La maire socialiste de Paris a décidé de renommer un lieu de la capitale en hommage à Paul Varry, tué par un automobiliste mardi [15 octobre 2024].
Le meurtre du cycliste Paul Varry par un automobiliste à Paris continue de susciter beaucoup d’émotion. Un meurtre présumé, car l’enquête devra établir s’il y a bien eu intention homicide. L’émotion est légitime : une vie est fauchée, une famille est endeuillée, une autre détruite. Une mort si absurde.
Faut-il pour autant donner son nom à un lieu parisien, comme veut le faire Anne Hidalgo, qui sait mettre du kitsch dans toutes les tragédies ? Cela signifierait que Paul Varry n’est pas la victime d’un crime odieux, mais le héros d’une cause plus grande que lui.
Un fait divers ?
Question inévitable : sommes-nous en présence d’un fait divers ou d’un fait de société ? Il y a des tragédies de droite et des tragédies de gauche. Mme Hidalgo ne proposerait évidemment pas de baptiser une rue Philippine. Pour la gauche, la mort de Paul Varry, quoiqu’exceptionnelle, n’est pas un événement isolé. D’où les rassemblements et revendications du week-end – que font les pouvoirs publics ?
« D’abord parce qu’une personne est morte, qu’elle aurait jamais dû mourir, écrasée »
Le Monde dénonce le déni de la violence routière. Pour tous ces gens, c’est une nouvelle occasion de prêcher la bonne parole : la voiture c’est mal, et le vélo c’est bien. La voiture tue ! Surtout les SUV… Il faut interdire les grosses voitures, clame le conseiller municipal communiste Ian Brossat. En plus, c’est macho. Ceux qui veulent que Mazan soit le procès de la masculinité sont les mêmes que ceux qui nous disent que la voiture tue et que ce sont évidemment les hommes qui les conduisent. En somme, interdisons les hommes et les voitures et tout ira bien.
Je ne plaisante pas sur la mort d’un jeune homme. J’ai même beaucoup de compassion pour sa famille. Mais je me moque de ces raisonnements suscités par sa mort. Ce n’est pas un camion qui a tué à Nice le 14 juillet 2016. Ce n’est pas un SUV qui a tué Paul Varry. Ni une idéologie. C’est un homme. Cependant, je ne crois pas non plus que ce soit complètement un fait divers. Cela nous dit quelque chose sur notre société, et raconte une autre histoire que celle des gentils vélos contre les méchantes autos.
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Pour les non-lecteurs, la chronique d’Élisabeth sur Sud Radio
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