Le cerveau réfractaire de Trump

Il est incapable de débattre

     Lindsey Graham, un réputé sénateur républicain de la Caroline du Sud, a estimé que le débat entre Donald Trump et la vice-présidente démocrate Kamala Harris avait été désastreux, que l’ex-président avait été mal préparé et que les responsables devaient être renvoyés [1].

     Ce que M. Graham n’a peut-être pas encore saisi, c’est que Trump ne peut être préparé pour ce genre d’exercice, son cerveau y étant réfractaire. Il fait penser à la candidate à la vice-présidence que John McCain avait malencontreusement choisie pour la présidentielle de 2008, Sarah Palin. Les spécialistes en communication ont eu beau essayé toutes les formules possibles pour la préparer, c’était peine perdue (à ce sujet, il faut voir l’éclairant téléfilm de Jay Roach réalisé en 2012, Game Change [2], avec la merveilleuse Julianne Moore).

     Pour débattre correctement au plus haut niveau, il faut s’intéresser depuis longtemps à la politique et posséder un minimum d’empathie à l’égard de son prochain. Or, Trump, à l’instar des mafiosi, n’a d’empathie que pour les membres de sa famille, et, en homme d’affaires rapace, ne s’intéresse qu’aux choses qui lui sont directement profitables.

     Les politiques républicains qui commencent à se réveiller préparent-ils l’après-Trump ? Si celui-ci perd le 5 novembre, ils espèrent probablement que les juges l’enverront à l’ombre pour longtemps. Il faudra peut-être cela pour que le clan Trump perde son emprise sur le Parti républicain et que celui-ci aspire enfin à la normalité, perdue depuis bientôt une décennie.

Sylvio Le Blanc