Ferrisson (http://ferrisson.com/) vous propose cette semaine, dans la série « Vision essentielle » une entrevue avec M. Nicolas Lapierre.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Un écosystème de fournitures et de services s’est développé tout autour de l’entreprise qui, voit-on, ronronne à pleines cheminées. Le personnel s’y est intimement intégré, cela dans une complicité tissée d’émotion, de petits bonheurs et petits malheurs, de souvenirs tristes ou euphoriques, bien entendu dans un rapport de force pas toujours difficile. Ici un club social, là une équipe de hockey. Y a même des délégués sociaux. Enfin, bénédiction ultime, on s’y est ficelé un régime de retraite pas piqué des vers, ce qui fait qu’on n’appréhende plus ses vieux jours comme avant.
Mais par un petit matin frisquet, comme si la météo avait voulu s’en mêler, l’entreprise se déclare sous la protection de ses créanciers. La consternation est totale. Dans le crachin de la nouvelle que l’on soupèse et dépèce, on remarque le régime de retraite qui pendouille en papelards tordus. Comme bien d’autres, du reste, ce genre de catastrophes ayant souvent frappé le monde ouvrier. Lors d’une débandade corpo, tous les créanciers ne sont pas égaux. En haut, il y a les banques et les gouvernements; en bas, tout au bout de la queue, tasse bosselée brandie, les petits et leur fond de pension. C’est la loi.
Sauf que, lorsque c’a été le tour de la mine Cliffs d’annoncer sa misère aux gens de la Côte-Nord, pas un nez n’a échappé à la moutarde. Tant et si bien que la mobilisation a été a la hauteur de l’injure. « Faisons changer cette loi injuste ! » a-t-on entrepris de crier à Sept-Îles et à Wabush chez les Métallos. Alors là, le plus beau de la nature humaine s’est mis en branle.
Imaginez une mobilisation qui va constamment achaler le gotha politique canadien de 2015 à 2022, soit pendant trois mandats du gouvernement libéral, cela dans un contexte d’instabilité et de faux-fuyants où on ne croisera que dans des eaux mal balisées en devant profiter des moindres remous. On parle de la complicité essentielle de la députée fédérale de Manicouagan, d’un autocar plein de retraités soucieux de bien déranger tout le monde à Ottawa, d’une campagne de lobbying intense menée par d’authentiques travailleurs Full-Métallos, de négos suivies auprès des libéraux et, surtout, des partis d’opposition, de projets de loi, Bloc et NPD, visant à protéger les régimes de retraite, dont celui, ultime, d’une improbable députée conservatrice ontarienne, visiblement habitée d’émotions solidaires, voire électoralistes.
Au terme, la victoire des travailleurs sera quasiment totale. Quasiment ? Qui dit négo, dit concessions, cela va de soi ! Reste que l’injustice a été gommée et que les retraités ont recommencé à respirer normalement. Merci aux Métallos, merci à leurs alliés politiques.
Cette histoire palpitante est racontée avec brio à André Laplante, militant chez Ferrisson, par un des ses protagonistes, Nicolas Lapierre, l’adjoint du directeur québécois des Métallos. Ne manquez pas ce récit; vous ne sentirez vraiment pas le temps passer.
À regarder sur le site Web de Ferrisson à:http://ferrisson.com/commando-a-ottawa/
Source: Lire l'article complet de L'aut'journal