Ca y est. Il y est arrivé. Son action au gouvernement depuis maintenant sept trop longues années peut enfin être saluée comme il se doit. Depuis la publication de la dernière note de conjoncture de l’INSEE, notre sympathique argentier pornographe plastronne fièrement, claironnant à tout va ce succès – son succès – aboutissement d’une politique ciselée au cordeau et menée tambour battant qu’il résume lui-même en ces quelques mots : « La France surperformera avec une croissance au-dessus des prévisions du gouvernement. »
Bon, quand on sait ce que valent les prévisions du gouvernement (dixit la Cour des Comptes reprochant une certaine insincérité dans la tenue des comptes publics du dernier exercice), sans pour autant remettre en cause la parole d’or (et donc chère) de notre affable surintendant, le doute cartésien reste de mise.
Quel est donc l’objet de ce réjouissement ministériel ? La France connaitrait un rebond de son économie de 0,3 % alors que les prévisions gouvernementales anticipaient bon gré mal gré un petit 0,1 %. Si cet écart entre la réalité et la virtualité des prévisions effectuées vraisemblablement au doigt mouillé par notre chambellan financier confirme bien un amateurisme macronien de bon ton, cette apparente bonne nouvelle mérite nuance et rigueur.
En effet, la lecture comparative des données enregistrés à pareille époque par l’INSEE met plutôt en évidence une sous-performance plutôt qu’une surperformance puisqu’en 2022, le taux s’établissait à 0,4 % et en 2023 à 0,6 %. Désolé Bruno.
Bon peut-être que cette croissance est portée par les investissements de nos entreprises ? Par la consommation des ménages ? Non rien de tout cela. Alors que le nombre de défaillances des entreprises françaises continue sa formidable progression et que nos concitoyens peinent un peu plus chaque jour à subvenir à leurs besoins quotidiens, nous apprenons (mais ce n’est pas une surprise) que cette surperformance est principalement due à l’augmentation des dépenses et investissements publics.
Nous voilà rassurés… C’est donc bien grâce à l’action de notre désargenté en chef et ses dépenses effectuées certainement à bon escient que notre croissance est soutenue et non pas par une obscure création de richesses provenant du secteur privé. Et puis, ce n’est pas comme si la France était surendettée et proche d’une mise sous tutelle européenne… Allons allons…
Faisant fi des inquiétudes de certains économistes (« On reste très déçus dans la mesure où la demande intérieure reste très faible depuis trois trimestres consécutifs« , « C’est un peu la douche froide. Les ménages continuent de se serrer la ceinture dans la consommation de biens, notamment – ce qui est un peu inquiétant – les biens alimentaires« , dixit Maxime Darmet, économiste chez Allianz Trade), Bruno assure que le commerce extérieur a repris du poil de la bête et que changer de politique serait une erreur.
En cette période faste de jeux dont le coût exorbitant n’attends plus que d’être connu (octobre prochain, j’ai hâte), les gogos que nous sommes, culpabilisés de détruire la planète à chacun de nos gestes par une clique de bien-pensants dont nous avons pu mesurer le fonds abject de leur pensée lors de la cérémonie d’ouverture des JO, bientôt ponctionnés par les prochaines mesures sociales et fiscales destinées à rattraper les trous budgétaires, ne dépensont pas assez et c’est bien notre tort.
Mais à la différence de cet Etat devenu obèse, ventripotent d’un budget hors de contrôle, nous, citoyens, ne dépensons que ce que nous avons.
Amitiés patriotes
P.MAGNERON
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