Comprendre les guerres israéliennes contre le Liban

Comprendre les guerres israéliennes contre le Liban

Comprendre les guerres israéliennes contre le Liban

Un article de Youssef Hindi en exclusivité pour le site E&R !

Sommaire

– Terrorisme israélien et guerre civile au Liban

– La guerre israélo-libanaise de 1982

– L’assassinat de Rafic Hariri et la guerre israélienne contre le Liban en 2006

– Envahir le Liban, un projet sioniste qui a un siècle

*

Ce troisième article d’une série de Comprendre est destiné à tous ceux qui ont lu mon livre Comprendre le conflit israélo-palestinien et qui désirent approfondir leurs connaissances et leur compréhension de ce vaste sujet.

Pour comprendre les causes profondes de la nouvelle guerre d’agression israélienne contre le Liban, il est nécessaire de remonter plusieurs décennies en arrière et d’avoir connaissance des objectifs stratégiques israéliens et du projet d’expansion territoriale de l’État juif qui inclut le Liban.

Terrorisme israélien et guerre civile au Liban

L’autonomisation, depuis 1969, des organisations palestiniennes au Liban provoque une situation similaire à celle qui a conduit à « Septembre noir » en Jordanie en 1970. Le Fatah, installé au Liban, mène des opérations contre Israël qui répond par des bombardement sur le territoire libanais. Parallèlement, Israël finance et arme des milices (libanaises) de différentes confessions (chrétiennes, druzes, chiites…) opposées à la présence palestinienne au Liban [1].

La stratégie visant à s’appuyer sur des chrétiens contre les musulmans du Liban pour provoquer une guerre civile et le morcellement du pays a été élaborée et mise sur papier par David Ben Gourion le 27 février 1954 [2].

Le 16 mai 1954, le Premier ministre israélien, Moshe Sharett, reprend les préconisations du chef d’état-major, Moshe Dayan :

« Il serait seulement nécessaire de trouver un officier [libanais], fût-ce un simple major. Nous pourrions gagner sa sympathie ou l’acheter pour l’inciter à se proclamer sauveur des maronites. Alors, l’armée israélienne entrerait au Liban, occuperait le territoire nécessaire et installerait un régime chrétien qui s’allierait à Israël. Les territoires au sud du Litani seraient totalement annexés par Israël et tout irait pour le mieux. »

Stratégie appliquée à la lettre 24 ans plus tard, en 1978, quand Israël prend le contrôle du Sud-Liban, confié, lors de son départ, à l’armée du Sud-Liban, une milice existant depuis 1976, opposée à la présence palestinienne et composée de « Druzes, chiites et chrétiens équipés et financés par Israël » [3].

Le 28 mai 1954, le Premier ministre israélien écrivait : « Le chef d’état-major a soutenu un plan visant à soudoyer un officier (libanais) qui accepterait de servir de marionnette afin que l’armée israélienne paraisse répondre à un appel pour la libération du Liban de ses oppresseurs musulmans. » [4]

La guerre civile éclate au Liban en 1975, et se poursuit jusqu’en 1990.

Dans son livre Rise and Kill First : The Secret History of Israel’s Targeted Assassinations, traduit en français sous le titre Lève-toi et tue le premier (Grasset, février 2020), le chroniqueur militaire israélien Ronen Bergman a révélé que dans les années 1979-1982, le gouvernement israélien a créé au Liban une organisation qui a commis de très nombreux attentats terroristes.

Un agent du Mossad, cité dans l’ouvrage de Ronen Bergman, raconte :

« Des choses terribles ont été faites avec le soutien de Sharon. J’ai soutenu et même participé à quelques-unes des opérations d’assassinats effectuées par Israël. Mais là nous parlons d’extermination de masse, juste pour tuer et pour semer le chaos et l’effroi chez les civils. Depuis quand envoyons-nous des ânes chargés de bombes dans des marchés pour qu’ils explosent ? » [5]

Dans un article du New York Times paru le 23 janvier 2018 [6], Ronen Bergman rapporte que de très hauts responsables israéliens menèrent une campagne à large échelle d’attentats à la voiture piégée qui tua des centaines de Palestiniens et de Libanais, civils pour la plupart.

Un des objectifs de cette opération secrète était de pousser l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) à recourir à des actes de « terrorisme » pour justifier une invasion israélienne du Liban. Ces informations, rapportées en détail dans le livre de Bergman, sont tirées de témoignages des responsables israéliens directement impliqués dans l’opération et d’autres qui en ont été informé.

En 1979, raconte Ronen Bergman, le général Rafale Eitan, alors chef d’état-major, lança avec le général commandant de la région nord Avigdor Ben-Gal, la mise en place d’un groupe dont le rôle serait de mener des opérations terroristes en territoire libanais. Avec l’accord d’Eitan, Ben-Gal recruta le général Meir Dagan, « le plus grand expert en opérations spéciales » d’Israël (et futur chef du Mossad), et « tous les trois mirent en place le Front pour la libération du Liban des étrangers [FLLE] ».

Le général David Agmon, qui fait partie des responsables israéliens informés de l’opération, dévoile l’objectif :

« Le but était de créer le chaos parmi les Palestiniens et les Syriens au Liban, sans laisser d’empreinte israélienne, pour leur donner l’impression qu’ils étaient constamment sous attaque et leur instiller un sentiment d’insécurité. »

Pour y parvenir, Eitan, Ben-Gal et Dagan « recrutèrent des locaux libanais, druzes, chrétiens et musulmans chiites, qui n’aimaient pas les Palestiniens et souhaitaient qu’ils quittent le Liban ». Entre 1979 et 1983, « le Front a tué des centaines de personnes ».

Bergman précise que l’opération utilisait surtout « des explosifs cachés dans des bidons d’huile ou des boîtes de conserve » fabriqués dans un atelier de tôlerie du kibboutz Mahanayim où résidait Ben-Gal. Ces « petits barils » passaient ensuite au Liban. Rapidement, poursuit l’auteur, des bombes ont commencé à exploser dans les maisons de collaborateurs de l’OLP au Sud-Liban, tuant toutes les personnes qui s’y trouvaient, ou dans les bureaux de l’OLP, à Tyr, à Sidon et dans les camps de réfugiés palestiniens alentour, causant des dommages et des victimes en masse.

Bergman relate ainsi les faits : « Dès la mi-septembre 1981, des voitures piégées explosaient régulièrement dans les quartiers palestiniens de Beyrouth et d’autres villes du Liban. »

L’auteur mentionne ensuite précisément des attentats à Beyrouth et à Sidon début octobre, et relève que « rien qu’en décembre 1981, dix-huit bombes dans des voitures ou sur des motos, des bicyclettes et des ânes explosèrent près des bureaux de l’OLP ou dans des lieux à forte concentration palestinienne, provoquant un grand nombre de morts ». Il ajoute qu’« une organisation inconnue s’appelant le Front pour la libération du Liban des étrangers (FLLE) revendiqua la responsabilité de tous ces incidents ».

Ariel Sharon, alors ministre de la Défense d’Israël, espérait que ces opérations pousseraient Yasser Arafat à attaquer Israël, lequel répondrait alors en envahissant le Liban et/ou inciteraient l’OLP à des représailles contre la Phalange, ce qui permettrait en définitive à Israël de se poser en défenseur et allié des chrétiens. Une stratégie correspondant très précisément à ce qu’écrivait le Premier ministre israélien Moshe Sharett en 1954 (cf. supra).

La guerre israélo-libanaise de 1982

La présence des organisations palestiniennes au Liban sert de prétexte aux dirigeants israéliens qui ont pour projet de prendre le contrôle du Sud-Liban, jusqu’au fleuve Litani, depuis la naissance du sionisme politique [7]. C’est d’ailleurs le nom de ce fleuve que les Israéliens empruntent pour baptiser leur opération – Litani – en 1978 lorsque Tsahal prend le contrôle du Sud-Liban.

Un déploiement de Casques bleux, la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban), doit stabiliser la région. L’OLP poursuit les tirs de roquettes depuis le Liban contre Israël.

En 1982, le ministre de la Défense, Ariel Sharon, veut intervenir au Sud-Liban, officiellement pour diminuer les capacités opérationnelles de l’OLP, et Menahem Begin veut détruire l’OLP pour « amoindrir les revendications palestiniennes en Cisjordanie et à Gaza, qui vivent une recrudescence de protestations depuis mars » [8].

Conformément à la stratégie de Ben Gourion élaborée en 1954, Begin veut, en 1982, « la signature d’un traité de paix avec le Liban, envisageable si les chrétiens contrôlent le pays » [9].

Mais les Israéliens ont besoin d’un prétexte pour attaquer le Liban, prétexte que l’OLP refuse de leur donner. « La direction de l’OLP a multiplié les consignes interdisant toute action qui pourrait servir de prétexte aux Israéliens. C’est dans ce contexte que l’ambassadeur israélien à Londres, Shlomo Argov, est victime d’un attentat à la sortie d’une réception diplomatique, le 3 juin 1982. » [10]

L’enquête montre que l’opération a été montée par une cellule dormante du groupe Abou Nidal [11].

Le commanditaire est inconnu, et plusieurs thèses à ce sujet s’affrontent. La plus crédible est celle d’Israël comme commanditaire. Cette thèse a « pour elle la question du calendrier, l’opération a été lancée après le 25 mai, mais il paraît impensable que l’on ait alors désigné un ambassadeur israélien. Une version atténuée veut que la manipulation allait dans le sens d’une provocation non désignée, une instruction d’ordre général » [12].

En même temps que l’opération à Londres, le groupe a aussi préparé une action en territoire israélien à partir du Liban, mais elle n’a pas eu le temps de la réaliser. « Une variante note qu’à cette date Abou Nidal se trouve en Pologne et que l’instruction envoyée à Londres aurait été donnée par l’un de ses seconds régulièrement accusé d’être manipulé par les services israéliens. » [13]

Israël a son prétexte et, ne faisant aucune distinction entre l’OLP et le groupe Abou Nidal, mobilise tous ses effectifs, soit 76 000 soldats, qui entrent au Liban le 6 juin 1982, et atteignent Beyrouth qu’ils assiègent, après une opération de l’aviation israélienne contre Beyrouth-Ouest le 4 juin faisant 60 morts et 270 blessés.

En août 1982, après 70 jours de bombardement de Beyrouth par Israël, un accord est conclu suite à une médiation internationale pour permettre l’évacuation (exigée par Israël) des militants et des dirigeants de l’OLP vers plusieurs pays, notamment la Tunisie et le Soudan, et qui est achevée le 1er septembre.

Le président de la République, le chrétien Bachir Gemayel, qui est favorable à un pacte de non-agression avec Israël, est assassiné le 14 septembre 1982. En guise de vengeance, les Phalanges chrétiennes, en coordination permanente avec Tsahal qui a bombardé le camp de Chatila et son voisinage, entrent dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila (du 16 au 18 septembre 1982) au moment même où les Israéliens cessent leurs bombardement et massacrent 1 390 personnes (auxquels il faut ajouter quelques centaines), combattants et civils, y compris les femmes et les enfants [14].

Israël, qui voulait apparaître en libérateur, est perçu par les Libanais, comme un occupant. Des groupes armés chiites se forment et constituent les embryons du Hezbollah qui a été fondé en juin 1982 en conséquence de l’invasion israélienne. La libération du Sud-Liban est un objectif de ces groupes armées qui considèrent Israël comme un ennemi mortel. Le Hezbollah finit par chasser l’armée israélienne qui quitte le Sud-Liban – excepté les fermes de Chebaa et d’autres zones situées au sud de la ligne bleue [15] – le 25 mai 2000.

L’assassinat de Rafic Hariri et la guerre israélienne contre le Liban en 2006

L’homme d’affaire et ancien président du Conseil des ministres du Liban, Rafiq Hariri, est mort le 14 février 2005 dans l’explosion d’une voiture.

À l’époque, avant même qu’une quelconque enquête ne démarre, le doigt accusateur de l’Occident à pointé un coupable : la Syrie. En conséquence, l’armée syrienne s’est retirée du Liban deux mois plus tard, en avril 2005, après environ trois décennies de présence.

En réalité, la mort de Rafic Hariri n’était qu’un prétexte, car auparavant a été adopté par le Conseil de sécurité de l’ONU la résolution 1559 qui prévoyait, entre autres choses, le retrait de toutes les troupes étrangères du sol libanais, à savoir les troupes syriennes chargées de maintenir la paix civile à l’issue de l’accord de Taëf, et l’armée israélienne occupant la zone dite des fermes de Chebaa, réservoir d’eau régional.

Cette résolution était une initiative des États-Unis (sous l’administration de George W. Bush) et de la France (sous la présidence de Jacques Chirac, ami de la famille Hariri).

L’objectif affiché des États-Unis était d’empêcher les manœuvres de la Syrie pour obtenir la réélection du président Émile Lahoud. D’après Jacques Chirac, elle « est le résultat d’une action commune entre les États-Unis et la France. C’est un élément déterminant de la stabilité de la région. De ce point de vue nous avons eu une approche commune. Peut-être que nous n’avions pas exactement les mêmes arrière-pensées »  [16].

Jacques Chirac voulait, paraît-il, à la fois empêcher une intervention militaire américaine par ce compromis, et renforcer l’assise politique de son ami Rafic Hariri, qui servait les intérêts des Saoudiens [17] face au patriote et allié du Hezbollah Émile Lahoud. D’ailleurs, la résolution du conseil de sécurité de l’ONU comprenait un volet sur la non-prolongation du mandat du président Émile Lahoud car celui-ci s’opposait au retrait syrien et au second volet, « le désarmement et la dissolution de toutes les milices », c’est-à-dire le désarmement du Hezbollah, lequel garantissait (et garantit aujourd’hui encore) la sécurité et l’intégrité territoriale du Liban. Malgré le retrait syrien, Émile Lahoud a vu son mandat prolongé par le Parlement libanais avec une large majorité.

Six pays ont déclaré que la résolution de l’ONU constituait une ingérence dans les affaires intérieures du Liban : Algérie, Brésil, Chine, Pakistan, Philippines, Russie.

Lors du retrait militaire syrien, le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Michel Souleiman, a remercié la Syrie d’avoir envoyé son armée « pour empêcher la partition du pays » lors de la guerre civile (1975-1990) [18].

Un projet de partition dont le premier artisan fut, nous l’avons exposé précédemment, l’ancien Premier ministre israélien Ben Gourion, dans les années 1950.

En 1982, un haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères israélien, Oded Yinon, a actualisé la stratégie de Ben Gourion dans un document nommé « A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties » (Une stratégie pour Israël dans les années 1980) [19].

De toute évidence, le sacrifice de Rafiq Hariri et la propagande engagée à la suite avait pour objectif d’affaiblir le Liban et ainsi ouvrir la voie à une invasion israélienne.

En effet, le 12 juillet 2006, l’armée israélienne attaque le Liban. À ce sujet, les deux universitaires américains, Stephen Walt et John Mearsheimer, ont rapporté que « les Israéliens avaient d’ailleurs informé l’administration Bush de son intention d’attaquer le Hezbollah bien avant que la guerre n’éclate, et Washington lui avait tacitement donné son feu vert » [20].

Gerald Steinberg, un expert israélien en stratégie, l’a clairement confirmé en juillet 2006, pendant la guerre :

« De toutes les guerres qu’Israël a menées depuis 1948, celle-ci était la mieux préparée. D’une certaine manière, on a commencé à planifier la guerre dès le mois de mai 2000, juste après le retrait israélien. C’est alors qu’il est devenu évident que la communauté internationale n’avait pas l’intention d’empêcher le Hezbollah de constituer des réserves de missiles et d’attaquer Israël. La campagne militaire programmée pour durer trois semaines et à laquelle nous assistons maintenant, était déjà esquissée dès 2004 ; et cela fait environ un an ou deux qu’on organisait des simulations et qu’elle était préparée dans les moindres détails. » [21]

Les Israéliens bombardent alors de nombreuses infrastructures dans le sud du Liban et à Beyrouth et visent sans distinction les civils et les combattants [22].

Aurélie Daher explique dans son ouvrage Le Hezbollah, mobilisation et pouvoir que « la plupart des civils qui périssent durant la guerre des 33 jours meurent dans les bombardements qui ne visent ni le Hezbollah, ni ses structures de ravitaillement » et que « les domiciles de dizaines de milliers de Libanais n’ayant rien à voir avec le parti sont aussi bien pris pour cible que ceux des cadres de l’organisation ».

Il semblerait d’ailleurs que l’armée israélienne ait finalement reconnu « de manière semi-publique » que « les institutions de l’État et les civils libanais [ont été] eux-aussi délibérément visés, dans une logique à la fois de punition collective et d’incitation à faire pression sur le Hezbollah »  [23].

La plupart des morts libanais (1 200) causés par Israël sont des civils et seulement 160 morts (en majorité des militaires) étaient à déplorer du côté israélien. L’armée israélienne larguait sur le Liban en moyenne 3 000 bombes par jour, contre 3 900 roquettes tirées par le Hezbollah pendant toute la durée du conflit [24].

Malgré cela, le conseil de sécurité de l’ONU ne visera à sanctionner que le Hezbollah par une résolution du 15 septembre 2006. La résolution 1701 interdit « de vendre ou de fournir des armes et du matériel connexe, ainsi que de fournir des services y afférents à des entités ou à des individus situés au Liban » [25]. L’objectif étant d’affaiblir le Hezbollah.

Par ailleurs, l’enquête lancée par le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban (TSL) sur l’assassinat de Rafic Hariri et visant initialement à trouver des preuves de la culpabilité de l’État syrien, puis, à défaut, prouver la culpabilité du Hezbollah, a opportunément rendu ses résultats le 18 août 2020, deux semaines après l’explosion qui a frappé le port de Beyrouth.

Au bout de six ans de procès, rapporte Le Figaro, la juridiction internationale basée aux Pays-Bas a reconnu coupable le principal suspect, Salim Ayyash, 56 ans, membre présumé du Hezbollah, de l’attentat suicide à Beyrouth qui a tué 22 personnes dont Rafic Hariri. Tout en soulignant que l’assassinat était « un acte politique », le TSL a affirmé n’avoir trouvé aucune preuve permettant d’établir un « lien direct » entre l’attentat et le Hezbollah ou son allié syrien.

Tout ce que ce tribunal a pu trouver, c’est un individu présumé membre du Hezbollah…

Malgré l’absence totale de preuves incriminant le Hezbollah, l’Arabie saoudite, l’allié d’Israël, a appelé à « sanctionner le Hezbollah » [26].

Le criminologue allemand Jürgen Cain Külbel (ancien enquêteur de la police criminelle de la République démocratique allemande, devenu journaliste d’investigation après la réunification allemande) a publié en 2006 une contre-enquête sur le travail réalisé par la Commission de l’ONU dirigée par l’ex-procureur allemand Detlev Melhis sur le meurtre de Rafic Hariri. Il y a suivi la piste israélienne. Son travail a influencé les enquêteurs de la Sécurité générale libanaise qui ont arrêté sept espions du Mossad en juin 2006. Ils ont démontré leur implication dans quatre assassinats politiques et enquêtent sur leur éventuelle implication dans l’assassinat de Rafiq Hariri [27].

Envahir le Liban, un projet sioniste qui a un siècle

La constante de la politique sioniste depuis la création du foyer national juif est l’expansion territoriale. Le Liban a toujours fait partie des territoires convoitées par les sionistes.

En 1918, dans un livre coécrit en yiddish, David Ben Gourion inclut dans les frontières du futur État hébreu toute la Palestine, le sud du Liban jusqu’au fleuve Litani, une partie du sud de la Syrie, une grande partie de la Jordanie et la péninsule du Sinaï [28].

Le rabbin Fishman, représentant du parti orthodoxe Mizrahi à l’exécutif de l’Agence juive, a déclaré dans son témoignage au Comité spécial d’investigation de l’ONU du 9 juillet 1947 que « la Terre promise s’étend du fleuve d’Égypte à l’Euphrate. Elle inclut une partie de la Syrie et du Liban » [29].

Si le Hezbollah n’existait pas, une partie du Liban (et au-delà) serait toujours occupée par Israël, à l’instar du Golan et de la Cisjordanie.

Youssef Hindi

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Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation

À propos de l'auteur Égalité et Réconciliation

« Association trans-courants gauche du travail et droite des valeurs, contre la gauche bobo-libertaire et la droite libérale. »Égalité et Réconciliation (E&R) est une association politique « trans-courants » créée en juin 2007 par Alain Soral. Son objectif est de rassembler les citoyens qui font de la Nation le cadre déterminant de l’action politique et de la politique sociale un fondement de la Fraternité, composante essentielle de l’unité nationale.Nous nous réclamons de « la gauche du travail et de la droite des valeurs » contre le système composé de la gauche bobo-libertaire et de la droite libérale.

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