Palestine : la parole à la Résistance (2)

Palestine : la parole à la Résistance (2)

Ci-dessous, traduit par Tlaxcala, le second article d’une série consacrée aux perspectives de la résistance palestinienne après le 7 octobre et au dixième mois d’une guerre asymétrique opposant des combattants défendant leur peuple à une armée d’occupation surarmée, équipée et soutenue par les puissances impériales. La stratégie génocidaire des occupants n’est pas parvenue à écraser cette résistance en 285 jours. Une fois de plus se vérifie cette vérité historique : aucune armée d’occupation ne peut écraser une armée populaire. Ni au Vietnam, ni en Algérie, ni en Afghanistan, ni en Irak, ni en Palestine. L’auteur de ces articles, Jeremy Scahill, est un journaliste américain d’investigation chevronné, qui vient de créer avec ses amis le site Drop Site News, après avoir travaillé pendant 11 ans au site The Intercept, qu’il avait créé avec Glenn Greenwald. Le mérite de ces articles est de donner la parole aux protagonistes de la résistance, une parole universellement censurée par les médias dominants. Une belle leçon de journalisme.

Voir la première partie : En direct avec le Hamas

“La résistance se poursuivra”, promet le Hamas dans le cadre des pourparlers sur un cessez-le-feu à Gaza

Le Hamas et Israël peuvent conclure un accord limité sur Gaza, mais la guerre pour l’avenir de la Palestine va s’intensifier.

Par Jeremy Scahill

Source : Drop Site News, le 12 juillet 2024

[Révision, notes ou ajouts entre crochets par Le Cri des Peuples]

Le Hamas et Israël semblent plus proches d’un accord de cessez-le-feu à Gaza qu’ils ne l’ont jamais été depuis la brève trêve de novembre dernier.

Le directeur de la CIA, William Burns, et l’envoyé de la Maison Blanche, Brett McGurk, se sont rendus au Moyen-Orient cette semaine pour négocier avec des délégations israéliennes dirigées par David Barnea, chef du Mossad, et Ronen Bar, chef du Shin Bet, ainsi qu’avec le chef des services de renseignement égyptiens et le premier ministre du Qatar. Les deux pays arabes maintiennent une communication directe avec les négociateurs du Hamas.

Ces dernières semaines, le Hamas s’est montré disposé à faire des compromis sur des questions importantes. Les responsables du Hamas, y compris ceux de son équipe de négociation, ont déclaré qu’ils acceptaient généralement les principes d’un plan de paix par étapes approuvé par la Maison Blanche. « Nous sommes prêts à des négociations qui aboutissent à une cessation de l’agression et à un retrait complet [de l’armée israélienne] de la bande de Gaza », a déclaré Khalil Al-Hayya, négociateur principal et adjoint du chef du Hamas, Yahya Sinwar. « Nous sommes prêts à de véritables négociations si [le premier ministre israélien Benjamin] Netanyahou adhère aux principes énoncés par le président [Joe] Biden ».

Le Hamas envisage une approche qui n’exigerait pas immédiatement un engagement en faveur d’un cessez-le-feu permanent et d’un retrait complet des forces israéliennes de Gaza comme condition préalable à l’ouverture de négociations par étapes. Il s’agirait d’une concession importante de la part du Hamas, qui insiste depuis longtemps sur le fait que tout accord doit comporter des mesures précises mettant fin à la guerre d’Israël. Les représentants du Hamas ont déclaré qu’ils envisageraient plutôt d’entrer dans une phase initiale de six semaines qui inclurait un cessez-le-feu conditionnel et un échange de civils et de femmes soldats israéliens détenus à Gaza en échange de la libération de centaines de Palestiniens. Cette phase permettrait également l’entrée à Gaza de l’aide dont la population a désespérément besoin et prévoirait le retrait des forces israéliennes de plusieurs zones de la bande de Gaza ainsi qu’une plus grande liberté de mouvement [pour les Gazaouis].

Certains responsables du Hamas ont cherché à minimiser ce changement, soulignant que l’objectif ultime du Hamas reste un cessez-le-feu permanent et le retrait complet de toutes les forces israéliennes de la bande de Gaza. Ils soulignent que ces discussions avec les médiateurs portent sur un cadre préliminaire qui régirait les négociations. 

Netanyahou a clairement indiqué qu’il ne voulait pas d’un accord durable avec le Hamas et a jeté de l’huile sur le feu à plusieurs reprises en réitérant sa promesse de parvenir à une “victoire totale” à Gaza. « Certains se demandent combien de temps la campagne va durer », a déclaré Netanyahou dans un discours prononcé jeudi 11 juillet. « Je dirai deux mots : jusqu’à la victoire. Jusqu’à la victoire, même si cela prend du temps ». Dimanche 14, le dirigeant israélien a déclaré que tout accord avec le Hamas devait « permettre à Israël de reprendre le combat jusqu’à ce que ses objectifs de guerre soient atteints ».

Le lendemain, le chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, a déclaré que « Netanyahou et son armée seront entièrement responsables » si aucun accord n’est conclu. « Alors que le Hamas fait preuve de flexibilité et de positivité pour faciliter la conclusion d’un accord visant à mettre fin à l’agression sioniste, Netanyahou multiplie les obstacles aux négociations, intensifie son agression et ses crimes contre notre peuple, et multiplie ses tentatives de déplacement forcé afin de contrecarrer tous les efforts déployés pour parvenir à un accord », a déclaré le Hamas dans un communiqué publié lundi 15 juillet.

Un conseiller principal de l’équipe de négociation du Hamas a déclaré que le Hamas avait discuté avec les médiateurs d’une modification de sa position sur le cadre du cessez-le-feu afin de « fournir une base aux médiateurs pour poursuivre les négociations ». En contrepartie, le Hamas souhaite que les garants internationaux — les USA, l’Égypte et le Qatar — obtiennent un engagement clair de la part d’Israël à préserver le cessez-le-feu lorsque les négociations passeront à la deuxième étape. Les négociateurs du Hamas chercheraient à obtenir un cessez-le-feu permanent. Israël maintient qu’il veut se réserver le droit de sortir de tout accord après la première étape, au cours de laquelle il souhaite le retour d’un nombre “maximum” des 116 Israéliens qui seraient détenus à Gaza, et de reprendre son assaut militaire.

Cette deuxième phase de l’accord serait la plus délicate pour Israël, car elle prévoit également un retrait complet des forces terrestres israéliennes de Gaza. Elle présenterait également des risques pour le Hamas, car ses atouts les plus précieux — les Israéliens encore captifs à Gaza, dont les soldats — pourraient tous être restitués à Israël en échange de prisonniers que le Hamas considère comme de grande valeur. Le Hamas a toutefois souligné que le cadre n’était pas l’accord final et que beaucoup de choses pouvaient changer une fois que les négociations détaillées commenceraient. 

Accentuant les enjeux régionaux, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré dans un discours télévisé cette semaine : « Le Hamas négocie en son nom propre et au nom de tout l’Axe de la résistance, et ce que le Hamas accepte, nous l’acceptons ».

Le calcul stratégique du Hamas, à ce stade, est qu’une pause dans la guerre d’Israël combinée avec un échange de quelques captifs et  un afflux d’aide humanitaire pourrait permettre à un accord plus solide de prendre forme — en particulier si la pression sur Netanyahou s’intensifie de la part des Etats-Unis et de l’Union européenne. « Je pense qu’Israël a essayé d’échapper à ce problème pendant longtemps. Ils veulent garder Gaza ouverte pour leurs opérations militaires, comme en Cisjordanie », m’a dit un négociateur du Hamas. « C’est ça le problème ».

Avenirs politiques

Alors que les médiateurs du Qatar et de l’Égypte s’attachent à résoudre les divisions profondes sur des questions concrètes, un nuage politique plane sur l’ensemble du processus. Pas à Gaza, mais à Washington et à Tel Aviv. L’avenir politique de Biden et de Netanyahou est lié à tout accord visant à interrompre ou à mettre fin à la guerre de la terre brûlée menée par Israël contre les Palestiniens de Gaza. L’avenir de Netanyahou — et sa vision idéalisée de son héritage historique — dépend d’une poursuite de la guerre, et celui de Biden de son arrêt.

Depuis neuf mois, la campagne de réélection de Joe Biden a vu le soutien à sa candidature s’effondrer, y compris parmi les jeunes Américains qui ont formé le noyau des soulèvements sur les campus contre la guerre de Gaza. L’administration a eu une série d’interactions controversées avec les leaders arabo-américains et d’importantes manifestations contre la guerre sont prévues lors de la Convention nationale du parti démocrate le mois prochain [19-22 août]. La campagne peut espérer que Biden récupère un certain soutien s’il est perçu comme mettant fin à la guerre génocidaire d’Israël, mais le fait qu’il ait facilité cette guerre, combiné aux questions de plus en plus nombreuses sur son acuité mentale, restera un problème redoutable. « Regardez les chiffres [des sondages] en Israël. Je veux dire que mes chiffres sont meilleurs en Israël qu’ici », a plaisanté le président Biden lors d’une rare conférence de presse jeudi.

Avant les attaques du 7 octobre, l’emprise de Netanyahou sur le pouvoir était en déclin, car il était confronté à de nombreux scandales et à des batailles juridiques qui laissaient entrevoir la perspective non seulement d’une défaite politique, mais aussi d’une éventuelle condamnation à une peine d’emprisonnement. La mesure dans laquelle le Hamas a pu pénétrer sur le territoire israélien lors de l’opération Déluge d’A-Aqsa — en s’emparant de nombreuses installations militaires et de kibboutzim — reste une question incendiaire en Israël. Il en va de même pour l’incapacité de Netanyahou à obtenir le retour de l’écrasante majorité des Israéliens détenus à Gaza en raison de son insistance à donner la priorité à l’anéantissement de la bande de Gaza plutôt qu’à la diplomatie.

Mais les motivations de Netanyahou pour poursuivre la guerre vont au-delà de la politique électorale. Sa vocation politique est centrée sur un thème principal : empêcher la création d’un État palestinien unifié et imposer une domination impitoyable sur le peuple palestinien qui refuse de se soumettre à l’apartheid. Netanyahou a besoin que la guerre se poursuive non seulement pour sauver sa carrière politique, mais aussi parce qu’il pense qu’il va gagner.

Les représentants du Hamas m’ont dit qu’ils ne se faisaient pas d’illusions sur le fait que Biden hésitait à soutenir la position générale d’Israël à l’égard des Palestiniens en général et du Hamas en particulier. Ils attribuent plutôt la pression diplomatique en faveur d’un accord à la politique et aux objectifs plus larges des Etats-Unis au Moyen-Orient. « Les  Etats-Unis veulent que Gaza se calme parce qu’ils savent que ce qui s’y passe est lié au Sud-Liban, à la mer Rouge et à d’autres régions. Ils veulent donc que le Moyen-Orient soit calme afin de préparer la normalisation avec l’Arabie saoudite et les élections aux Etats-Unis », a ajouté le négociateur. « Jusqu’à présent, ils n’ont pas fait pression sur Israël pour qu’il arrête la guerre à Gaza ».

Le conseiller principal du Hamas a estimé que le fait que Biden soit confronté à une campagne de réélection difficile pourrait entraver la capacité des Etats-Unis à influencer Netanyahou.

Soutenir un cessez-le-feu temporaire dans l’espoir qu’il ouvre la voie à un accord global présente des risques pour Biden. Netanyahou pourrait reprendre la guerre à tout moment et s’est empressé d’écarter toute critique, même la plus légère, de la part de l’administration US. Si la stratégie de Netanyahou consiste à mener des négociations en plusieurs phases avec le Hamas jusqu’aux élections américaines de novembre, dans l’espoir que Donald Trump batte Biden, alors tout accord temporaire conclu par Israël avec le Hamas ne serait qu’un tigre de papier. 

Il ne fait guère de doute que Biden aurait pu mettre fin à la guerre il y a longtemps en l’exigeant publiquement et en privé et en utilisant toute la puissance de la Maison Blanche pour y parvenir. Non seulement il a refusé de le faire, mais il a continué à faire des déclarations à l’emporte-pièce sur la nature inébranlable du soutien des Etats-Unis à Israël. 

La seule autre mesure plausible que Biden pourrait prendre pour arrêter la guerre — et éventuellement en tirer des avantages électoraux — consisterait à interrompre le soutien militaire et le réapprovisionnement en armes d’Israël dans une optique stratégique si Netanyahou insiste pour aller de l’avant. Netanyahou chercherait sans aucun doute à exploiter une telle mesure pour soutenir la candidature de Trump ; il a déjà exagéré à plusieurs reprises l’impact du retard symbolique de la Maison Blanche dans la livraison d’un petit nombre de bombes de 250 et 1 000 kilogrammes à Israël. Biden n’a donné aucune indication qu’il envisagerait une telle mesure et, cette semaine, les Etats-Unis ont repris les livraisons d’obus de 250 kilogrammes. Les décisions de l’administration ont conduit Biden à faciliter la poursuite d’une guerre à laquelle il prétend vouloir mettre fin.

« Les Etats-Unis ont l’air extrêmement faibles. C’est la queue qui remue le chien », dit Rashid Khalidi, auteur de The Hundred Years’ War on Palestine (La guerre de cent ans en Palestine). « Netanyahou dirige la politique américaine. Netanyahou décide, et Biden suit comme un chiot. C’est ainsi que les choses se présentent pour une grande partie du monde ».

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Benjamin Netanyahou serre Joe Biden dans ses bras à son arrivée à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, le 18 octobre 2023. Photo : Brendan Smialowski/AFP via Getty

« Il n’y a pas d’avenir sans le Hamas »

Le Hamas ne considère pas la guerre actuelle à Gaza comme un événement de neuf ou dix mois qui se terminera, même avec un cessez-le-feu “permanent”. Le 7 octobre a été, selon le Hamas, une bataille historique dans une lutte de libération de 76 ans contre l’occupation et l’apartheid israéliens. L’objectif principal de l’opération Déluge d’Al-Aqsa était de briser le statu quo, non seulement sur Gaza, mais aussi sur l’approche israélienne et occidentale de l’autodétermination palestinienne et de la création d’un État indépendant. Le Hamas a clairement indiqué qu’il n’accepterait pas la défaite dans une guerre génocidaire et qu’il ne se retirerait pas dans les poubelles de l’histoire. 

Si l’objectif immédiat est de parvenir à un accord sur un cadre permettant de suspendre ou de mettre fin aux attaques militaires d’Israël et d’échanger des captifs, des questions existentielles concernant l’avenir politique du Hamas surgiront rapidement des décombres et de la dévastation de Gaza. La question centrale est la suivante : quel serait  l’impact d’une résolution politique de cette crise aiguë sur l’avenir du Hamas et de la lutte pour la libération de la Palestine ?

Ghazi Hamad, membre du comité de négociation du Hamas, a déclaré qu’à moins que le gouvernement américain ne prenne la tête d’un changement radical de la position occidentale à l’égard de la Palestine, les neuf derniers mois serviront de prélude à une reconfiguration de la politique qui embrassera plus ouvertement la lutte armée. « La résistance se poursuivra, ne s’arrêtera pas à Gaza, en Cisjordanie ou partout ailleurs jusqu’à ce que nous mettions fin à l’occupation, car nous ne voulons pas vivre éternellement comme des esclaves sous occupation », m’a-t-il dit. « Si Joe Biden est intelligent et qu’il comprend très bien la situation, il doit réfléchir profondément à la manière de mettre fin à l’occupation. »

Les Etats-Unis et l’Union européenne ont déclaré qu’ils s’opposaient à ce que le Hamas joue un rôle dans la gestion de la bande de Gaza. « Nous avons toujours dit que le Hamas ne devait être ni un organe politique ni un organe de gouvernement », a déclaré Jack Lew, ambassadeur des Etats-Unis en Israël, en mai, faisant écho aux commentaires de Biden et d’autres hauts responsables de l’administration. Biden a déclaré publiquement qu’il souhaitait l’élimination totale du Hamas.

Depuis des mois, la Maison Blanche s’efforce de mettre au point un plan pour la “Gaza d’après-guerre”. Selon un document secret du Département d’État obtenu par Politico, l’administration envisage de nommer un conseiller américain pour aider à coordonner une force de sécurité composée de Palestiniens et de personnel de plusieurs pays arabes, dont l’Égypte, le Maroc et les Émirats arabes unis. Selon le rapport, le conseiller ne serait pas sur le terrain à Gaza.

« Nous devons réfléchir à ce qui se passera après Gaza, une fois que tout cela sera terminé. Qui va occuper la bande de Gaza ? » a déclaré Biden dans une interview accordée à CNN en mai. « Je travaille avec les États arabes. Je ne les citerai pas car je ne veux pas les mettre en difficulté, mais cinq dirigeants de la communauté arabe sont prêts à aider à la reconstruction de Gaza, prêts à aider à la transition vers une solution à deux États ». Biden a ajouté que l’objectif serait de « maintenir la sécurité et la paix pendant qu’ils mettent en place une autorité palestinienne réelle et non corrompue ».

Netanyahou a publiquement rejeté la suggestion de Biden, émise au début de la guerre, selon laquelle « Gaza et la Cisjordanie devraient être réunies au sein d’une structure de gouvernance unique, sous l’égide d’une Autorité palestinienne revitalisée ». Netanyahou a insisté pour qu’Israël conserve la capacité de dominer et de contrôler Gaza sur tout le spectre.

La Dre. Yara Hawari, codirectrice du groupe de réflexion palestinien Al-Shabaka, estime que le rejet de l’Autorité palestinienne (AP) par Netanyahou relève en partie d’une posture politique. Selon elle, l’AP a servi les intérêts d’Israël en agissant comme une force de répression politique et comme un substitut commode à un gouvernement palestinien indépendant bénéficiant du soutien de la population palestinienne. « Personne ne souhaite la disparition de l’Autorité palestinienne, à part les Palestiniens », a-t-elle déclaré. « Les Européens, la communauté des donateurs, les Israéliens, les Américains, tous ont intérêt à ce que l’AP demeure et reste forte ». Il est également plausible qu’une partie de l’opposition de Netanyahou à tout rôle de l’AP à Gaza soit liée à sa stratégie plus large de diviser pour régner, qui obligerait à créer une autre entité pour s’occuper de Gaza et à dissiper davantage la cohésion politique palestinienne.

« Nous rejetons totalement tout discours sur le lendemain de l’agression », a déclaré Ahmed Abdel Hadi, porte-parole du Hamas. « La gestion de la bande de Gaza après la défaite de cette agression fasciste est une question purement palestinienne ».

Le Hamas ne veut pas que l’actuelle variante de l’AP se voie confier le contrôle de Gaza. Mouin Rabbani, un ancien fonctionnaire des Nations unies qui a travaillé comme conseiller spécial sur Israël-Palestine pour l’International Crisis Group, a déclaré qu’en plus de la longue histoire de répression politique de l’AP contre les Palestiniens et de la perception qu’elle est effectivement un agent de l’occupation israélienne, Mahmoud Abbas et d’autres dirigeants de l’AP sont restés largement silencieux face au génocide d’Israël à Gaza. « L’Autorité palestinienne a été réduite à un rôle de spectateur impuissant », m’a-t-il dit. « Nous avons probablement vu plus de déclarations sur ce qui se passe à Gaza en provenance de Johannesburg, de Londres, probablement même de Prague, que de Ramallah », le siège de l’Autorité palestinienne.

Le contraste entre le Hamas et l’Autorité palestinienne ne pourrait être plus frappant. Dès sa création, le Hamas a cherché à se positionner comme une alternative plus militante au Fatah et à l’Organisation de libération de la Palestine, dont le Hamas considère qu’elle a abandonné son programme révolutionnaire après avoir officiellement pivoté, en 1988, vers le soutien à une solution à deux États. Alors que Yasser Arafat a commencé à négocier avec les Israéliens et a concédé la perte de larges pans de la Palestine historique, le Hamas a ouvertement déclaré que son objectif était la libération de toutes les terres palestiniennes par la lutte armée. 

Au cours des décennies suivantes, alors que l’Autorité palestinienne présidait ce que beaucoup considéraient comme un bantoustan palestinien, la popularité du Hamas a augmenté, culminant avec sa victoire électorale historique de 2006 dans les territoires palestiniens occupés, et pas seulement à Gaza. En 2007, il a violemment chassé le Fatah de Gaza [pour neutraliser une tentative de coup d’Etat] et consolidé son contrôle officiel de la bande. Le Fatah a fait son propre coup d’État en prenant le contrôle politique de la Cisjordanie et en récupérant l’Autorité palestinienne. La victoire du Hamas a été dénoncée par les Etats-Unis et d’autres puissances occidentales, et Israël a imposé un blocus meurtrier et a commencé, selon son expression, à “tondre la pelouse”, c’est-à-dire à garder le contrôle sur les habitants de Gaza par des frappes aériennes et des campagnes de bombardement périodiques.

La stature du Hamas a été rehaussée non seulement par ses attaques périodiques à la roquette contre Israël, mais aussi par sa capacité à obtenir la liberté pour les Palestiniens emprisonnés par Israël grâce à ses enlèvements tactiques de soldats israéliens. En novembre dernier, le monde a vu le Hamas et le Jihad islamique palestinien, un mouvement de résistance armée créé en 1981, présider à la libération de centaines de Palestiniens, dont beaucoup avaient été emprisonnés alors qu’ils étaient enfants, en échange de captifs israéliens capturés le 7 octobre. Outre les captifs civils, le Hamas continue de détenir un nombre important de soldats israéliens à Gaza et le groupe pense pouvoir les utiliser pour libérer non seulement d’autres civils palestiniens, mais aussi des membres du Hamas et d’autres factions armées.

Voir Palestine : le jour de gloire est arrivé

Alors que le Hamas gagne en popularité, notamment en Cisjordanie, Abbas et l’Autorité palestinienne connaissent une chute spectaculaire de leur soutien. Selon un sondage indépendant publié le 10 juillet, 94 % des Palestiniens de Cisjordanie et 83 % de ceux de Gaza pensent qu’Abbas devrait démissionner. Le sondage, réalisé par le Palestinian Center for Policy and Survey Research, a révélé que près des deux tiers des Palestiniens des territoires occupés souhaitent la dissolution de l’Autorité palestinienne. Selon Hawari, « L’Autorité palestinienne a pris sur elle pendant cette période de continuer à arrêter, à menacer, à s’assurer que le statu quo en Cisjordanie, ou au moins à Ramallah, reste le même. Personne n’a jamais rien de bon à dire sur l’AP, à l’exception des sbires loyalistes de l’AP qui sont payés, qui sont salariés ».

Le soutien des Palestiniens au Hamas et à son chef Yahya Sinwar à Gaza, selon le récent sondage, “reste très élevé” et a augmenté au cours des trois derniers mois. Parallèlement, alors que les deux tiers des Palestiniens interrogés dans les territoires occupés pensent que le Hamas “gagnera la guerre”, seuls 48 % des habitants de Gaza sont de cet avis. 

Le Hamas a insisté sur le fait que la guerre ne pouvait pas détruire son mouvement et qu’il continuerait à faire partie de l’échiquier des factions palestiniennes qui gouvernent les territoires assiégés et occupés. Sinwar a averti en 2018 : « Ce qui compte, c’est que vous réalisiez enfin que le Hamas est là. Qu’il existe. Qu’il n’y a pas d’avenir sans le Hamas, qu’il n’y a pas d’accord possible quel qu’il soit, parce que nous faisons partie intégrante de cette société, même si nous perdons les prochaines élections. Mais nous sommes un morceau de la Palestine. Plus encore, nous sommes un morceau de l’histoire de l’ensemble du monde arabe, qui comprend aussi bien des islamistes que des laïcs, des nationalistes et des gauchistes ».

Même certains hauts fonctionnaires israéliens ont indiqué qu’ils pensaient que l’élimination du Hamas par la force était un objectif irréalisable. « Le Hamas est une idée, le Hamas est un parti politique. Il est ancré dans le cœur des gens. Quiconque pense que nous pouvons éliminer le Hamas se trompe », a déclaré le porte-parole en chef de Tsahal, Daniel Hagari, en juin dernier. « Si nous n’apportons pas autre chose à Gaza, en fin de compte, nous aurons le Hamas ». Mais Hagari n’est pas responsable de la politique israélienne et certains Israéliens influents pensent qu’ils peuvent en fait éradiquer les idées par la force génocidaire.

Quelle solution d’État ?

Basem Naim, membre éminent du Bureau politique du Hamas et ancien ministre du gouvernement du Hamas, a déclaré que le groupe restait fermement attaché à la création d’un État palestinien unifié. « Pour être honnête avec vous, nous pensons que la Palestine, du fleuve à la mer, soit plus de 27 000 kilomètres carrés, est la propriété des Palestiniens. Aucun autre groupe de personnes n’a le droit de s’y trouver, à l’exception des Palestiniens, qu’ils soient musulmans, juifs ou chrétiens, qui s’y trouvaient avant 1948. Et nous nous battrons pour que toute cette Palestine historique soit libérée de l’empire, du régime colonial d’apartheid », m’a-t-il dit. « Nous discuterons avec tous les Palestiniens qui vivent en Palestine, indépendamment de leur religion ou de leur appartenance ethnique, pour décider de l’avenir de cet État ».

Naim a toutefois déclaré que le Hamas respecterait la volonté démocratique du peuple palestinien sur la question d’un règlement à deux États. « Si nous avons un consensus palestinien, si la communauté internationale peut nous aider à avoir un État indépendant et souverain sur les frontières de 1967, avec Al Quds/Jérusalem comme capitale, en préservant le droit au retour, nous, au Hamas, nous ne bloquerons pas et nous ne saperons pas cette option ou cette chance. Nous aiderons les autres Palestiniens, nous ferons partie de cette solution », a-t-il déclaré. « Mais cela n’a rien à voir avec notre vision, qui est toujours de considérer l’ensemble de la Palestine comme une entité palestinienne, comme une propriété palestinienne. Mais si nous pouvons aujourd’hui avoir un État palestinien indépendant sur les frontières de 67, en préservant le droit au retour, oui, nous l’accepterons. Nous en ferons partie. Nous n’y ferons jamais obstacle ».

Quant au type de gouvernement que le Hamas souhaiterait voir dans une Palestine indépendante, « nous croyons en un État civil. Nous ne croyons pas en un État théocratique, un soi-disant État théocratique », a déclaré Naim. « Nous pensons que c’est le droit de chaque Palestinien, après avoir eu son État, de décider de l’identité et de la constitution de l’État ».

Rabbani a déclaré que la caractérisation par Naim de la position du Hamas — essentiellement, nous n’approuverons ni n’empêcherons une solution à deux États — est tactique et se reflète dans la Charte révisée du Hamas publiée en 2017. C’était en fait assez intelligent parce qu’ils disaient en gros : « Nous sommes purs, d’accord ? Mais si les institutions nationales ou le peuple lui-même veulent se salir les mains en signant un accord de  paix avec Israël, si le reste de la Palestine n’est pas aussi pur que nous, nous devrons l’accepter. C’était leur manière indirecte d’approuver un accord à deux États », a-t-il déclaré. « Je pense que la question qu’il faut se poser, et il est peut-être prématuré d’y répondre, est de savoir dans quelle mesure les neuf derniers mois ont influencé ce point de vue ».

Naim a donné quelques indications sur la réponse à cette question en décrivant ce que le Hamas considère comme le piège politique dans lequel les Palestiniens s’engagent lorsqu’ils se déclarent ouverts à une résolution prévoyant deux États. « La question est de savoir ce que je dois reconnaître. Les frontières de l’État d’Israël sont-elles claires aujourd’hui ? Pouvez-vous me dire quelles sont les frontières de l’État d’Israël ? Dois-je reconnaître Israël comme l’État juif ? » a-t-il demandé. « Savez-vous que lorsque je reconnais Israël en tant qu’État juif, je porte atteinte à l’existence de deux millions de Palestiniens à l’intérieur d’Israël ? Car si je reconnais Israël comme un État juif et que je lui donne le droit de traiter ce groupe de personnes, les Juifs, comme une superclasse dans la société, cela signifie que je porte atteinte à l’existence et aux droits de mon propre peuple, 2 millions de Palestiniens à l’intérieur d’Israël ».

« Il est injuste de demander aux victimes qui sont acculées de reconnaître l’oppresseur », a déclaré Naim, ajoutant que si les Palestiniens parvenaient à créer un État par le biais d’un règlement négocié, il faudrait que les Etats-Unis et d’autres nations puissantes prennent des engagements clairement exécutoires pour contenir Israël. « Nous devrions demander des garanties que cet État [palestinien] sera protégé de l’autre partie parce qu’ils ont toutes les capacités et toutes les installations pour le réoccuper à nouveau. On ne peut pas comparer la bande de Gaza ou la Cisjordanie, avec ces moyens limités, quelques policiers munis de quelques pistolets ou kalachnikovs, à une superpuissance régionale. Et nous voyons exactement aujourd’hui comment ils peuvent non seulement réoccuper la bande de Gaza, mais aussi la détruire et tuer tous ses habitants ».

Hamad, membre éminent du bureau politique du Hamas, a présenté des perspectives peu encourageantes pour une résolution négociée sur la création d’un État palestinien. « Je pense que la paix avec Israël est impossible. C’est impossible parce que je pense que ces gens-là ne veulent pas que les Palestiniens soient en Palestine. Ils veulent nous expulser à l’extérieur. Nous n’avons donc qu’une seule alternative : la résistance à l’occupation », a-t-il déclaré. « Ces gens-là se battent contre le vent. Ils perdent leur temps parce que les Palestiniens ne se laisseront pas faire. Ils devraient comprendre que vous avez tout utilisé contre les Palestiniens — l’armée, les assassinats, les meurtres, les colonies, la confiscation de leurs terres — ils ont tout fait contre les Palestiniens. Mais personne n’a hissé le drapeau blanc en disant : “Maintenant, nous reconnaissons Israël et nous vivrons sous le drapeau d’Israël”. Ils devraient comprendre cette équation, que les Palestiniens n’abandonneront jamais, ne renonceront jamais ».

Selon Khalidi, le Hamas s’est avéré capable d’ébranler la société israélienne dans ses fondements et de remporter des victoires tactiques sur le terrain à Gaza contre un adversaire bien plus puissant, qui a bénéficié du soutien de la nation la plus puissante de la planète. Mais conserver le pouvoir officiel avec un large soutien des Palestiniens est une tout autre affaire, m’a-t-il dit. 

« Où vont-ils ? Quel est leur objectif ultime ? Veulent-ils vraiment libérer toute la Palestine par la guerre ? Est-ce vraiment leur objectif militaire ? Croient-ils vraiment que toute la Palestine est un waqf, un fidéicommis inaliénable pour les musulmans, dont aucune partie ne peut être cédée ? Si c’est ce qu’ils croient, comment ont-ils l’intention de traiter avec les Israéliens, qui sont cette superpuissance nucléaire, qui sont ce peuple qui a été créé par ce processus de nettoyage ethnique et de colonialisme de peuplement », a demandé Rashidi. « Si la guerre est le prolongement de la politique par d’autres moyens, quelle est votre politique ? »

Khalidi s’interroge sur l’existence d’un consensus, même parmi les dirigeants du Hamas. « Je ne suis pas sûr qu’il y ait une quelconque cohésion parmi les dirigeants du Hamas à ce sujet. Les opinions divergeaient au sein de l’OLP depuis les années 70, lorsqu’elle a commencé à s’orienter vers une solution à deux États, jusqu’en 1988, lorsqu’elle l’a finalement adoptée. Et je suis sûr qu’il y a des divergences au sein du Hamas, mais la façon dont ils résoudront cette question et la direction qu’ils prendront détermineront en grande partie l’avenir du Hamas. De même, la façon dont cette guerre se terminera déterminera en grande partie l’avenir du Hamas ».

Hamad a déclaré que les relations du Hamas avec les autres factions palestiniennes s’étaient renforcées au cours des années qui ont précédé le 7 octobre et qu’elles s’étaient resserrées au cours des neuf derniers mois, alors que le groupe luttait contre les forces israéliennes dans la bande de Gaza. Le Hamas espère que cela se traduira par un mouvement d’unité nationale. « Les relations entre le Hamas et les autres factions palestiniennes, comme le Front populaire, le Front démocratique, le Jihad islamique et toutes les factions palestiniennes, sont très bonnes. Elles sont meilleures que celles qu’ils entretiennent avec le Fatah [le parti au pouvoir d’Abbas] ».

L’administration Biden a fortement insisté sur le fait qu’une partie de la fin de la guerre à Gaza consistait à établir une voie viable vers une « solution à deux États ». Bien que le Hamas ait déclaré que cette option restait ouverte, Rabbani estime qu’il s’agit, en termes politiques réels, d’une impasse. Beaucoup de ceux qui croyaient auparavant qu’une solution à deux États était possible ne croient plus qu’il soit souhaitable de dire simplement : “Nous ne pouvons pas coexister avec cet État génocidaire d’apartheid et il ne peut pas y avoir de paix durable au Moyen-Orient tant que ce régime n’est pas démantelé”. C’est ce que je comprends ».

Rabbani a déclaré qu’il n’avait vu aucun signe indiquant que les Etats-Unis ou l’Union européenne étaient prêts à utiliser leur influence pour obliger Israël à modifier sa politique au point de donner aux Palestiniens une certaine confiance dans de telles négociations. « Lorsque j’entends des hommes politiques occidentaux parler d’un règlement prévoyant deux États, c’est un peu comme si l’on tendait un faux lapin devant le lévrier sur la piste de l’hippodrome pour qu’il continue à courir plus vite dans la mauvaise direction », a déclaré M. Rabbani. « C’est une véritable mascarade ».

Gershon Baskin, négociateur israélien ayant une grande expérience des relations avec le Hamas, a déclaré qu’il ne pensait pas qu’un futur gouvernement israélien, qu’il soit libéral ou conservateur, accepterait un rôle pour le Hamas. « Le seul modèle acceptable sera une direction palestinienne alternative qui n’inclura pas directement le Hamas, ni un Hamas armé sur le terrain », a-t-il déclaré. « Le modèle du Hezbollah, qui ne dirige pas le gouvernement mais contrôle essentiellement le Liban, ne sera accepté ni par Israël ni par les Etats-Unis. Je ne pense pas que ce type de modèle permettrait d’obtenir de l’argent de la communauté internationale pour reconstruire Gaza ».

Toutefois, Baskin est plus optimiste quant à la possibilité d’un accord entre deux États, estimant que les attaques du 7 octobre ont involontairement ressuscité cette possibilité. « C’est de nouveau sur la table. Je pensais qu’elle était morte. Ces dernières années, j’ai discuté avec des Israéliens et des Palestiniens des alternatives à une solution à deux États, et tout à coup, elle revient devant nous », a-t-il déclaré. « De plus en plus de pays reconnaissent l’État de Palestine. Et je crois que cela va  s’ancrer plus profondément dans la mentalité israélienne, que c’est ce qui doit se passer. Nous n’en sommes pas encore là. Aucun dirigeant israélien de premier plan ne parle encore de paix. Cela ne fait pas partie du débat politique ici ».

Baskin a déclaré qu’il continuait d’espérer que des secteurs plus larges de la société israélienne et des dirigeants politiques reconnaîtraient ce moment comme un carrefour existentiel et choisiraient une solution politique. « Si, à Dieu ne plaise, nous allons dans l’autre sens, ce n’est pas seulement la disparition du statut et de la vie des Palestiniens qui est en jeu, c’est la destruction d’Israël », a-t-il déclaré. « Sans résolution de la question palestinienne, il n’y a pas d’avenir pour Israël. Cette guerre doit vraiment être la dernière. Il est tout simplement insensé pour quiconque ici de continuer sur la voie dans laquelle nous sommes engagés ».

Une troisième intifada pourrait voir le jour si le Hamas et le Jihad islamique palestinien l’organisaient. Bien que cela ne se soit pas produit [c’est douteux : la Cisjordanie est en ébullition depuis le 7 octobre, et la révolte ne fait que s’intensifier], le 10 juillet, le Hamas a lancé un appel aux Palestiniens de Jérusalem et de Cisjordanie pour qu’ils « intensifient l’affrontement avec les soldats de l’occupation et les colons », afin de protester contre les mauvais traitements infligés aux prisonniers palestiniens. 

Selon Rabbani, si un nombre suffisamment important de Palestiniens estime qu’il n’y a pas d’autre solution pour faire face au régime d’apartheid, le soutien populaire en faveur d’une insurrection plus large pourrait  prendre de l’ampleur. « Je pense qu’une grande partie des Palestiniens ont accordé au Hamas le mérite d’avoir infligé ce que les Israéliens eux-mêmes appellent le coup le plus dur de leur histoire. Les Palestiniens qui attendaient qu’Israël reçoive une leçon ne regardaient pas Gaza et le Hamas. Ils attendaient que le Hezbollah libère ses capacités. Et le fait de penser que le Hamas a été en mesure de réaliser encore plus que ce que les gens espéraient du Hezbollah a eu un impact énorme sur les Palestiniens », a déclaré Rabbani. « Je pense que pour de nombreux Palestiniens, si vous soutenez la résistance palestinienne, qu’il s’agisse de la résistance armée, de la résistance populaire, de la résistance diplomatique ou de toute autre forme de résistance, il n’y a pas d’alternative palestinienne au Hamas et au Jihad islamique ».

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À propos de l'auteur Le Cri des Peuples

« La voix des peuples et de la Résistance, sans le filtre des médias dominants. »[Le Cri des Peuples traduit en Français de nombreux articles de différentes sources, principalement sur la situation géopolitique du Moyen-Orient. C'est une source incontournable pour comprendre ce qui se passe réellement en Palestine, en Syrie, en Irak, en Iran, ainsi qu'en géopolitique internationale.]

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