L’armée et la police espagnoles ne font pas souvent la une des journaux en France. La situation de ces deux corps de métiers nous est donc relativement méconnue… Pourtant, elle est importante à connaître pour mieux cerner différents enjeux internationaux, et plus particulièrement européens.
L’empreinte du franquisme
Pour comprendre la situation espagnole, il ne faut pas oublier que de 1936 à 1975, le pays a connu un régime dictatorial sous les ordres de Francisco Franco.
Issu d’une famille d’officiers de marine et militaire lui-même, Franco a laissé une empreinte indélébile dans l’imaginaire des Espagnols. En 1936, alors que le Front populaire était au pouvoir en Espagne, Franco s’est rallié à une conspiration militaire qui échoua, mais qui marqua le début de la guerre civile.
Franco réussit à briser un blocus républicain sur le détroit de Gibraltar avec l’aide de l’Allemagne et de l’Italie. Il mena ensuite la conquête dans tout le pays, jusqu’à la chute de Barcelone et de Madrid.
Cette période est encore dans tous les esprits espagnols. Du Palais de Cristal de Madrid décrit ici par Bonjour Madrid à l’exposition de Guernica au Musée Reina Sofía, il y a clairement eu un avant et un après Franco. Récemment à Barcelone, dans le quartier gothique (bien décrit par le site Bonjour Barcelone), une statue équestre du dictateur exposée dans un but pédagogique près du quartier gothique, a été détruite en quelques heures seulement.
Une armée aujourd’hui engagée dans l’OTAN
Après la mort de Franco en 1975, Juan Carlos a été proclamé roi, et la démocratie a pu s’installer dans le pays. L’Espagne est devenue membre de l’OTAN en 1982. Le pays a ensuite rejoint la structure militaire intégrée en 1992. Aujourd’hui encore, elle se veut un « allié fiable, sûr et engagé de l’Alliance Atlantique ». Pour célébrer le 40e anniversaire de l’adhésion espagnole à l’OTAN, le sommet de 2022 s’est d’ailleurs déroulé à Madrid.
L’Espagne a ainsi décidé de fournir pour 1,123 milliard d’euros d’armes à l’Ukraine en 2024, parmi lesquelles des chars de combat Leopard et divers types de munitions. Le pays s’est également engagé à prendre en charge la formation de 400 nouveaux soldats ukrainiens, après en avoir formé 4 000 depuis le début de la guerre en Ukraine.
La situation policière espagnole
Dans une certaine mesure, la situation policière espagnole est comparable à celle que l’on retrouve en France actuellement.
Les forces de l’ordre doivent notamment faire face à des trafics de drogue. En avril dernier par exemple, la Guardia Civil a arrêté 63 personnes et 13 bateaux ont été saisis dans le cadre d’une vaste opération.
À l’instar de leurs homologues français, les policiers espagnols doivent subir la critique, et parfois même le désaveu, d’une partie de la population. Un « atelier anti-police » organisé lors d’un festival en Espagne a fait la Une des journaux en août dernier. Les participants pouvaient apprendre à jeter des cocktails Molotov sur des mannequins habillés en policiers.
Cela s’est produit après qu’une intervention filmée ait suscité l’indignation à gauche en Espagne. Cette vidéo montrait une intervention policière violente contre deux personnes de couleur dans la capitale.
Source : Quentin
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