Par The Cradle – Le 11 octobre 2024
L’ambassadrice des États-Unis au Liban, Lisa Johnson, a demandé aux forces politiques du pays de « se préparer à la phase post-Hezbollah, où son contrôle sur l’État, ses institutions et les postes frontières ne sera plus autorisé » rapportait le journal Al-Akhbar, le 11 octobre.
Elle a réitéré que « le Hezbollah est devenu très faible après les frappes qui l’ont visé, visant ses dirigeants et tuant son secrétaire général, et par conséquent, il ne peut plus imposer ce qu’il veut, et le pays connaîtra bientôt une nouvelle phase politique dans laquelle le parti n’aura plus sa place ». [Le niveau d’illusions alimenté par leur complexe de supériorité est impressionnant, NdT]
Le 23 septembre, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs qui dure maintenant depuis plus de deux semaines et a tué des centaines de civils libanais et syriens, ainsi que de nombreux commandants du Hezbollah et même le chef du mouvement de résistance, Hassan Nasrallah.
Al-Akhbar a commenté : « Les propos de Johnson confirment que l’Amérique ne veut pas d’un cessez-le-feu au Liban, mais continue plutôt de soutenir l’agression israélienne jusqu’à ce que son projet soit réalisé au niveau national, ce qui explique l’absence de toute initiative diplomatique envers le Liban. »
Le président américain Joe Biden et le président français Emmanuel Macron avaient proposé un cessez-le-feu de trois semaines entre Israël et le Hezbollah, le 25 septembre. Le 27 septembre, l’armée de l’air israélienne larguait 80 bombes d’une tonne sur la banlieue sud de Beyrouth, tuant le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah.
Le ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bouhabib a affirmé que Nasrallah avait accepté le cessez-le-feu comme une étape pour mettre fin à l’agression d’Israël contre le Liban et Gaza peu avant qu’Israël ne l’assassine.
Le porte-parole du département d’État américain Ned Price a déclaré lors d’un point de presse le 9 octobre que les États-Unis ne soutenaient plus un tel cessez-le-feu. Il a déclaré que les États-Unis soutiennent les efforts israéliens pour poursuivre la guerre et que le Hezbollah doit se conformer à la résolution 1701 de l’ONU, qui stipule que le mouvement de résistance doit se retirer de la zone frontalière israélienne vers des positions derrière le fleuve Litani.
Pourtant, vendredi, le Premier ministre libanais par intérim Najib Mikati affirmait que les efforts pour un cessez-le-feu se poursuivaient.
Au cours d’une réunion du cabinet, il a déclaré : « J’ai reçu un appel du secrétaire d’État américain Anthony Blinken, dans le cadre de la coordination en cours et des efforts sérieux pour cessez-le-feu, et j’ai constaté à travers cet appel une totale solidarité avec le Liban à tous les niveaux, et qu’ils s’efforcent de toutes leurs forces de conclure le cessez-le-feu, et c’était ma demande, et au moins d’arrêter les bombardements de civils et ces dommages aux civils. » [Là encore le double jeu des Etats-Unis est visible, la bouche disant « cessez-le-feu » alors que les mains attisent le feu, NdT]
Mikati a noté que jeudi soir, les forces israéliennes ont bombardé et complètement détruit un immeuble résidentiel dans le centre de Beyrouth, tuant 22 personnes.
« Frapper des civils de cette manière, leur faire du mal et causer davantage de martyrs est absolument inadmissible, c’est interdit, avons-nous donc abandonné notre humanité ? Il n’est pas permis que notre voix soit forte, que cette affaire ne se produise pas », a-t-il déclaré.
Mercredi, des responsables américains et arabes ont déclaré au Wall Street Journal que les États-Unis cherchaient à utiliser l’offensive israélienne contre le Hezbollah comme une opportunité pour écarter le mouvement de résistance et installer un nouveau gouvernement libanais, notamment en élisant un président pro-américain.
Le Liban est sans président depuis que le précédent dirigeant, Michel Aoun, a terminé son mandat en 2022.
The Cradle
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
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