Aux États-Unis, s’il y a un truc intouchable, c’est bien l’hymne national. Avant les grandes compétitions (de sport), il y a souvent un chanteur ou une chanteuse qui s’y colle, dans son style personnel, évidemment.
Au fait, pourquoi les États-Unis sont-ils si tradition, par rapport à nous ? C’est simple : un pays jeune, qui n’a pas d’histoire ou très peu, s’accroche à ses traditions ou en fabrique. En revanche, un vieux pays les remise au grenier ou les laisse traîner par terre. Ce qui est branché pour les Américains, on pense au patriotisme, est ringard chez nous, et réciproquement.
Par exemple, la remise des diplômes outre-Atlantique semble un moment important, un rituel avec lequel personne ne déconne. Chez nous, quand un président d’université s’y risque, c’est généralement une cata, personne n’y croit, en plus personne ne veut porter le chapeau bizarre, un peu l’entonnoir de la honte dans Là-Haut.
En 1969, Jimi Hendrix avait électrisé le monde avec sa version très bombardement US au Viêt Nam du Star-Spangled Banner :
Cinquante-cinq ans plus tard, avant un match de baseball au Texas entre Houston et les Rangers, Ingrid Andress, pourtant nominée 4 fois aux Grammy Awards, massacre the morceau a capella :
Pour sa défense, elle a expliqué qu’elle était bourrée de la veille. Étonnant, quand on sait que pas mal de chanteurs montent ou montaient sur scène bourrés, comme Johnny, Amy Winehouse, James Hettfield (de Metallica) ou Bon Scott (on nous dit « non, pas Bon Scott », dans l’oreillette). Mais eux, ils assuraient !
Les bêtes de scène font la différence avec les chanteurs-Système, dont la voix est bien travaillée en studio avec la post-prod ou sur scène avec le correcteur de voix, l’autotune. Mais le monsieur de ce site oublie un peu vite le play-back en live…
Justement, deux oiseaux nous affranchissent sur la nouvelle tendance : le semi-play-back ou doubling. Il y a aussi le phénomène des back vocals, ces chanteurs du fond de la scène qui soutiennent la star. Johnny avait Érick Bamy, les Stones octogénaires ont carrément des « chœurs ».
Une chose est sûre : Ingrid n’était pas en play-back, elle était bien en live. On doit lui reconnaître cette prise de risque.
On a l’air de charger les chanteurs sur scène, mais on respecte leur travail. On pourrait dire pis que pendre des hommes politiques, qui n’écrivent pas leurs discours, qui les lisent en public sur des pupitres hors caméra, et qui sont souvent les perroquets de gens cachés derrière le rideau, qu’on appelle le pouvoir profond. Les hommes politiques officiels sont les habits ravissants de la démocratie, cette cuisine sale…
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