L’auteur est Artiste pour la Paix
Deux projections par jour à la Maison du Cinéma (Sherbrooke) : on est le 1er mardi où le film est projeté, journée où les prix sont réduits. Dans une salle, il y avait deux, dans l’autre trois spectateurs. On n’a trop des doigts d’une main pour dire le nombre d’artistes ayant le courage d’appuyer nommément le travail des Artistes pour la Paix, car il y va de leur job, de l’impossibilité de se voir invités à une émission de TV et même de radio après nous avoir appuyés.
Mais acheter un billet anonyme de cinéma, n’est-ce pas possible ? On se contente de lire (jamais appuyer) des articles mis en ligne par notre conseil d’administration ou publiés par L’aut’journal ou Presse gauche, et à Sherbrooke, de ceux publiés par ENTRÉE LIBRE, un mensuel dont le numéro d’octobre a publié deux articles où on dénonce la situation internationale censurée ().
Le docteur Abuelaish contre Israël POUR la justice
La position des APLP aux côtés de la Cour Internationale de Justice de l’ONU est déclarée subversive dans notre Canada de fou. Que dire de toutes les images du docteur Izzeldin Abuelaish et de sa nombreuse famille décimée d’abord en 2009 ? Elles crient l’injustice que les Cours de Justice d’Israël, même la Suprême, ont refusé de reconnaître : « l’État ne peut être tenu responsable de la situation de guerre », et les témoignages des militaires fautifs ont usé des prétextes les plus absurdes pour nier leur responsabilité flagrante. Comme la notoriété du docteur et son amitié avec Shlomi Eldar lui permettaient de parler à la radio et à la télévision, il a exigé des excuses de l’État pour le meurtre de trois de ses filles et de son épouse dans son appartement bombardé par un tank israélien.
Des milliers d’Israéliens lui ont demandé PARDON et le Premier ministre Ehud Olmert brièvement au pouvoir, a refusé de s’excuser mais obtenu un fugace cessez-le-feu, aussitôt rompu par Nétanyahu revenu au pouvoir. À la suite du dernier procès perdu en 2021, les journalistes non censurés ont interrogé la fille du docteur : « Ressentez-vous de la haine ? » « Contre qui? » a-t-elle doucement offert en non-réponse sur l’absurdité de décisions « de justice! » refusant de reconnaître des coupables.
Même Olmert s’exclame en dogme irréfutable « les Israéliens ne tuent pas d’enfants » : notre dernier article vous informe de leur nombre approximatif depuis plus d’un an (), appelé à augmenter avec la décision d’une cour israélienne de déclarer l’UNRWA illégale, alors qu’elle assure le ravitaillement des Gazaouis.
Son libre combat contre le Hamas
Ce qui est frappant de cet admirable pédiatre devenu intouchable à cause des souffrances endurées aux mains d’Israël, c’est qu’il tient tête au Hamas. Il l’avait déjà fait « à la régulière », s’étant présenté à Gaza en constatant la corruption du Fatah venant de perdre son leader Arrafat aux élections de 2006, comme indépendant, ayant recueilli 7000 votes, mais sans être élu : le Hamas majoritaire avait remporté les élections avec 74 élus sur 132 postes et 45,5% des votes.
Le but politique très valable du docteur avait été d’empêcher la montée revancharde haineuse du Hamas, dont le chef Ismaël Haniyé (exécuté par Israël il a quelques mois à Gaza) allait imposer son pouvoir islamiste un an plus tard par un affrontement militaire violent et fratricide contre le Fatah, avec l’aide du financement de Nétanyahu voulant la division des Palestiniens.
Dr. Abuelaish : « On ne peut pas régler la violence par la violence. Ma maison était remplie d’amour et d’éducation. Reconnaissez que nous sommes des humains comme vous. La haine est une maladie contagieuse liée au colonialisme, au racisme, aux pouvoirs, à l’inégalité, à la pauvreté-cause du manque d’éducation » et à la confiance aveugle envers des leaders religieux irrationnels, sexistes et intolérants, nous permettra-t-on d’ajouter.
La réalisatrice Tal Barda s’exprime
« Je raconte une histoire complexe, axée sur les personnages, qui converge avec des récits plus larges : la bataille pour les droits du peuple palestinien, la culture de l’éducation à la guerre au Moyen-Orient qui alimente le cycle de la violence et de la vengeance, et les conflits identitaires internes auxquels les immigrants sont confrontés dans leur nouveau pays », dit la réalisatrice et productrice de documentaires franco-américaine, lauréate du programme Greenhouse et du SIMA (Global impact media awards), ainsi que du Tribeca film fund pour ses films projetés dans des festivals internationaux avec des prix remportés à Doc Edge Festival (Nouvelle-Zélande) et à Movies that Matter (Amsterdam).
Du camp de réfugiés de Jabaliya à Gaza, à l’université de Toronto et à la Cour suprême d’Israël, Je ne haïrai point – un médecin de Gaza sur le chemin de la paix (I Shall Not Hate) suit le parcours inédit du Dr Izzeldin Abuelaish, le premier médecin palestinien à avoir travaillé dans un hôpital israélien pour des accouchements et dont l’éthique du pardon et de la réconciliation est mise à l’épreuve lorsqu’un char israélien bombarde sa maison. Contre toute attente, il transforme sa tragédie en une campagne mondiale visant à éradiquer la haine, délivrant son message en anglais, en arabe et en hébreu, cité par l’ancien président américain Barack Obama et en nomination deux fois pour le prix Nobel de la paix. Hanté par le chagrin, le Dr Abuelaish reste convaincu que pour honorer la mort de sa femme Nadia et de ses trois filles, il doit demander des comptes au gouvernement israélien pour l’attaque non provoquée qui a décimé sa famille. Après l’attaque du Hamas le 7 octobre et la guerre contre Gaza depuis lors, le message d’un homme profondément inspirant est plus urgent et impératif que jamais, afin d’imaginer un avenir pour les Palestiniens et les Israéliens.
Le film est produit par Paul Cadieux, Maryse Rouillard, Isabelle Gripon et Tal Barda, grâce au soutien financier du Fonds des médias du Canada (FMC), du Fonds de financement Rogers pour le cinéma documentaire, du crédit d’impôt provincial et du crédit d’impôt fédéral, en association avec Documentary Channel et avec la collaboration du Groupe TVA. Il est distribué au Canada et à l’international par Filmoption.
Dernier mot à la Fondation du docteur Abuelaish pour l’éducation des femmes au Moyen-Orient.
Source: Lire l'article complet de L'aut'journal