« Replacer la culture et l’éthique du débat au sein de notre institution » : on admire la façon avec laquelle Bassères tortile du popotin pour censurer les propos anti-génocidaires.
Cette école est vraiment mal barrée : payer aussi cher pour apprendre à ne pas dire la vérité sur un conflit géopolitique et moral majeur, ça dépasse l’entendement. Et après on s’étonne que les élites médiatico-politiques soient aussi médiocres.
La Rédaction d’E&R
Informer les étudiants sur la liberté d’expression. Combler les lacunes historiques, géographies et économiques sur le Proche-Orient. Et accentuer la lutte contre les discriminations, l’antisémitisme et le racisme. Après une année chamboulée par le militantisme d’étudiants pro-Gaza, tels sont les grands axes de la rentrée annoncés ce mercredi 4 septembre 2024 par Sciences Po Paris.
En un mot, la carte de l’enseignement et de la pédagogie plutôt que celle de la coercition. « L’expression des singularités » et le débat d’idées sont « encouragés » à Sciences Po, a tenu à rappeler en préambule Jean Bassères, l’administrateur provisoire de l’école depuis le mois de mars et la démission de Mathias Vicherat. À condition que ce soit une « incitation au commun non au repli ». Par conséquent, Jean Bassères a annoncé trois mesures principales visant à « replacer la culture et l’éthique du débat au sein de notre institution ».
Premièrement, dès le mois de septembre, « un cours sur la liberté d’expression va être donné aux élèves de première et deuxième années », a-t-il expliqué. Le cours, qui sera donné « sur chaque campus en français et en anglais », devrait durer « deux heures » et vise à aborder « les bases de la liberté d’expression ».
Ensuite, « on va avoir un enseignement avec 12 cours magistraux qui vont être donnés sur le conflit au Moyen-Orient, au Proche-Orient, ses origines historiques et ses différentes configurations », a détaillé l’administrateur provisoire. « C’est notre rôle d’université de mieux former et informer nos étudiants sur un conflit pour lequel ils manifestent beaucoup d’intérêt, mais pour lequel ils n’ont pas forcément aujourd’hui tous les éléments », a-t-il insisté.
Prendre position sur Gaza ?
Par ailleurs, Sciences Po Paris va mettre en place « un module obligatoire en ligne pour sensibiliser les étudiants » aux questions du racisme et de l’antisémitisme.
« Nous allons renforcer nos dispositifs de lutte contre les discriminations, l’antisémitisme et le racisme vis-à-vis desquels on a bien évidemment une tolérance zéro », a expliqué Jean Bassères. L’administrateur provisoire de la rue Saint Guillaume a aussi évoqué « des expérimentations pour régler de manière amiable les conflits ».
Concrètement, il s’agirait de « proposer à des étudiants de devenir médiateurs pour qu’ils puissent intervenir pour pacifier une situation de conflit ». L’essai serait réalisé sur trois campus.
L’école doit-elle prendre position sur le conflit opposant Israël au Hamas et plus largement sur les grands conflits mondiaux ? La question s’était posée avec une insistance particulière l’année dernière. En effet, les étudiants mobilisés en faveur de Gaza avaient reproché à la direction d’avoir affiché son soutien à l’Ukraine, mais de refuser de faire de même en faveur de la population gazaouie. Sur un point, Sciences Po n’a pas encore tranché.
« Une mission est en cours pour essayer de savoir si une université comme Sciences Po doit prendre position sur des conflits internationaux, nationaux, sociaux et cela devrait déboucher sur un rapport à la fin du mois d’octobre », a expliqué Jean Bassères.
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