D’un point de vue strictement scientifique, si les souvenirs reviennent suite à des questions insistantes et orientées de la part de thérapeute, alors ça part mal, car la méthode est d’emblée suggestive.
Moi qui ait a réaliser des diagnostics cliniques, lorsque j’interroge un patient, je pose plutôt des questions pour lesquelles j’attends de réponses précises, et je donne au patient un choix multiple et étendu de réponses explorant tout le champ de réponse possible à ma question, incluant des réponses neutres (ex : « je n’ai pas du tout de douleur », ou je « je ne ressens rien de particulier », ou aussi « là je sens un truc, mais sans plus »). Cela permet d’éviter de suggérer une réponse plutôt qu’une autre, et évite au patient de devoir opposer l’ensemble de mes réponses proposées, et ça évite de l’inciter dans une direction donnée.
Là, comme elles font à reposer la même question orientée à choix unique à chaque séance, la seule chose qu’elles testent c’est la durée pendant laquelle les patientes vont résister à leur incitation.
Pire, dans les séances de groupe, elles se montent le bourrichon les unes les autres. Avoir une histoire à raconter devient un marqueur d’appartenance à un groupe, et on sait très bien que le groupe fonctionne sur le mimétisme. Si une de ces femmes a une histoire vraie à raconter, sans le savoir elle incite 10 autres à inventer leur histoire du même genre. Sans compter que si une des femmes est une affabulatrice (ce qui existe aussi), il y aura mimétisme tout autant… C’est catastrophique comme manière de procéder. A la fin, même la thérapeute finit par s’inventer un souvenir de viol.
Je ne suis pas un spécialiste Freudien, mais il ne me semble pas du tout que Freud suggérait à ses patiente de la sorte. Il les laissait parler librement et écoutait, pour pouvoir ensuite analyser. C’est assez différent.
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