Où l’on voit encore une fois comment les sanctions contre la Russie, dictées par les États-Unis, se retournent contre l’Occident.
À l’instar du gaz russe dont les Européens se sont privés au profit du GNL américain, les Européens vont peut-être devoir se fournir chez les Américains… Vous avez dit cui bono ?
La Rédaction d’E&R
(…) Les observateurs craignent l’influence de la Russie sur le marché du blé, alors que Moscou a déjà affiché sa volonté de jouer sur l’approvisionnement de l’Occident en énergie. Et cette stratégie commence dans les frontières russes.
Les risques liés à l’opacité et au contrôle de la production par Moscou
Ainsi, relève Bloomberg, la Russie ne ménage pas ses efforts pour contrôler encore davantage son industrie céréalière cruciale. Les autorités ont fait le ménage : les principaux négociants occidentaux, parmi lesquels Cargill Inc., Viterra et Louis Dreyfus Co., se sont retirés pour laisser place à des entreprises russes proches du pouvoir.
Désormais, une poignée de firmes acquises au régime se partagent le marché russe de blé, explique Bloomberg : quatre entreprises sont responsables des trois-quarts des exportations de céréales à partir des terminaux russes de la mer Noire (le même quatuor n’en contrôlait que 45 % il y a six ans.
Cette mainmise de l’État dans les affaires économiques préoccupe les vendeurs et les pays qui s’approvisionnent en blé auprès de la Russie, d’autant que la « Russie n’a jamais autant pesé qu’aujourd’hui » sur ce marché, notait en mars Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et directeur du club Demeter, pour Terre-net. La Fédération a exporté cette année 50 millions de tonnes de la précieuse céréale, soit 25 % du marché mondial. « L’Ukraine a exporté moins de blé et les autres pays n’en ont pas exporté davantage », analyse Sébastien Abis.
« Ce qui fait que mécaniquement, en augmentant ses volumes et en voyant que le concurrent ukrainien était moins présent » (…) il y a eu une « russification du marché mondial ».
Pour l’instant, rien n’indique que la Russie perturbe notablement ses propres approvisionnements, comme elle l’a fait en coupant ses livraisons de gaz à l’Europe en 2022, mais son influence est scrutée.
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Seule lueur d’espoir : l’amélioration des perspectives des récoltes américaines, qui pourrait venir limiter les dégâts. L’Europe, quasiment sevrée du gaz naturel russe (hors GNL), compte déjà sur le GNL américain pour se chauffer. Elle pourrait bien devoir compter plus encore sur Washington pour remplir ses assiettes.
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La diplomatie russe du blé
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation