Où il faut comprendre que Netanyahou demande à Biden (ou plutôt à Blinken) plus d’armes et de munitions pour ouvrir un second front au Liban.
Les Américains, à quatre mois de leurs élections majeures, pourront-ils prendre ce risque ? Netanyahou a-t-il les moyens de forcer les républicains et les démocrates à lui financer sa guerre totale ?
La Rédaction d’E&R
Plus de 20 morts après des tirs sur le bureau de la Croix-Rouge à Gaza
Vingt-deux personnes ont été tuées et 45 autres blessées vendredi lors de tirs ayant endommagé le bureau du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), à Gaza.
Selon l’organisation, ces tirs survenus dans la soirée ont « provoqué un afflux massif de victimes vers l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge, situé à proximité ». Samedi, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a réclamé une enquête indépendante.
Le président de Médecins du monde dénonce « un contexte de non-droit ». Interrogé sur franceinfo samedi, Jean-François Corty, président de MDM, a vivement réagi aux attaques contre les infrastructures de la Croix-Rouge.
« L’aide humanitaire et les civils, c’est une variable d’ajustement dans ce conflit », a-t-il dénoncé, ajoutant que « nous sommes dans un contexte de non-droit où l’inhumanité est la norme ».
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S’exprimant en Conseil des ministres, Benjamin Netanyahou a justifié ses critiques à l’encontre des États-Unis concernant l’envoi d’armes à Israël.
« J’apprécie grandement le soutien du président Biden et de l’administration américaine à Israël. Depuis le début de la guerre, les États-Unis nous ont apporté leur soutien moral et matériel – en moyens de défense et en moyens d’attaque.
Mais il y a environ quatre mois, il y a eu une baisse spectaculaire de la fourniture d’armements en provenance des États-Unis vers Israël. Pendant des semaines, nous avons demandé à nos amis américains d’accélérer les expéditions. Nous avons reçu toutes sortes d’explications, mais la situation n’a pas changé. Après des mois comme cela, j’ai donc décidé de m’exprimer publiquement. Je l’ai fait en m’appuyant sur des années d’expérience et sachant que cette étape est essentielle pour sortir de l’impasse. Je m’attendais à ce que cela implique des attaques personnelles contre moi, dans mon pays et à l’étranger, comme cela s’est produit lorsque je me suis opposé à l’accord nucléaire avec l’Iran, comme cela s’est produit et continue de se produire depuis que je m’oppose à la création d’un État terroriste palestinien, ou que je m’oppose à la fin de la guerre tout en laissant le Hamas intact. Mais je suis prêt à subir des attaques personnelles pour la sécurité d’Israël. En tant que Premier ministre d’Israël, mon rôle est de tout faire pour que nos combattants héroïques disposent des meilleurs moyens de combat ».
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Ralentissement de l’aide américaine :
Netanyahou réitère ses doléances publiques
Netanyahou a affirmé avoir tenté de résoudre ce problème par des discussions discrètes avec les responsables américains, y compris le président Biden, mais sans succès
(…) Dans une interview accordée au site américain Punchbowl, le Premier ministre israélien a exprimé son inquiétude concernant « un ralentissement significatif de l’approvisionnement en armes et munitions cruciales de la part des États-Unis ».
« Il y a eu un ralentissement majeur dans l’approvisionnement des munitions et des armes importantes. Je ne parle pas des F-35 ou des F-16 qui sont prévus pour les années à venir. Je parle de ce dont nous avons besoin maintenant, à la fois pour gagner rapidement la guerre à Gaza et pour éviter une guerre au Liban. »
Le Premier ministre a souligné l’importance de cette aide pour atteindre les objectifs : « C’est essentiel pour nos objectifs de guerre conjoints de vaincre le Hamas et d’empêcher le Liban de s’engager dans une guerre à grande échelle. »
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Georges Malbrunot sur X
« Israël-Hamas. À l’image du Premier ministre, Benjamin Netanyahou, le narratif israélien actuel vise à accréditer l’idée que la phase intensive de la guerre contre le Hamas à Gaza touche à sa fin, dans quatre ou cinq semaines, estime l’une de ses sources. Ensuite, ces mêmes sources font valoir que l’armée israélienne concentrera ses forces au nord de l’État hébreu, à la frontière libanaise, où les combats face au Hezbollah se sont intensifiés, ces dernières semaines.
Israël menace clairement de lancer une guerre contre la formation chiite libanaise pro-iranienne. « Nous sommes à minuit moins quinze secondes », avertit un responsable israélien.
Guerre des mots ? Probablement encore. « D’abord, nous déploierons des forces au nord à des fins défensives », déclare Benjamin Netanyahou. « Ensuite, pour ramener les habitants chez eux » de la frontière, ajoute le Premier ministre, des habitants qui depuis huit mois ont dû quitter leurs maisons en raison de la guerre entre le Hezbollah et Tsahal.
« Si nous pouvons le faire diplomatiquement, nous le ferons. Sinon, nous trouverons une autre manière, mais nous les ramènerons », affirme Benjamin Netanyahou.
« Ce n’est certainement pas en déclarant la guerre au Liban qu’Israël fera revenir rapidement ses habitants dans le nord de leur pays », nous confiait il y a quinze jours à Beyrouth, une source diplomatique occidentale. »
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