Par RT – Le 4 juillet 2024
Les dirigeants des dix pays membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ont signé des dizaines d’accords commerciaux et de sécurité lors du sommet à Astana, au Kazakhstan.
La réunion de jeudi a marqué l’adhésion de la Biélorussie à l’organisation, qui incluait déjà la Chine, l’Inde, l’Iran, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Pakistan, la Russie, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan – une composition qui place le cœur de l’OCS en Asie centrale.
À l’issue de ce sommet au Kazakhstan, l’OCS a publié une déclaration finale qui actualise sa position sur la gouvernance mondiale et les questions environnementales.
Les membres de l’OCS ont des “évaluations proches ou coïncidentes” des questions régionales et internationales et cherchent à créer un “nouvel ordre international démocratique, juste, politique et économique“, selon le document.
Cette transition se heurte à des résistances sous la forme d’un “recours accru à la force, de violations systématiques du droit international, de confrontations géopolitiques et de conflits” qui représentent des risques pour les membres de l’OCS, ajoute le document.
Les dirigeants de l’OCS se sont engagés à ce que leurs gouvernements ne participent à “aucune décision visant à s’ingérer” dans les affaires intérieures d’autres États ou à celles qui “contredisent le droit international“.
À titre d’exemple d’actions inappropriées, la déclaration mentionne l’ingérence sous le prétexte des droits de l’homme. Les États membres considèrent que ces droits sont déjà universels, indivisibles et interconnectés, et estiment que les nations souveraines ont la responsabilité de les défendre dans leurs juridictions respectives.
Les Nations unies doivent rester le principal forum international de coordination des relations entre les États. Pour qu’ils soient efficaces, une réforme est nécessaire “pour assurer la représentation des nations en développement“, indique la déclaration.
Bien que l’OCS soit centrée sur l’Asie, l’approche de ses membres visant à établir des relations non conflictuelles “peut servir de base à la création d’une architecture de sécurité égale et indivisible en Eurasie“.
Les dirigeants de l’OCS ont identifié plusieurs facteurs d’instabilité mondiale, notamment les tentatives de certains pays de mettre au point des systèmes mondiaux de missiles antibalistiques. Cela revient à “assurer leur propre sécurité au détriment de celle des autres États“, peut-on lire dans la déclaration.
Le document soutient les accords internationaux sur la réduction et le contrôle des armes de destruction massive. Le monde a besoin de meilleurs mécanismes de surveillance et d’application qui auraient un pouvoir juridiquement contraignant sur toutes les nations signataires afin de contrôler les armes nucléaires, chimiques et biologiques, ajoute le document.
L’OCS exprime également son engagement en faveur de l’utilisation pacifique de l’espace, qui “devrait rester exempt d’armes de toute sorte“, selon le document.
La déclaration d’Astana cite le terrorisme comme l’un des problèmes mondiaux les plus importants. Les membres de l’OCS considèrent qu’il est inacceptable d’utiliser “des groupes terroristes, séparatistes et extrémistes à des fins égoïstes” et invitent tous les pays à éviter le deux poids deux mesures dans la lutte contre le terrorisme.
“Rien ne peut justifier le terrorisme sous quelque forme que ce soit. L’ensemble de la communauté internationale devrait condamner fermement tout soutien ou abri accordé aux terroristes“, indique le document. Ces nations doivent être “isolées et exposées“.
L’OCS préconise des mesures visant à supprimer les messages extrémistes en ligne et à lutter contre les idéologies qui encouragent “l’intolérance religieuse, la xénophobie, le nationalisme agressif et la discrimination ethnique et raciale“.
La déclaration cite le conflit à Gaza, déplorant le nombre élevé de victimes civiles causé par les hostilités entre Israël et les groupes militants palestiniens. Elle appelle à “un cessez-le-feu complet et durable” et affirme que seule une résolution juste et globale de la question palestinienne peut apporter une paix durable au Moyen-Orient.
La déclaration d’Astana appelle à un système commercial international “ouvert, transparent, juste, inclusif, non discriminatoire et multilatéral“. Les membres de l’OCS désapprouvent le protectionnisme, les sanctions unilatérales et autres restrictions commerciales.
Les sanctions unilatérales, en particulier, “sont incompatibles avec les principes du droit international” et portent préjudice aux tiers et au commerce international dans son ensemble, souligne le document.
Les dirigeants de l’OCS préconisent l’utilisation accrue des monnaies nationales et le développement de systèmes de paiement innovants pour faciliter le commerce.
Les membres ont également pour objectif d’harmoniser et d’intégrer leurs infrastructures de commerce électronique et d’autres éléments de l’économie numérique, tout en coopérant pour lutter contre tout monopole économique.
Le document comprend une longue liste de domaines, allant de l’énergie atomique au tourisme, des soins de santé à la gestion des déchets, dans lesquels les États de l’OCS coopèrent. Il énumère les initiatives et les documents spécifiques qui régissent leurs efforts conjoints.
L’organisation se concentre actuellement sur la promotion d’un développement durable, qui assurerait la croissance économique et la protection de l’environnement. La déclaration appelle au transfert de technologies vertes pertinentes vers les pays en développement.
Elle souligne que la transition vers l’abandon des combustibles fossiles doit être équilibrée et tenir compte des intérêts des producteurs et des consommateurs d’énergie.
RT
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
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