Dans la foulée des récentes révélations sur le climat toxique instauré par des enseignants à l’école primaire Bedford, à Montréal, nombreux ont été les commentaires sur la pertinence de créer un ordre professionnel des enseignants.
Jetons d’abord un coup d’oeil sur les circonstances qui ont entraîné, pendant sept ans, la situation chaotique dans laquelle sont plongés l’ensemble des intervenants liés à ce conflit. On reproche notamment à ce groupe d’enseignants d’avoir eu recours à des techniques d’intimidation et d’humiliation, ainsi qu’à de la violence physique et psychologique envers certains élèves et membres du personnel. Certains d’entre eux ne reconnaissaient pas l’existence des troubles d’apprentissage et exerçaient une pression indue sur les jeunes en difficulté, qui recevaient des punitions pour leur incapacité à suivre le rythme des autres élèves. Certains enseignants croyaient qu’ils seraient en mesure de contrer les difficultés de certains élèves par une discipline d’une rigueur excessive, arguant qu’ils parviendraient de la sorte à les «casser» et leur permettre de retrouver le «droit chemin», etc…
À la lumière de ce scénario pour le moins fort inquiétant, il m’apparaît évident que certains dirigeants oeuvrant dans ou hors de l’école, notamment la direction et la directrice générale du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) ont fait preuve d’un laxisme éhonté et manqué lamentablement à leurs responsabilités liées à leur fonction élémentaire d’une saine gestion du personnel.
Or à la suite de ce fiasco administratif, certaines voix se sont élevées pour réclamer la création d’un ordre professionnel des enseignants qui, soit dit en passant, doit être recommandé par l’Office des professions du Québec lequel,en 2002, avait refusé une telle demande alléguant que la profession enseignante était déjà amplement encadrée. Le cas de l’école Bedford relève essentiellement d’un manque de leadership de la part des personnes déjà en place, et de facto, en mesure de prendre les décisions qui s’imposaient dès les premiers signes avant-coureurs. Conséquemment, je ne vois aucune utilité à créer un ordre professionnel des enseignants. À chacun des dirigeants des instances impliquées de prendre les responsabilités qui leur incombent.
Henri Marineau, Québec
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