merci pour cette mise-au-point non-partisane. Pour ma part, je pense que le dogme onusien « d’intangibilité des frontières » est une impasse anhistorique. L’histoire n’est pas terminée, les peuples et les nations bougent et changent, les frontières et les guerres continueront d’advenir, et notamment en Afrique où les frontières héritées de la colonisation n’ont souvent aucun sens.
Je pense qu’on touche ici aux limites de la posture tiersmondiste de la Russie. La Russie veut se présenter comme la championne du socialo-ONUsisme. C’est pratique pour dénoncer les bavures de l’Amérique ou de la France. Mais qu’on vient votre tour de vous y coller, c’est beaucoup plus compliqué.
La Russie et l’Occident font un concours du « meilleur cosmopolite »… Cosmopolite progressiste en Occident contre cosmopolite conservateur en Russie… C’est une erreur tragique. En réalité, nos peuples sont dans le même danger de disparition identitaire et d’asservissement ethnique à long-terme.
Un Russe est beaucoup plus proche d’un Français ou d’un Américain que d’un Caucasien. Ca marche tant que le Russe domine impérialement, tout comme nous aimions bien les Africains tant que nous les dominions. Mais dans la vraie vie ça ne fonctionne pas.
La Russie a lancé une géopolitique « néo-soviétique » (et retrouve d’ailleurs ses vieilles attaches au Mali) avec l’idéologie qui va avec (conservatisme social, nationalisme économique et rigidification des frontières). Mais il faut reconnaître que l’Occident n’a pas saisi les perches identitaires que Poutine lui a tendu. Donc, on perd des années précieuses. Le but n’est pas de nous étriper au Mali ni en Ukraine, mais de sauver le « continent boréal » comme disait Jean-Marie Le Pen, de Washington à Moscou en passant par Paris.
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