D’aucuns nous demandent, parfois menaçants : mais pourquoi vous diffusez Pierre-Emmanuel Barré, qui est un sale gauchiste ? (Enfin, qui l’est devenu, probablement pour manger.)
Réponse : parce qu’il y a des zones intersectionnelles politiques (des ZIP) entre R&R (ou E&R pour les anciens, les vieux bolcheviques maison) et la gauche radicale, eh oui.
N’en déplaise aux purs droitistes qui nous lisent, le social, c’est la moitié du boulot. L’autre, c’est le national, et on ne lâche ni sur l’un ni sur l’autre. Ici, c’est un peu la fusion, comme en jazz.
Darmanin a effectivement conseillé à Barnier de faire travailler les Français encore plus. Nous, ça sera difficilement possible, parce qu’on frise les 100 heures par semaine, soit presque 3 fois les 35 heures. Certes, dans les 14 heures de boulot quotidien, on a le temps de grignoter – debout – du fromage avec du jambon, une pomme et des noix, de faire du sport, mais on est constamment sur le feu.
La raison ? Les méchants, qui eux sont subventionnés, nous coupent de tous les financements ou revenus possibles, ce qui nous oblige à travailler plus pour gagner presque autant, voire, moins.
Donc Barré a encore explosé Darmanouche, qui voulait être Premier ministre, et même président un jour. Et pourquoi pas Aurore Bergé avec ses casseroles ? Tout reste possible dans un Système devenu anarchique.
Même ceux qui ne sont pas marxistes ou qui sont anti-Marx doivent reconnaître que la lutte des classes n’est pas terminée. Certains diront que la classe dominante a gagné, que la classe dominée a perdu, en réalité le combat continue, à basse intensité. La différence avec le XIXe siècle, et même la première partie du XXe, c’est que la gauche a été corrompue par le Marché, ou le néocapitalisme. Elle s’est assagie, car fondée sur ceux dont le niveau de vie a augmenté, la classe moyenne.
Elle est la masse critique (avec 60 % du poids démographique et social) et n’a pas envie de faire la révolution, surtout pour la classe inférieure (les Gilets jaunes aujourd’hui), qui est à la fois minoritaire et sans moyens. La révolution, si elle a lieu, viendra de la paupérisation critique de la classe moyenne. Pour l’instant, elle morfle, mais mange et part encore en vacances, moins loin, moins longtemps. Quand elle partira en vacances à Roubaix sous la pluie, elle bougera peut-être.
Mais ça, ce sont des déterminismes internes : ils ne suffisent pas toujours à faire une révolution. L’histoire nous apprend qu’il faut en plus un déterminisme externe, par exemple une guerre, un conflit, sinon une ingénierie. L’affaiblissement d’un État se combine avec des appétits extérieurs, c’est une loi biologique. La France de Macron, affaiblie (à dessein) sur tous les plans, intéresse les prédateurs (la Banque, BlackRock, l’Allemagne, les USA, Israël, l’UE).
Les Français, souvent en retard d’une guerre, n’ont pas compris que l’affaiblissement de l’État, qui est l’objectif des néolibs, conduisait à la perte de souveraineté et de toutes les protections possibles. C’est la guerre, quoi, une déclaration de guerre ouverte des dominants aux dominés.
On entre à marche forcée dans l’ère de l’américanisation de la France, qui a commencé en 1945, qui a connu une phase d’accélération en 68 et un billet sans retour dans les années 80, pourtant années Mitterrand. L’Amérique n’est pas responsable de l’affaiblissement de la France, c’est l’affaiblissement politique du pays sous la houlette d’une élite corrompue qui a permis l’américanisation, dont le remplacement de la haute fonction publique par les mondialistes de McKinsey est le dernier avatar en date.
Pour s’en sortir, la France devra se reconstruire un État, et une morale.
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