Trump, d’abord apprenti, puis sorcier

Trump, d’abord apprenti, puis sorcier

À propos du film « L’Apprenti » sur le Donald

     Je suis allé voir sur grand écran le film de fiction tant attendu sur Donald Trump, L’Apprenti (The Apprentice) [1], réalisé par le Danois Ali Abbasi. Il tombe pile, juste avant la présidentielle du 5 novembre. J’espère que les indécis et les républicains modérés aux États-Unis iront le voir en grand nombre. Qui sait, le brûlot pourrait concourir à faire gagner le Parti démocrate et Kamala Harris, car il dresse un sombre tableau de l’homme qui veut reconquérir la Maison-Blanche, et sa facture est de surcroît bonne, si bien qu’il pourrait étonner au box-office (le public cannois lui a fait une ovation debout [2] pendant huit minutes [3]).

     Trump y apparaît comme un narcissique sans foi ni loi qui tient tous ses coups tordus de Roy Cohn (qui a secondé l’imbuvable sénateur McCarthy dans les années 1950). L’avocat lui a inculqué ces préceptes fondamentaux : « Premièrement, ne jamais transiger, ne jamais abandonner ; deuxièmement, contre-attaquer immédiatement ; troisièmement, peu importe ce qui arrive, revendiquer toujours la victoire. » [4] Ça vous rappelle quelque chose ?

     Trump vendrait père et mère pour arriver à ses fins. On le voit demander à son père d’apposer sa signature sur un document douteux, alors qu’il n’a plus toute sa tête. Son frère aîné alcoolique réclame son aide, en vain, puis meurt à 42 ans [5]. Trump n’aime pas les losers.

     Une courte scène montrant Ivana (Zelníčková), sa première épouse, a retenu mon attention. Participant à la cérémonie d’ouverture d’un casino, elle repousse sèchement son mari. Or, il est arrivé la même chose avec son épouse actuelle, Melania (Knauss), qui l’a repoussé publiquement à quelques reprises ces derniers mois [6]. Trump est attiré par les belles étrangères au teint clair, spécialement celles en provenance des anciens pays de l’Est autoritaires qui ont choisi la célébrité et l’argent. Au début, tout va dans le film, mais plus Ivana s’affirme, plus il se cambre et se montre brutal. C’est à ce moment que les maîtresses à la poitrine généreuse se manifestent.

     Il arrive un moment où l’élève est sourd aux conseils du maître Cohn. Trump se lance dans des opérations hasardeuses qui affolent partenaires et banquiers. À l’article de la mort, Cohn reçoit malgré tout en signe de reconnaissance des boutons de manchette richement sertis et gravés… « Trump ». Mais Ivana lui confie en aparté que c’est du toc.

     Ce film est une coproduction canado-dano-irlandaise [7]. Les majors avaient sûrement la frousse de le produire. Peut-être Trump a-t-il quelques contacts bien placés à Hollywood, à l’instar de Don Corleone dans Le Parrain I [8].

     Le directeur de la communication de la campagne de Trump a écrit un communiqué dans lequel il menace de porter plainte contre le réalisateur Abbasi [9]. Heureusement, Zebigbos [10] n’est pas encore président.

     J’espère que nous aurons une suite à ce film, qui montrerait à la fin Trump derrière les barreaux, l’air sinistre.

Sylvio Le Blanc

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