Adresse aux gilets jaunes ! — Jose ESPINOSA

Adresse aux gilets jaunes ! — Jose ESPINOSA

Le moment historique

La dissolution de l’assemblée nationale prononcée par le Président de la République plonge le pays dans l’incertitude fragilisant ainsi les valeurs républicaines et les fondements même du régime. En dramatisant les enjeux au sortir d’une élection européenne défavorable pour lui, le président misait sur la division des forces de gauche pour apparaître seul rempart contre le Rassemblement National. Miser sur le chaos lui donnait, du moins l’espérait-il, une nouvelle virginité et une aptitude à réunir autour de sa politique une nouvelle coalition pour tenir tant bien que mal jusqu’en 2027. Une fois de plus son calcul politicien ne tient pas.

Face au danger d’une victoire du Rassemblement National, les forces de gauche se sont rassemblées autour d’un programme de rupture avec ce système que nous gilets jaunes détestions dans sa globalité. Un système basé sur la division entre citoyens de couleur différente, entre les religions, entre ruralité et villes, entre régions. Bref, la division de la République, la fracture entre nous.

Un spectre hante Macron : les gilets jaunes !

Notre mouvement de 2018 et 2019 s’est opposé avec force à cette politique macroniste de déchirement de la société. Nous l’avons crié, répété, scandé, chanté : le peuple c’est nous ! Écoutez-nous ! Par milliers, nos cahiers de doléances se sont accumulés sur le bureau du Président Macron. Il ne les a jamais ouverts. L’unique réponse de ce pouvoir fut de nous matraquer, nous gazer, nous réprimer à coups de LBD, de lacrymos, de placages au sol, d’éborgner beaucoup d’entre nous. Il ne faut pas s’étonner du rejet du Président. Il n’a que ce qu’il mérite : le dégoût.

Ça craque partout !

Depuis notre mouvement, des fronts de lutte se sont amplifiés mettant en action des millions de travailleurs, retraités, étudiants. Contre la réforme des retraites menée par les syndicats réunis, pour défendre la planète menacée par le réchauffement climatique et par les politiques productivistes des gouvernements européens, pour exiger un politique agricole plus respectueuse des agriculteurs et des consommateurs, pour en finir avec la chasse au faciès dans nos quartiers populaires et dans nos banlieues, pour en terminer avec le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie qui minent la société.

D’autres catégories sociales mènent des actions contestatrices dans la santé, dans l’éducation, chez les chômeurs, dans la jeunesse. Le mouvement de défense des services publics rejoint notre idée d’égalité de traitement dans tout le pays.

Les mouvements d’émancipation féministes, de liberté de choix de vie, de liberté sexuelle explosent et appellent des réponses sociétales. Les aspirations démocratiques, les demandes de libertés nouvelles forment un cri que nous devons entendre. «La macronie c’est dégueulasse» avons nous chanté en manifestations. Oui la macronie a bâillonné toutes les libertés, utilisé la police pour briser la protestation et imposer sa vision sécuritaire répressive. Il faut changer tout cela.

Notre mouvement gilets jaunes a définitivement «jauni» la société. Nos idées résumées en quatre points : pouvoir d’achat, fiscalité égalitaire, défense de l’environnement et démocratie directe empreignent toutes les couches de la société. Toutes les forces politiques parlent aujourd’hui des aspirations des gilets jaunes. Quelle victoire pour nous !

Allons-nous laisser le Rassemblement National détruire et enterrer notre combat ? Allons-nous laisser agir Macron et ses sbires ?

Une autre solution existe avec le Nouveau Front Populaire.

Les gilets jaunes exigeaient le RIC pour favoriser la démocratie. Il est inscrit dans le programme. Nous demandions la suppression de l’IGPN, cela figure dans le projet. Le programme du Nouveau Front Populaire répond à nos préoccupations en matière d’urgence sociale avec le relèvement des salaires, le blocage des prix de première nécessité, l’abrogation de la réforme des retraites, l’établissement d’un prix plancher pour les agriculteurs, la gratuité scolaire.
Pour relever le défi climatique, le nouveau front populaire décrètera un moratoire sur les grands projets autoroutiers, sur les méga-bassines.
Pour apaiser la société, le programme prévoit la suppression des Brav-M, l’interdiction des grenades mutilantes et des LBD. La police de proximité sera mise en œuvre.

Un programme lisible pour les gilets jaunes !

Parmi toutes les mesures contenues il y a le rétablissement de l’ISF (impôt sur la fortune), l’abolition des privilèges des milliardaires, le partage plus égalitaire des richesses, l’abolition de la monarchie présidentielle et du 49.3, l’instauration de la proportionnelle. L’ensemble des propositions correspond à nos aspirations. Seul, ce programme est conforme à nos besoins exprimés dans le mouvement et seul le Nouveau Front Populaire possède un programme complet, chiffré et assumé.

Fidélité à nos espoirs et à nos rêves exprimés sur les ronds-points !

Six années se sont écoulées. Les braises sont toujours là, prêtes à s’enflammer. L’esprit gilets jaunes n’a pas disparu. La colère non plus. Alors les 30 juin et 7 juillet, ensemble, plus unis que jamais, votons pour les candidates et candidats du Nouveau Front Populaire. Pour infliger une sévère défaite à Macron et Bardella et ouvrir une nouvelle espérance que nous souhaitons de nos vœux. La famille jaune sera au rendez-vous de l’histoire.

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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