RapSit-USA2024 : Bataille contre la Machine
17 septembre 2024 (08H55) – Même si pour les très-bons soldats américanistes de la presse européenne, le dossier de la seconde tentative d’assassinat contre Trump est clos après n’avoir jamais été ouvert, tel n’est pas le cas aux USA, en Floride, où cette affaire apparaît avoir de possibles ramifications assez étranges et intéressantes. C’est ce que pensent la police locale du comté de Martin, et même le FBI qui enquête à ses côtés.
C’est le sheriff Snyder du comté qui a soulevé le lièvre dans une conférence de presse où il était accompagné de représentants du FBI et du Secret Service qui ont semblé approuvé sa démarche. Cette démarche se résume à cet extrait de ‘ZeroHedge.com’, retranscrivant une partie de l’intervention de Snyder où il évoque sans se cacher derrière son petit doigt l’hypothèse d’une “conspiration” (ditto, un ‘complot’), et par conséquent des dangers pour la suite si la conspiration continue son travail de tenter d’avoir la peau de Trump :
« “À ma connaissance, a-t-il [Routh, l’homme à l’AK-47] des liens avec le comté de Martin ? La réponse est non… Je pense que ce que nous découvrons, c’est qu’il n’est pas de cette région, ce qui soulève bien sûr la question plus importante : comment un gars qui n’est pas d’ici peut-il se rendre jusqu’à Trump International, se rendre compte que l’ancien président des États-Unis joue au golf et est capable de se procurer une arme de guerre dans les environs ? ”, a commenté le sheriff Snyder.
« “Ce type fait-il partie d’une conspiration ? Est-ce un tireur solitaire ? S’il est un tireur solitaire, le président Trump est d’autant plus en sécurité que nous l’avons. Mais s’il fait partie d’une conspiration, alors toute cette affaire prend vraiment un ton très inquiétant”, a ajouté le shérif. »
Cette déclaration indique bien l’importance que prend l’affaire, qui pourrait alors être connectée à la première tentative d’assassinat. Les États-Unis se trouvent ainsi, – on n’en doutait pas mais voilà la concrétisation, – face à la possibilité d’un embrasement dans un affrontement fondamental, – une “guerre civile” n’est peut-être pas le terme approprié et il faut chercher des situations pires de fracturations, de luttes à mort pour le pouvoir, de l’intervention de groupe de tueurs, d’un chaos à un niveau avec au-dessus une bataille sans merci entre les deux tendances que l’on voit partout s’opposer de plus en plus frontalement, – les globalistes contre les autres, nommez-les comme il vous plaira, “antiSystème”, “souverainistes”, “populistes”, “traditionnalistes“, – etc., la liste est longue.
Il se trouver que, dans une vidéo, le républicain archi-trumpiste et populiste, libertarien et antiSystème Ramaswamy, a parfaitement résumé l’affaire. On donne ici un texte reprenant l’essentiel dans un tweeterX posté et présenté par Overton.
« Vivek Ramaswamy livre le meilleur résumé de l'élection de 2024 en moins de trois minutes — “Nous nous présentons pour démanteler un système”. »
Ramaswamy désigne non pas des candidats adverses, ni même un parti, mais une “Machine”, le Système pour ‘dedefensa.org’ depuis de très nombreuses années, au moins deux décennies. En fait, Rawaswamy n’identifie pas vraiment la chose, il lui donne plusieurs représentations qui valent selon les circonstances (il pourrait y rajouter Zelenski et sa clique) mais qui ne sont que des serviteurs et des courroies de transmission, voire des “idiots utiles”. Sur l’essence du monstre, il ne nous dit rien, parce qu’il n’y a rien d’humain à dire qui soit décisif. Mais au moins, les conditions du combat sont fixées, les adversaires identifiés, et Trump, s’il en réchappe et s’il est élu, ne pourra faire autrement, – sous peine de mort, – que de se lancer dans cette bataille titanesque. Nous ne vous promettons pas la victoire mais, au moins, la clarté dans les conditions et les vérités-de-situation de cet affrontement.
Voici donc la diatribe de Rawaswamy telle que rapportée et présentée par Overton :
« C'est de la maîtrise. L'articulation parfaite de ce qui se passe actuellement en Amérique.
» Vivek Ramaswamy vient de livrer ce qui pourrait être l’explication la plus incisive des forces qui façonnent l’élection de 2024 et de ce à quoi les Américains sont réellement confrontés.
» “On entend beaucoup de mes collègues républicains qualifier Kamala Harris d’idéologue d’extrême gauche, de marxiste ou de communiste [explique Rawaswamy]. En général, je ne lui adresse pas cette critique car je pense que cela lui donne trop de crédit”.
» “Kamala Harris n’est pas particulièrement idéologique. Je pense que la dernière fois, lors du débat, elle l’a également démontré”.
» Ramaswamy soutient que le véritable adversaire n’est pas un candidat singulier, mais plutôt un système interconnecté omniprésent ;
» “Nous ne sommes même pas en compétition contre un candidat. Nous sommes en compétition contre une machine. C'est une version perverse et à l'envers, une version infernale des Spurs de San Antonio sous Gregg Popovich ou quelque chose comme ça dans la sphère de la politique américaine”.
» “On peut remplacer la personne qui joue à ce poste, mais c'est la machine qui atteint son objectif en fin de compte, et c'est ce qui se passe réellement dans cette course.”
» “Il ne s’agit pas d’une question de républicains contre démocrates. Pas vraiment. Il ne s’agit pas d’un conflit entre noirs et blancs. Il ne s’agit pas d’un conflit entre hommes et femmes. Les médias, les pouvoirs en place essaieront de vous éduquer. Diviser pour mieux régner. Monter les groupes les uns contre les autres. Politique identitaire. Politique d’influence des votes. Ne tombez pas dans ce piège.”
» Selon Ramaswamy, le véritable clivage se situe entre la classe dirigeante et les citoyens ordinaires.
» “Il s’agit de la classe dirigeante, de la classe bureaucratique et du citoyen ordinaire. C’est là que réside la véritable fracture dans ce pays”.
» “Nous avons vu de nombreux anciens démocrates, même des démocrates iconoclastes qui ont critiqué des candidats comme Kamala Harris ou Joe Biden, même d'un point de vue progressiste, se tourner désormais vers Donald Trump”.
» “Alors, que se passe-t-il exactement ?”
» “Je pense que cela montre que le véritable clivage n’est pas entre les républicains traditionnels et les démocrates, mais entre cette classe dirigeante, les gens qui n’ont jamais été élus pour exercer le pouvoir politique.”
» “Qu'ils soient dans les médias, qu'ils soient dans certains secteurs de la machine d’appropriation des entreprises ou surtout qu'ils soient dans l'État administratif, les bureaucrates non élus qui écrivent plus de lois et établissent plus les politiques que le Congrès, qui a été élu pour exercer réellement cette fonction, voilà ceux qui dirigent réellement le pays”.
» “Ce n’est pas Joe Biden, ce n’est même pas vraiment Kamala Harris, ce n’est pas leur idéologie parce que je ne pense pas qu’ils en aient une”.
» “C'est l'État permanent”.
» “La quatrième branche du gouvernement”.
» “Le Léviathan”.
» “Le marigot”.
» “La classe managériale”.
» “La classe des commissions”.
» “Les bureaucrates”.
» “Ce sont eux qui mènent la barque aujourd'hui. Et c'est à cela que nous sommes réellement confrontés. Nous ne nous présentons pas seulement pour battre un candidat, nous nous présentons pour démanteler un système”.
» “C’est ce que Donald Trump voulait dire la première fois lorsqu’il a dit qu’il voulait aller là-bas et drainer le marigot, et je pense que cette fois-ci plus que jamais, il a les outils pour le faire”.
Cette diatribe ne vous rappelle rien ? Bien sûr et dans tous les czas dans l’esprit sans aucun doute, le fantastique discours de Donald Rumsfeld le 10 septembre 2001, promptement étouffé par l’attaque du 11-septembre, – à l’organisation de laquelle il avait peut-être participé, ce qui nous montre, au-delà des explications torturées et kafkaïennes, qu’en nombre de circonstances l’homme est double, comme le comédien selon Diderot.
Alors, Trump sera-t-il double ? D’une part un saltimbanque, un homme à fric, qui prend en marche les populismes pour assurer sa position et ses affaires ? Ou bien (et en même temps) le réformateur radical et fou, décidé de tenter de mater la Machine monstrueuse, au risque quotidien de sa vie ? Question qui n’est pas sans intérêt, mais il y a au moins ce point que les “conspirationnistes” qui lui envoient tous les deux mois un fou-flingueur ont fait beaucoup pour qu’il penche pour l'“indicible” , pour le deuxième terme de l’alternative.
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