisibles entre les luttes sociales, environnementales et de protection animale. Il ne s’agit pas seulement de « soigner » l’humain à travers la médiation animale, mais de comprendre les mécanismes complexes qui unissent la souffrance humaine et animale dans un monde capitaliste, patriarcal et colonial.

Les conditions de vie des individus dans les sociétés modernes – soumises aux logiques de profit, d’exploitation et de dégradation de l’environnement – ont des effets dévastateurs sur la santé mentale des personnes les plus vulnérables. Les populations précaires, souvent confrontées à l’isolement, à la précarité et aux violences institutionnelles, trouvent dans la relation avec les animaux un soutien émotionnel essentiel. Mais plus encore, il est nécessaire de repenser cette relation à l’échelle sociale : dans un monde qui déshumanise tout, le respect des animaux doit être un des piliers de la lutte contre l’aliénation mentale et sociale.

La Protection des Animaux : Une Lutte Politique, Écologique et Éthique

La protection des animaux n’est pas une question accessoire dans un contexte où les luttes sociales et environnementales s’entrelacent. Elle fait partie intégrante de la contestation des systèmes de domination. Dans un monde dominé par le capitalisme, les animaux sont souvent traités comme des marchandises, exploités dans les industries agroalimentaire, pharmaceutique, ou même dans les pratiques thérapeutiques qui les instrumentalisent. La Zoopsychesphère nous invite à redéfinir notre rapport à l’animal à travers une éthique de soin qui dépasse l’individualisme, et s’enracine dans une démarche politique radicale : l’émancipation collective, qu’elle soit humaine ou animale.

Les animaux, tout comme les populations opprimées, souffrent d’un monde qui les exploite. La question de leur protection ne peut être dissociée des luttes contre l’exploitation capitaliste, contre les discriminations raciales et de genre, et contre la dévastation écologique. Les pratiques de zoothérapie éthique qui incluent des animaux dans les processus de soin ne sont pas seulement un moyen de rétablir la santé mentale des individus, mais doivent être vues comme une révolte contre un système qui nie le droit à la dignité et au respect des plus faibles, humains et animaux.

Un Enjeu de Justice Sociale et Écologique



Le capitalisme a réduit les animaux à des objets d’exploitation, tout en détruisant les écosystèmes qui sont leur habitat naturel. Ce processus de domination et d’aliénation touche à la fois les humains et les non-humains. Les impacts psychologiques du système capitaliste sont multiples, mais l’un des plus insidieux est l’isolement social et affectif qu’il engendre. À ce titre, les animaux peuvent jouer un rôle crucial dans la reconstruction des liens sociaux. Leur capacité à apaiser les souffrances émotionnelles des individus, particulièrement ceux qui ont vécu des traumatismes ou des violences systémiques, ne doit pas être sous-estimée. En impliquant les animaux dans nos luttes pour la justice sociale, nous ouvrons la voie à une réconciliation de la société humaine avec la nature et avec elle-même.

C’est pourquoi la Journée de la Zoopsychesphère propose non seulement de réfléchir sur le rôle thérapeutique des animaux, mais aussi de repenser profondément les rapports de pouvoir entre humains et animaux, et d’intégrer cette réflexion dans une perspective militante plus large. La lutte pour les droits des animaux, loin d’être un combat isolé, doit être un vecteur d’empouvoirement (empowerment) collectif et un catalyseur pour un changement radical. La protection des animaux et la santé mentale des humains ne sont qu’un seul et même combat. Il s’agit de remettre en question un système qui exploite, aliène et détruit tout ce qui ne répond pas à ses critères de rentabilité.

Pour un Nouveau Modèle de Solidarité et de Coexistence

La Journée de la Zoopsychesphère sera l’occasion de réfléchir à la manière dont la société peut accueillir et soutenir les êtres humains en souffrance, tout en respectant et protégeant les animaux qui font partie de nos vies. Il est impératif que cette journée soit marquée par des initiatives concrètes : conférences, projections de films, ateliers de sensibilisation à la zoothérapie, actions pour la protection des animaux, mais aussi des manifestations pour dénoncer la maltraitance animale, les abattoirs industriels et la marchandisation des vies animales.

La Zoopsychesphère doit aussi devenir un outil de mobilisation pour construire une solidarité de classe qui dépasse les frontières humaines et qui inclut toutes les formes de vie. Il est essentiel de s’engager dans cette démarche, non seulement pour la santé mentale des individus mais pour la santé collective de notre planète. Pour une humanité qui retrouve son lien avec le vivant, respectueux, solidaire et juste.

Conclusion : La Lutte Continue

La Journée de la Zoopsychesphère est donc une journée militante. Elle incarne un appel à repenser nos pratiques de soin, à défendre nos droits et ceux des animaux, et à concevoir un monde plus équitable pour tous, humains et non-humains. C’est en nous engageant dans cette voie, en brisant les chaînes de l’exploitation et de l’oppression, que nous pourrons imaginer un avenir où la santé mentale ne sera plus un privilège, mais un droit partagé par toutes les formes de vie.

Bibliographie pour approfondir la question :

1. Dufour, Clément. Les animaux dans la société humaine. Presses Universitaires de France, 2007.

2. Hurni, Jean-Claude. Anthropozoologica. Muséum National d’Histoire Naturelle, 2015.

3. Fraser, David. « Animal Welfare and the Role of Animals in Society. » Anthrozoös, vol. 22, no. 2, 2009, pp. 101-109.

4. Herzog, Hal. Some We Love, Some We Hate, Some We Eat : Why It’s So Hard to Think Straight About Animals. HarperCollins, 2010.

5. Régine, N., et al. « L’anthropozoologie et les relations inter-espèces : une analyse multidimensionnelle. » Revue de Sociologie de l’Animal, vol. 8, no. 1, 2017, pp. 45-62.

6. Herring, G. Marx for Cats : A Revolutionary Guide. Verso, 2020.

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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