En France, on lutte contre la pauvreté par l’assistanat, et non par le travail. C’est un choix. Et un choix paradoxalement ultralibéral.
Le problème de l’aide au logement, et plus généralement de l’aide sociale, c’est qu’elles fixent beaucoup d’allocataires dans la dépendance et la pauvreté. Elles devraient les aider à s’en sortir, pas à y rester.
Le paradoxe français se situe là : celui qui bosse, même s’il gagne peu, paye une grande partie de son loyer ; celui qui ne bosse pas ne paye qu’une petite partie de son loyer qui sera, in fine, à la charge de la collectivité.
La question devient : combien de temps les travailleurs pourront soutenir les assistés ? Et cette question n’est pas tournée sur le mode ultralibéral qui fait des assistés les ennemis des travailleurs, puisque c’est l’ultralibéralisme qui raréfie ou détruit le travail, au profit de la Banque.
La question est très pragmatique : le classe productive, tabassée fiscalement en France, a de plus en plus de mal à soutenir le poids du chômage de masse qui ne sert que la dominance, chômage étant synonyme de productivité, et productivité de rentabilité (du Capital).
Cela ne signifie par qu’on veuille du système anglo-saxon qui force une partie des pauvres à s’en sortir, et celle qui n’y arrive pas à sombrer dans la misère, ce qui produit une violence sociale extrême. Un rééquilibrage de notre système est nécessaire, car s’il partait de bonnes intentions, il est devenu injuste !
Il faut alors savoir qui veut se sortir de la dépendance de l’Aide (le fameux « Care » de la fille Delors), et qui n’en a pas envie ou pas les moyens. Pas facile à déterminer du côté des nombreux employés de l’État (1 600 dans le Nord !), qui travaillent en distanciel et ne voient pas à qui ils ont affaire, sauf en cas de réclamation ou d’ouverture de dossier.
Il y a nécessairement des tricheurs dans le tas, mais aussi de vrais nécessiteux, et parmi eux certains ne savent même pas qu’ils ont droit à quelque chose. C’est comme aux Restos du Cœur : s’il y a malheureusement des pauvres qui ont faim, on y trouve aussi des radins congénitaux.
On ne jettera pas la pierre au législateur ou aux maires qui se retrouvent avec ce bébé ultrasensible dont personne ne veut : entre la ligne Sarkozy (anglo-saxonne) où les pauvres sont fouettés, et la ligne Mélenchon, où les pauvres ont droit à tout sans rien faire, il y a un équilibre à trouver.
Au fond, on en revient toujours au même problème en France : les salaires. Les salaires sont si bas que l’État doit intervenir pour compenser. Alors, faut-il un Smic à 1 800 euros, comme le préconise Mélenchon ? Là, ça mettrait en péril des dizaines de milliers de TPE, qui ne pourraient plus faire face à leurs charges, tant un salaire coûte cher à l’employeur.
Et baisser les charges pour augmenter le salaire ? L’État recevrait alors moins, et redistribuerait moins. Mais y a-t-il suffisamment de travail – et donc de rentrées fiscales – pour compenser la baisse des recettes ? Et comment créer du travail dans les conditions actuelles, celles d’un maquis administratif aussi répressif et d’un Bercy aux effectifs pléthoriques aussi vorace ?
Certes, 50 % des foyers fiscaux ne payent pas d’impôt sur le revenu, mais comment le pourraient-ils, avec leur maigre salaire ? Et la TVA, bien alimentée par l’inflation, n’est-elle pas un impôt qui frappe avant tout les plus pauvres, et que le gouvernement peut moduler à souhait ?
L’équation est complexe, mais si on ne trouve pas de solution, même bancale, on va tous dans le mur, même ceux qui profitent de ce système foireux, et qui ont placé Macron sur le trône. La masse critique des perdants du Système est en train de faire basculer tout l’ensemble social.
Le reportage qui a trouvé une famille française de 7 enfants…
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