Depuis que Giorgio Meloni a pris le pouvoir en Italie, l’Europe scrute avec intérêt l’évolution de la politique du pays en ce qui concerne sa défense, mais aussi sa sécurité intérieure. Comment la prise de pouvoir de cette nouvelle force politique a-t-elle changé les choses ? On fait le point.
De nouvelles ambitions de défense
On l’oublie souvent, mais l’un des principaux engagements de campagne de Giorgia Meloni était l’augmentation du budget alloué à la défense. L’ambition était claire : faire passer le budget de 1.5% en 2023 à 2% du PIB en 2030.
Il faut dire que Giorgia Meloni n’a fait qu’accentuer une tendance déjà présente durant le gouvernement précédent. La tâche a été rendue plus facile par la guerre en Ukraine, mais aussi par les tensions entre la Chine et les USA dans le Pacifique.
En peu de temps, la progression a été remarquable. En 2015, l’Italie ne consacrait même pas 1% de son PIB à l’armée… Le budget était d’à peine plus de 13 milliards d’euros. Mais il faut noter que, contrairement à la France, les armées italiennes disposent d’un budget dédié aux acquisitions relativement important, avec un effort industriel de 37.5% contre 15,9% en France.
Mais il reste un problème majeur à régler pour le gouvernement italien : le pays peine toujours à trouver des soldats pour accompagner ses nouvelles ambitions. Ce manque s’était déjà fait sentir en 2022, lorsque le gouvernement de Mario Draghi s’était annoncé prêt à déployer 3 400 militaires dans les pays de l’OTAN suite à l’invasion russe en Ukraine. Certains en viennent même à se demander si la sécurité peut réellement être assurée sur le sol italien… Notamment aux abords des aéroports, comme celui très fréquenté de Venise, ici décrit par l’équipe de Bonjour Venise.
La situation de la police et des carabiniers
La situation de la police et des carabiniers semble encore plus tendue en Italie actuellement.
Les relations entre la police et une partie de la population se tendent. Plusieurs associations et partis de l’opposition dénoncent une « dérive autoritaire » du gouvernement de Meloni, en pointant du doigt certaines violences policières. Cela a notamment été le cas lors de manifestations pro palestiniennes qui ont eu lieu à Pise en début d’année.
Les policiers, de leur côté, sont de plus en plus nombreux à dénoncer des conditions de travail tendues et délétères. Cette situation s’est cristallisée autour de deux situations tragiques au printemps dernier.
Au mois de mai, un policier avait été poignardé à la gare de Lombrate de Milan. L’agresseur, un homme d’origine marocaine en situation irrégulière, était pourtant déjà bien connu des services de police.Un mois plus tard, la police avait fait la une des journaux lors du G7 organisé dans le pays. De nombreux policiers avaient été hébergés sur un bateau, le « Mykonos Magic ». Les syndicats avaient dénoncé des conditions de vie inhumaines. Ils avaient déclaré avoir été « entassés comme des rats, dans des cabines minuscules et exiguës, sans fenêtre et sans climatisation ». On était loin de la dolce vita à l’Italienne présentée dans ce dossier de Bonjour Milan…
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