Kamala Harris et la paix… Rien de nouveau

Kamala Harris et la paix… Rien de nouveau

L’auteur est Artiste pour la paix.
 

Dans l’enthousiasme et la fièvre électorale du parti démocrate, à la fin de son discours remarquable à la clôture de la convention démocrate le 23 août, Kamala Harris a affirmé que « Ce qui s’est passé à Gaza au cours des dix derniers mois est dévastateur. Tant de vies innocentes ont été perdues. Des gens désespérés et affamés fuient sans cesse pour se mettre en sécurité. L’ampleur des souffrances est déchirante ». Malgré cette déclaration au ton emphatique, elle n’apporte aucune perspective différente des refrains classiques du parti démocrate depuis le début de cette guerre insensée : Israël a droit de se défendre pour être en sécurité, les otages doivent être libérés, un cessez-le-feu est souhaité et le peuple palestinien devrait pouvoir exercer son droit à la sécurité, à la liberté et à l’autodétermination. Elle n’invente rien en affirmant : «Le président Biden et moi-même travaillons pour mettre fin à cette guerre afin qu’Israël soit en sécurité, que les otages soient libérés, que les souffrances à Gaza cessent et que le peuple palestinien puisse exercer son droit à la dignité, à la sécurité, à la liberté et à l’autodétermination.» Soit, mais à ce jour, depuis dix mois, ils n’ont pas trouvé la clé pour détricoter les mailles de l’embrouillement de ce conflit et adopter des positions et des sanctions fermes à l’égard d’Israël. Au contraire, le soutien financier et le transfert d’armes constituent une stratégie guerrière qui parle d’elle-même.

Une question reste donc en suspens. Concrètement, que propose-t-elle pour l’avenir? Rien. Elle a tenté de sauver la chèvre et le chou en voulant se conformer aux positions israéliennes et en laissant flotter l’idée réchauffée depuis des lunes du droit de la Palestine à l’autodétermination pour tenter de calmer la grogne des Américano-Palestiniens déçus des positions démocrates.

La direction du parti démocrate pense d’abord au vote. On vise à protéger l’appui des Juifs américains et à tenter de convaincre les Américanos-Palestiniens de voter démocrate. En somme, Kamala Harris a tenté de réaliser la quadrature du cercle sans changer un iota de la politique du parti démocrate. Alors qu’elle pérore sur des perspectives prometteuses sur la liberté et les droits, elle ne propose pas un changement de cap au sujet du conflit entre Israël et Gaza, pas plus que dans le conflit Russie-Ukraine d’ailleurs. Pas un mot non plus au sujet des interventions américaines larvées en Amérique latine, particulièrement à Cuba, Venezuela et autres pays soumis à des embargos et des sanctions depuis plusieurs années.

En conclusion, la boussole militariste établie de longue date par les gouvernements démocrates et républicains successifs des États-Unis, y compris sous celui de Barack Obama, indique que ceux-ci s’entendent sur un enjeu crucial: la position militariste. Rien ne doit bouger. Et rien ne bougera si Kamala Harris est élue. À ce chapitre, elle affirme qu’elle se tiendra « fermement aux côtés de l’Ukraine et de nos alliés de l’OTAN». Le sous-entendu est clair : nous, Américains, nous nous autoproclamons les fiers maîtres du monde et nous le resterons, y compris par les armes s’il le faut.

En d’autres termes, aucun mot sur l’ABC de stratégies de recherche de la paix.
 

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