Le chauffard, un délinquant multirécidiviste condamné à 10 reprises, fait « un refus d’obtempérer » lors d’un contrôle routier à Mougins (06) et percute violement et mortellement Eric C, gendarme.
Gendarme d’expérience, il était âgé de 54 ans, marié et père de deux enfants.
Nous nous associons à la famille et aux proches et partageons humblement la douleur ressentie.
Certains partis politiques se réjouiront de savoir l’auteur de cet « homicide volontaire » sain et sauf, car mieux vaut un policier mort, un gendarme tué, plutôt qu’un délinquant de la route, prêt à tuer, à estropier pour fuir un contrôle avec son véhicule. Pour nos collègues, point de marches blanches, point d’émeutes seulement les larmes de leurs familles et de leurs proches….
Que penser de ces discours de soutien répétés maintes fois lorsqu’un agent perd la vie dans ces conditions, de ces minutes de silence dont nous ne tirons aucune leçon, alors que demain comme par le passé, les mêmes condamneront publiquement des policiers et des gendarmes, bafouant pour l’occasion la présomption d’innocence et l’enquête à venir, lorsque ceux-ci font usage de leurs armes pour sauver des vies ou la leur dans des circonstances similaires.
Les forces de l’ordre en ont assez de ces discours hypocrites, de cette pseudo-compassion, jamais suivis d’effets et attendent des prises de position fermes et des engagements forts de la part des responsables politiques et des représentants parlementaires.
Si nous voulons que nos forces de l’ordre puissent continuer à effectuer leur travail avec professionnalisme et détermination, en la circonstance, des contrôles routiers, des contrôles anti-rodéo, à garantir aux honnêtes gens le droit de circuler sereinement et en sécurité sans risquer de perdre la vie en croisant un tueur potentiel, il faut à leur tour que les agents, policiers et gendarmes, se sentent soutenus par les plus hautes autorités de l’Etat et responsables pour ainsi retrouver la confiance émoussée ces dernières années, qu’ils aient enfin la garantie de ne pas être systématiquement jugés et condamnés à travers de petites phrases lancées aux médias par « le tribunal populaire » pour satisfaire la curée comme ce fût le cas par le passé.
Les femmes et les hommes de la gendarmerie et de la police sont tiraillés quant à la possibilité de devoir faire un jour usage de l’arme administrative dans une situation de péril grave, et pour cause ???
- Utiliser l’arme pour sauver sa vie ou sauver une vie innocente ? Et l’enfer s’ouvre alors sous vos pieds…
- Ne pas faire usage de cette arme au risque de perdre la vie ou de sacrifier une vie innocente au profit de celle d’un délinquant, d’un criminel ?
De plus en plus de policiers, de gendarmes s’interrogent quant au manque de moyens juridiques, administratifs, mis à leur disposition pour garantir leur protection dans de pareils cas, alors que la demande de contrôles routiers et la délinquance routière sont en hausse permanente et que les violences à l’encontre des forces de l’ordre croissent sans cesse : 1 refus d’obtempérer toutes les 20 mn, 25000 refus d’obtempérer /an en moyenne.
C’est pourquoi nous, ainsi que d’autres organisations syndicales, demandons qu’une réflexion soit menée accompagnée de propositions de lois concernant, la qualification de cet acte, la systématicité de la peine qui doit être lourde et renforcée, exemplaire et dissuasive. Rappelons que le refus d’obtempérer, tel que défini actuellement, met délibérément en danger la vie d’autrui et consiste le plus souvent à utiliser un véhicule d’une tonne en moyenne, lancé à vive allure sur un ou plusieurs agents dans le but de fuir le contrôle et ses responsabilités.
L’intention et la volonté de nuire à l’intégrité physique des agents ou des usagers en utilisant son véhicule comme un projectile n’est pas moindre que s’il s’agissait de jouer à la roulette Russe avec un révolver sur la tempe d’autrui.
Il nous paraît nécessaire de réfléchir quant à l’usage de l’arme fait par les policiers (nationaux, municipaux) et les gendarmes dans de pareilles circonstances, dont le véhicule du chauffard devient une arme par destination, à l’origine de trop nombreux morts et blessés parmi les FDO et les citoyens. Il ne s’agit en aucun cas de demander un permis de tuer comme le martèlent les détracteurs des FDS mais de la possibilité de garantir la survie des agents et la sécurité des honnêtes gens victimes des agissements de ces « fous du volants ».
Nous souhaiterions que la mort de nos collègues dans de telles circonstances n’ait pas été vaine, qu’en hommage rendu à leur mémoire nous nous engagions dans l’avenir à protéger et renforcer davantage nos forces de sécurité durant ces contrôles et leurs interventions, que pour se faire l’ensemble de la classe politique s’empare de ce sujet récurrent, en ayant pris soin d’entendre les attentes et les récits des policiers et gendarmes exposés quotidiennement sur le terrain à ces problématiques, afin de réfléchir ensemble, sereinement, à des solutions efficaces permettant d’endiguer ce fléau qui tue chaque année des policiers, des gendarmes et des innocentes victimes de voyous, délinquants et criminels de la route.
Source : France Police
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