L’entreprise était risquée, surtout avec moins de 500 000 euros de budget alors que Canal+ produisait les Guignols de l’info avec 15 millions par an, 300 personnes, des auteurs, des marionnettistes et des imitateurs grassement payés (Gaccio touchait 75 000 euros par mois, droits d’auteur inclus). C’est pourtant le projet que Denis Robert et Bruno Gaccio ont remis sur les rails en cet été 2024.
On peut reprocher beaucoup de choses à Denis Robert (qui n’a pas l’air très en forme, un rapport avec le vaccin ou la culpabilité d’avoir poignardé Chouard ?), mais dans la vidéo qui suit, il est franc sur le projet. Un projet malheureusement daté, infaisable, et cher. Ça va s’appeler les Marioles, un titre faible, et un copier-coller lointain des Guignols. Tout pour que ça foire.
Blast, qui veut se poser en télé alternative, est victime de son propre logiciel quand il veut s’attaquer à l’humour, et surtout à l’humour politique, qui est rarement drôle. Il est une chose que tous les humoristes en herbe doivent savoir, c’est que l’humour gauchiste, qui respecte tous les interdits de la charte non écrite du pouvoir profond, dont il est une des émanations, ne peut fondamentalement pas être drôle.
C’est quand on viole les jugements de valeurs ou tabous, les vrais, pas les faux tabous comme le sexe, qu’on peut être drôle, hier comme aujourd’hui. Ça nécessite donc de déterminer qui détient le vrai pouvoir, sinon on tape à côté, dans le faux, le contre-feu. C’est ce que fait Charlie depuis que Philippe Val a repris le titre en 1992, pour le lâcher avant le massacre : taper sur les flics, les militaires et les curés, qui n’ont objectivement aucun pouvoir en France. On peut ajouter les beaufs, c’est-à-dire les patriotes, qui sont dans le viseur du pouvoir profond depuis 1968 avec Cabu ou 1981 avec le combo Mitterrand-Attali, des beaufs qui n’ont pas voix au chapitre dans les médias mainstream et qui ont été persécutés culturellement et physiquement : ils sont devenus les « Arabes » du pouvoir raciste de gauche. Jusqu’à l’apparition des médias en ligne, où ils ont bien pris leur revanche.
Tout ça pour dire que quand on respecte les 7 piliers du mondialisme – féminisme, sionisme, antichristianisme, homosexualisme, antinationalisme, antiracisme et climatisme –, en gros l’idéologie actuelle qui montre, en creux, qui dirige, on ne fait rire personne à part les intoxiqués ou les idiots. D’où le pullulement de faux humoristes sur France Inter, dont certains, quand ils ont vraiment envie de faire rire des vrais puissants, franchissent la ligne rouge et se font dégager.
C’est le cas de Guillaume Meurice, pourtant solidement ancré à gauche. Son ancienne comparse et patronne, la Belge Charline, elle, selon son principe de réalité (pognon), reste en poste. Elle explique sa décision, qui dénote un courage absolu dans le combat pour la liberté d’expression (de la gauche), dans Le Monde du 12 juillet 2024 :
« Déjà le passage en hebdomadaire de notre émission à la rentrée 2023 était un signal inquiétant. Mais je ne me décourage pas. France Inter, parce qu’elle est la première radio de France, est aujourd’hui un lieu de pouvoir. J’estime que le bouffon que je suis doit rester dans le royaume. J’ai décidé de résister de l’intérieur. Quand je dis résister, c’est contre l’extrême droite, contre une forme d’autoritarisme. Au moment où l’Assemblée nationale compte plus de 140 députés du RN, j’ai d’autant plus envie de prendre le micro. Quand bien même mon temps d’antenne se réduit, je le garderai. Comme le dit Guillaume, « ils n’auront pas ma démission, je préfère être viré ». »
L’antithèse des Marioles (les extraits ne sont pas convaincants, surtout avec la « compression » qui ramène le personnel politique à quatre personnages) ou de l’humour de gauche, c’est bien Dieudonné, qui tout seul a soulevé les foules dans les Zénith et sur le Net, écrasant toute la concurrence de son talent iconoclaste.
Blast s’était déjà risqué à l’humour en copiant le médiocre concept sur Canal+ du couple farfelu qui présente l’info, mais c’était si indigent que même les sociétaires du site ont gueulé.
Un excellent exemple de ce qu’il ne faut pas faire : partant du postulat qu’il y a un réchauffement climatique, les deux faux présentateurs tentent de nous faire rire et réfléchir en même temps avec un sujet qu’ils pensent grave. Le tout ne peut pas fonctionner : le sujet est tout sauf gravissime, comme la pandémie qui devait ressembler à la peste noire, selon Jérôme Salomon. Il eut été plus judicieux de se moquer des réchauffistes : là se trouve le filon de vannes !
On ne peut pas faire rire quand on est dans le camp du pouvoir. C’est pour ça que Dieudonné est drôle, et pas Stéphane Guillon. Et que Guillaume Meurice est meilleur quand il franchit la ligne rouge, et qu’il se retrouve à la rue. C’est lui qui dort dans une tente Quechua devant les locaux de Radio France ?
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation