Par Alexandre Gerbi
Lorsqu’on connaît un peu l’histoire des idées et des hommes, il n’est guère étonnant qu’en trois quarts de siècle, les rôles se soient complètement inversés. Les agneaux d’hier sont devenus les loups d’aujourd’hui. L’extrême droite s’est changée en promotrice de l’assimilation et en ultime rempart de la démocratie. Reste à savoir si les Français ont compris ce stupéfiant retournement. Et surtout, s’ils le prouveront dimanche. Rien n’est moins sûr…
Le 7 juillet, ce qui se joue, ce n’est pas Marianne contre Hitler. Ceci est une fable médiatico-politique, une comédie ridicule et scandaleuse dont Jospin avait reconnu l’inanité, voilà déjà presque vingt ans.
Ce qui se joue, c’est la défaite ou le triomphe du nouveau fascisme de Davos, lui bien réel et extrêmement dangereux, dont Macron est, en France, le sinistre exécutant.
Archéologie de la haute trahison macronienne
Ce qui se joue, ce n’est pas un duel qui oppose l’extrême-droite à la République.
Ce qui se joue, c’est la poursuite d’une machination colossale contre ladite République, qui consiste à la retourner contre le pays, le peuple et la nation. Or à ce péril insigne, seul le RN peut mettre un coup d’arrêt.
La machination colossale dont il est question est conduite depuis sept ans par Macron. Inscrite dans le sillage de nombreuses trahisons antérieures, elle a été déclenchée dans sa phase finale en 2020. Mais ses origines remontent loin : elle est l’aboutissement d’un processus qui débuta voilà près d’un demi-siècle.
Au courant des années 1980, la chute du bloc soviétique ne faisait plus aucun doute. Ce n’était plus qu’une question de temps. Le Système occidental, déjà chapeauté à l’époque par le monde anglo-saxon et dominé par les Etats-Unis, n’avait plus besoin d’une vitrine prospère et de justice sociale à opposer à un monde soviétique en déliquescence et chancelant. De ce côté-ci du rideau de fer, bride fut donc progressivement lâchée au capitalisme qui entreprit de récupérer, pour emprunter une terminologie marxiste, la part de plus-value qu’il avait jusque-là concédée au peuple à des fins cosmétiques.
Ainsi le Système entreprit de faire main basse sur tout ce qui était propriété collective. Il commença par dépouiller, progressivement, l’État, dont le vaste patrimoine revêtait de nombreuses formes, notamment industrielles. Ce furent les grandes privatisations, de TF1 à France Télécom en passant par Renault ou EDF, organisées les unes après les autres aussi bien par des gouvernements de droite que de gauche, y compris de la gauche plurielle (1). C’est-à-dire incluant les communistes ! On mesure les vertiges de ces époques…
Mais ce n’était qu’un hors-d’œuvre. Par la suite, à partir des années Sarkozy (commencées dès avant 2007), on assista à une attaque plus directe contre les Français eux-mêmes. A travers la privatisation des autoroutes (qui auraient dû devenir gratuites depuis longtemps mais restaient à péages, et furent plus chères à emprunter une fois privatisées) ou les sangsues collées à EDF avec la démentielle ARENH sous le règne lamentable de François Hollande. Détail croustillant : tout au long de ces périodes, en dépit de ces privatisations en rafales et les énormes entrées d’argent, la fiscalité ne cessa de s’alourdir tandis que la dette explosait et que les services publics s’érodaient. Mais le pire était encore à venir.
De l’élection douteuse au Grand Dépouillement
Macron, membre de la French American Foundation, organisation liée à la CIA, les services secrets états-uniens, fut élu dans des conditions des plus douteuses en 2017. Au prix d’un complot médiatico-judiciaire dirigé contre son rival Fillon, organisé depuis l’Elysée par François Hollande, lui aussi membre de la French American Foundation. Parallèlement, toute la presse mainstream (en américain dans le texte) se livra à une apologie délirante de Macron. On n’hésita pas à présenter ce dernier comme un homme d’exception, un surdoué intellectuellement éblouissant, littéralement une sorte de génie…
Macron donc, moins élu que placé, fut chargé d’accomplir la phase finale du plan commencé dans les années 1980. Tout en continuant de liquider le peu qui restait (notamment la très symbolique Française des Jeux), la Sécu elle-même, d’ailleurs pillée depuis longtemps par le truchement du ministère de la Santé, ayant été partiellement basculée depuis des années sur les mutuelles privées, pour le plus grand profit des marchés, là encore. L’objectif fixé au nouveau président de la « start-up nation » (en américain dans le texte) fut de livrer la propriété privée de chaque Français à son maître BlackRock.
Là encore, le schéma marxiste s’observe en son paroxysme. La privatisation de la propriété privée, de la propriété individuelle, représente le stade suprême de l’accaparement des richesses par le grand capital. Il est par conséquent cocasse de trouver un Mélenchon et le Parti Communiste Français parmi ses alliés électoraux, alors qu’ils sont censés en être les pires ennemis. Mais l’histoire est passée par là, et la gauche radicale voue une haine sans limite à l’extrême droite qui, il est vrai, le lui rend bien.
Mais revenons à la feuille de route de l’agent états-unien Macron.
Mission destructrice schumpétérienne
La bande enregistrée dit à Macron :
« Votre mission, si vous l’acceptez : conduire à la ruine tous les petits paysans, commerçants, artisans, propriétaires. Acculer de la sorte cette piétaille à fermer boutique ou à vendre à vil prix leurs entreprises (l’explosion des prix de l’énergie, mais aussi des normes, des règlements, des charges diverses, fait des ravages) et leurs logements (les normes énergétiques, aussi délirantes qu’absurdes, font des merveilles). »
Tout le monde étant acculé à vendre, le géant BlackRock par le truchement, pour le dire vite, de sociétés écrans, n’a plus qu’à se goinfrer, soit en achetant, soit en engouffrant des chaînes cotées en bourse dans la place laissée vacante par les commerçant en faillite.
C’est un pays entier qu’il s’agit là de croquer. Des centaines, des milliers de milliards à dévorer.
Un pays dont le même géant BlackRock croque aussi l’État, par le biais de la dette qui, bien entendu, explose sous Macron, comme si la France était un pays en guerre : 300 millions d’euros par jour partent en fumée. Un milliard cramé tous les trois jours. Oui, vous avez bien lu. Des sommes vertigineuses qui alourdissent le montant déjà pharamineux de la dette. Que certain(e)s, dont la très gauchiste Sandrine Rousseau (complicité très amusante pour le grand capital, là encore…), voudraient un jour pas forcément si lointain rembourser en… puisant dans l’épargne des Français !
Retenez bien cette phrase : « Vous ne posséderez plus rien et vous serez heureux ».
Et retenez aussi celle-ci : « Surtout on vous aura bien dépouillés, avec l’aide de pas mal de complices que vous aurez élus et réélus… »
L’idée étant qu’au bout du chemin du grand dépouillement (en anglais Great Reset, livre-programme de Klaus Schwab déjà cité), sera instaurée une société de contrôle orwellienne.
Un avant-goût nous fut donné de ce drôle de monde, de cette drôle de société qui semble calquée sur le roman 1984 ou sur l’Apocalypse de saint Jean. Avec les confinements, les couvre-feux, les masques obligatoires même en plein air et même aux petits enfants, les forêts interdites, les QR Codes pour entrer dans les bars et les cinémas obtenus en échanges d’injections obligatoires d’un produit expérimental, inefficace et dangereux, etc. Cet avant-goût d’une société de contrôle servit, en réalité, de ban d’essai. Car alors, le consentement collectif et la soumission générale furent dûment constatés.
« Vous ne possédez plus rien et vous serez heureux » : c’est le slogan du Forum Economique Mondial de Davos de Klaus Schwab, dont Macron est membre. Un slogan qui, rapprochés des événements en cours depuis quelques années, devrait faire froid dans le dos de tout homme sensé.
Même Proudhon disait qu’il est bon d’être propriétaire de son logement, meilleure base pour résister à l’oppression. D’où l’utilité de lever cet obstacle pour qui veut devenir votre maître…
Marianne contre Adolf RN contre Fascisme
Le 7 juillet, disions-nous, ce qui se joue, ce n’est pas Marianne contre Adolf. C’est l’humanité contre un nouveau fascisme, bien réel celui-là. Le fascisme de Davos, masqué et déguisé en dragon de vertu. Ce nouveau fascisme de Davos dont Macron est le nom, ce monstre titanesque affrontera ce dimanche, épaulé de ses alliés, vassaux et clients, le RN de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Le seul espoir qui reste à la France…
Non, bien sûr, que Marine Le Pen et Jordan Bardella soient parfaits. Certes, dans les débats, Marine n’est pas aussi habile que Macron, Sarkozy ou Hollande. Quant à Bardella, s’il est brillant pour son âge, il ne maîtrise pas encore à la perfection tous les dossiers. Mais au-delà du baratin dont ils savent fort bien jouer, Macron, Hollande et Sarkozy sont-ils vraiment des génies politiques doublés de Mozarts de la finance ? L’état catastrophique du Pays, à tout point de vue, permet d’en douter…
Il est une autre différence entre ces trois-là et les chefs du RN : Marine Le Pen et Bardella sont patriotes. Et pour cause. Le patriotisme est la matrice de leur mouvement. C’est même sa marque de fabrique. Sa raison d’être. La défense de l’intérêt national et des Français. Or à ce stade de la décomposition morale de notre classe politique, le patriotisme est la meilleure garantie contre la corruption colossale qui traverse, bien entendu, l’immense prédation que nous avons décrite.
L’appât du gain, des honneurs, des avantages divers que procurent la trahison et, plus encore, la haute trahison, expliquent beaucoup de choses…
Pitié pour les dindons
Macron et consorts se réclament de « la République » et de la « Démocratie ». Ils sont, en réalité, leurs pires destructeurs.
Macron se contrefout du peuple, n’a cure de la France, qu’il méprise, trahit et vend, au profit de BlackRock et de Washington qui marchent main dans la main. Les Français qui votent pour le Système, sous prétexte de « faire barrage à l’extrême droite », soutiennent en réalité sans le savoir ces puissances-là. Elles protègent leurs propres bourreaux, qui sont aussi ceux de la France elle-même.
Plus exactement, il y a les gagnants de la mondialisation, environ 20 % des Français, qui vivent très bien dans un pays passé au laminoir. Dans les oasis que constituent les grandes métropoles, on se tamponne que le reste du pays mange de moins en moins à sa faim. A Paris, à Lyon ou à Bordeaux, on vit dans un luxe insolent. Et on se roule des patins dans le miroir en s’admirant, en se délectant d’être une belle âme irréprochable. On ne paye pas les conséquences de son vote. Pas folle la guêpe ! Pour échapper au monde qu’on plébiscite, on est prêt à payer à prix d’or sa baraque dans une banlieue cossue ou son appartement dans le cœur de la capitale (environ 10 000 euros le mètre carré, soit pas mal de SMIC…). Dans ces secteurs du territoire où l’immigration et l’insécurité sont, pour ainsi dire, invisibles, quand l’argent ne manque pas, voire coule à flots. Bref, l’égoïsme, la tartufferie la plus égoïste… et tout ce petit monde se prétend humaniste… voire de gauche ! Ce serait à mourir de rire si ce n’était pas odieux et tragique. Car ces gens constituent le vivier des électorats macronistes et mélenchonistes, qui s’entendent pour démolir le pays et se maintenir au pouvoir.
Mais au delà de ce noyau dur de nantis hypocrites qui se décernent à bon compte des brevets d’honorabilité humaniste (ça ne coûte pas cher, seulement un bulletin de vote de temps en temps), il y a les dupes. Ceux qui, sans être à l’abri des conséquences de la trahison macronienne, continuent d’être totalement abusés, et apportent, eux aussi, leur voix au Système qui les maltraite, les méprise et les vampirise.
Une pensée émue, donc, pour ces millions de dindons de la farce, qui ne voient que du feu dans le jeu d’un Mélenchon, d’un PS ou d’un LR-Canal historique. Et qui croient dur comme fer au crypto-hitlérisme de Marine Le Pen et de Jordan Bardella.
Hautes sphères de la manipulation
L’ampleur de la manipulation médiatique, comme les menaces de guerre civile proférées par Macron, devraient ouvrir les yeux des Français. Cette manipulation éhontée qui tient du bourrage de crâne, devrait leur faire comprendre que, si piétinement de la démocratie et de ses règles il y a, si trahison de la République il y a, si fascisme il y a, c’est du côté de Macron et du Système qu’il faut aller les chercher.
Les grands démocrates et les grands républicains qui se présentent comme des ennemis passionnés du fascisme, emploient en réalité les mêmes méthodes.
Ils manipulent les médias en promouvant les journalistes bien formatés, en les corrompant, en fermant les yeux sur leurs pires dérives du moment qu’ils vont dans le bon sens, l’Arcom n’a rien vu. Ils multiplient mensonges, injures et calomnies (aucune limite en ce domaine). Ils vont jusqu’à brandir la menace de la guerre civile, l’encouragent et même la provoquent, au gré d’une prophétie auto-réalisatrice sortie de la bouche… du président de la République en personne !
De la bouche d’un président jusqu’à un clip de rap en passant par presque toute la presse, on assiste à un véritable appel au soulèvement au cas où le peuple aurait la mauvaise idée de donner la victoire au RN. Un peu comme Radio Mille-Collines prépara le terrain aux effroyables massacres au Rwanda de 1991, en bourrant le crâne des Hutus contre les Tutsis réputés assoiffés de leur sang. Lorsque les Tutsis approchèrent, le massacre à grande échelle commença. Aujourd’hui en France, le Système et ses médias fournissent de même aux futurs émeutiers, en le martelant, leur prétexte idéologique : le racisme de Marine Le Pen et de Jordan Bardella, racisme supposé, dénué d’éléments sérieux, mais affirmé comme une vérité, y compris par le chef de l’État et ses porte-flingues.
Ce jeu avec le feu, de la part de Macron et de ses complices, notamment ceux de gauche, est totalement irresponsable et d’une extrême gravité. Mais on a bien compris que le soulèvement était souhaité par un pouvoir qui fait, au même moment, courir le bruit d’un recours possible à l’article 16. C’est-à-dire à la dictature.
Du reste, à n’en pas douter, si d’aventure le RN remportait les élections dimanche et que le Pays bascule, par réaction, dans le cauchemar abominable de la guerre civile, on devine que dans un premier temps, rien de sérieux ne sera fait pour s’opposer aux barbares. Ce laisser-faire passera crème, puisque c’est ainsi que cela s’est chaque fois déroulé. En 2005 comme en 2023, les émeutiers ont longtemps eu le champ libre.
On a cru comprendre que ce soulèvement annoncé aurait pour protagonistes les Antifas, vite dépassés par les beaucoup plus nombreuses banlieues. Banlieues vengeresses qui auront donc raison de se faire justice elles-mêmes, et contre toute attente de se poser en ultime rempart de la République en danger. Cette République trahie par son peuple qui aura si mal voté et démontré ainsi son racisme indécrottable. Le clip de rap No Pasarán, ultraviolent et ressemblant à un véritable trailer (en américain dans le texte) de la guerre civile, conçu comme une bombe incendiaire, a recueilli les applaudissements des médias déjà cités et de plusieurs politiciens de gauche de tout premier plan. Quant au président de la République et au ministre de l’Intérieur, ni l’un ni l’autre n’a réagi. En tout cas, sauf erreur, on n’en trouve nulle trace sur la Toile à cette heure…
La guerre civile, annoncée et manifestement souhaitée, tellement juste et justicière si elle survient, pourra se déployer avec son cortège de massacres. Car une guerre civile, si les mots ont un sens, et ils sont censés en avoir plus qu’ailleurs dans la bouche d’un président de la République, une guerre civile est toujours l’occasion d’effroyables tueries et de violences en tous genres, crimes, viols, barbarie… Comme toute guerre…
Un grand choix d’apocalypses
Voilà où nous en sommes à quelques petits jours des élections législatives du siècle.
Si le RN perd dimanche, s’il n’a pas la majorité absolue, ou à peu près, à la Chambre, la démolition du Pays continuera trois ans de plus. Selon la feuille de route que Davos et Washington, BlackRock et les Ploutocrates ont donnée à Macron. Pour entrevoir la suite, il suffit de se rappeler la France d’il y a dix ans, vingt ans, trente ans, de prolonger les courbes et d’imaginer l’amplification des différents narratifs : sur l’Ukraine, sur le climat, sur le fascisme, sur le racisme, etc. On aperçoit alors, au bout de l’accroissement du désastre, les feux ténébreux de l’apocalypse.
D’un autre côté, si a contrario le RN obtient la majorité absolue à l’Assemblée nationale, ce sera l’apocalypse aussi. Mais cette fois, elle sera immédiate.
Les contours de cette apocalypse immédiate ? Tout dépend.
Première option, l’apocalypse par la guerre civile conduite par les justiciers des banlieues levés contre le racisme d’État. Heureusement, on l’a vu, dans ce cas, une fois le pays à feu et à sang, Macron activera l’article 16 et nous sauvera tous. Grâce lui sera rendue pour l’éternité d’avoir su protéger la France de dévastations plus grandes encore.
Deuxième option, si par malheur le soulèvement des justiciers échoue ou pire, s’il n’a pas lieu, nous basculerons dans la dictature néo-nazie du RN. Car il ne fait aucun doute que le masque tombera vite. Sous les yeux effrayés des Français impuissants, terrorisés par un pouvoir implacable et totalitaire, le Premier ministre Bardella se livrera, avec son administration et sa police, à un « tri » en fonction « des origines » et des « couleurs de peau ». C’est en tout cas ce qu’explique, et on ne peut que la prendre au sérieux, la très modérée et éclairée, la très probe Manon Aubry, de LFI, proche de Mélenchon.
Dimanche, vous savez ce qu’il vous reste à faire, les gueux.
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(1) Plurielle : adjectif tout récemment remis au goût du jour par le Premier ministre Gabriel Attal, pour définir la coalition gouvernementale qu’il appelle de ses vœux sur ordre de Macron.
Alexandre Gerbi
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