Création du pass de Mandela à nos jours

Création du pass de Mandela à nos jours

Lors des déplacements des Seigneurs ou des Rois, il existait des sauf-conduits, autorisations de traverser les terres étrangères, et nous en avons de nombreux exemples au temps des croisades ainsi que nous le narre Régine Pernoud dans ses ouvrages. Puis sautant les siècles, nous arrivons aux papiers permettant de passer de la zone libre à la zone occupée, en France, dès 1940, durant la dernière guerre. C’est là que je vous invite en Afrique du Sud.

Nelson Mandela brûle son passeport intérieur, rendu obligatoire pour les hommes noirs par le régime politique de l’apartheid (1960)

L’idée du pass n’est en effet pas nouvelle. Ainsi que nous le savons en géographie, les zones tropicales habitées de « non-civilisés » servent de laboratoires, de bans d’essais. Je vais donc me référer à l’autobiographie de Nelson Mandela, en faisant des parallèles avec notre époque, notamment les jeux olympiques 2024 et leurs contraintes de pass.

« Dans les années 1940, pour un Africain, voyager était une chose difficile. Tous les Africains de plus de seize ans devaient avoir sur eux un « native pass » (un passeport indigène) délivré par le ministère des affaires indigènes, pour le présenter à tout policier, à tout fonctionnaire ou à tout employé blanc. Si l’on ne pouvait pas le faire, cela pouvait signifier l’arrestation, un procès et une condamnation à la prison ou à une amende. Le pass indiquait où l’on habitait, qui était son chef et si l’on avait payé la taxe individuelle, un impôt auquel étaient astreints les seuls Africains. Plus tard, le pass qui avait la forme d’un petit livret ou « livre de référence » comme on l’appelait, contint d’autres informations et dut être signé chaque mois par l’employeur et à chaque changement de district pour travailler ou vivre, il fallait un permis ou une autorisation de voyager ou une lettre du nouvel employeur. »

Serons-nous à notre tour soumis aux affaires indigènes dans nos régions ?

Attendez la suite, c’est croustillant :

« Des quantités de gens ont ainsi été arrêtés pour infraction aux pass dans ces terres promises urbaines à tyrannie des autorités municipales blanches et beaucoup avaient rompu les liens aux régions rurales pour devenir habitants permanents des villes, ce qui est beaucoup plus facile à contrôler. »

Avez-vous lu Michel Foucauld ? Quid du grand enfermement i?

De nos jours nous parlons d’ingénierie sociale.

Regardez les projets de « ville 15 minutes ».

Alors, convaincus ou devons nous poursuivre la lecture de notre ouvrage ?

L’African National Congress (ANC) défendait l’idée que tous les habitants de l’Afrique du Sud devaient être des citoyens à part entière et dans ses réunions, débats et discussions animées notamment sur le pass on disait de l’Africain :

« Sa vie est circonscrite par les lois et les règlements racistes qui mutilent son développement, affaiblissent ses possibilités et étouffent sa vie. ».

Dès 1949, « à l’instigation du parti communiste et de l’Indian Congress, la Convention a pris une résolution décrétant une journée de grève générale appelée Jour de la Liberté, le 1er Mai, pour exiger l’abolition sur le pass et toute la législation de discrimination. ».

Souvenez-vous les manifestations anti-pass vaccinal de 2021 :

Source : franceinfo – Avec France Bleu

La conférence de l’ANC demandait entre autres choses l’abrogation de la loi sur le pass avant le 29 février 1952. Beaucoup de manifestations s’en suivirent et comme vous pouvez le penser, pas très tendres.

Où sont les femmes ?

Il y eut encore une grève des travailleurs en 1958 :

« Il y avait peu de questions aussi sensibles que celle du pass pour les femmes. Le gouvernement était resté ferme dans sa volonté de leur imposer un pass et elles étaient restées fermes sur la volonté de s’y opposer. Le gouvernement appelait maintenant le pass le « livre de référence », mais les femmes ne se laissaient pas tromper : on pouvait toujours les condamner à une amende de 10 livres ou à un mois de prison si elles ne possédaient pas leur « livre de référence ». »

« En 1957, poussées par la ligue des femmes de l’ANC, des femmes des zones rurales et des villes de tout le pays ont réagi avec violence à l’insistance du gouvernement. Les femmes étaient courageuses, opiniâtres, enthousiastes, infatigables et leur façon de manifester fut un modèle jamais égalé de manifestation anti-gouvernementale. Comme l’a dit le chef Luthuli :

« Quand les femmes commenceront à prendre une part active à la lutte comme elles le font actuellement aucun pouvoir sur terre ne pourra nous empêcher d’atteindre la liberté pendant notre vie. »

Est-ce pour cela que l’on s’évertue à transformer les femmes en femen (commandité par Soros) et les hommes en eunuques ?

Des actions de grande envergure furent menées par ces femmes dont près de 2000 furent arrêtées et emprisonnées. D’autres perdirent leur travail dans l’administration et les familles aisées perdirent de nombreux avantages. Sans parler des procès et des cautions à verser pour être libérées.

Souvenez-vous, dans anti-pass qui durant la « crise sanitaire », beaucoup perdirent leur travail et se retrouvèrent en garde à vue pour avoir osé manifester et faire des blocages… Sans compter les interdictions de restaurants, cinémas et voyages hors frontières. Avions interdits …ii Etait-ce un test ?

La mixité sociale fut de mise en Afrique du Sud et les opposants s’allièrent avec les Indiens qui n’avaient pas autant de restrictions (pas de pass).

Revenons à notre laboratoire. Vingt ans plus tard, le 26 mai 1960, le chef Luthuli brûla publiquement son pass à Pretoria et appela les autres à en faire autant. A Orlando le 28 mars, Duma Nokwe et Nelson Mandela brûlèrent leur pass devant des centaines de gens et des dizaines de photographes et « le pays répondit de façon magnifique car plusieurs centaines de milliers d’Africains obéirent au chef. ».

Allez-vous brûler vos chers téléphones portables ?

« Le gouvernement décréta l’état d’urgence, suspendit l’habeas corpus et se donna des pouvoirs exceptionnels pour agir contre toute forme de subversion. L’Afrique du Sud était maintenant sous la loi martiale ! »

Mandela fut incarcéré en 1966 et des pressions se firent sur toute sa famille et sur celle de sa femme. « La police avait informé Winnie qu’elle ne pourrait venir me voir que si elle avait un pass. Winnie qui s’opposait depuis 1950 à la politique du gouvernement sur le pass des femmes, avait refusé carrément d’avoir ce document qu’elle exécrait. Les autorités essayaient manifestement de nous humilier elle et moi. Mais je pensais qu’il était plus important que l’on essaie de se voir, plutôt que de résister aux manœuvres mesquines du pouvoir et Winnie accepta le pass »iii.

Nelson Mandela appartenait à la famille royale Thembu. Libéré après 27 années de prison il devint le premier Président noir d’Afrique du Sud. Engagé dans la vie politique sur l’échiquier mondial, il avait des liens privilégiés avec Mouammar Kadhafi que les médias ont tenté de présenter comme un dictateur. Il était aussi solidaire du peuple Palestinieniv.

Outre le prix Nobel de la paix qui lui a été décerné conjointement avec Frederik de Klerk en 1993, il semble avoir appartenu à la franc-maçonnerie. Etait-ce par stratégie ? Je ne saurais le dire. Son autobiographie nous renseigne uniquement sur ses pratiques ethniques en matière de religion ainsi que sur son adhésion au protestantisme dès sa jeunesse.

En conclusion, Pass un jour, pass toujours.

Si vous l’acceptez pour les J.O. vous en deviendrez esclaves : il y a des solutions pacifiques telles les vacances, le burn-out, l’habitat chez des amis ou parents hors zone, etc.

Je souhaite que cet article vous donne des axes de réflexion quant à la situation actuelle en France. L’histoire dévoilée nous donne des leçons. Contrairement à l’Afrique du Sud, nous ne sommes pas encore totalement prisonniers du système. Les Physiciens nous offrent une multitude d’espaces-temps, à chacun de choisir celui qui lui convient.

i Surveiller et Punir de Michel Foucault, publié en 1975.

ii1 Sous le mandat d’Emmanuel Macron, le cabinet McKinsey a été chargé de plusieurs missions. Il a notamment, pendant deux ans et avec le cabinet Accenture, été chargé d’évaluer la stratégie nationale de santé (coût : 1,2 million d’euros). C’est lui qui a également été missionné pour contrôler la viabilité des solutions informatiques de la CAF dans le cadre de la réforme des APL (3,88 millions d’euros). Surtout, de novembre 2020 à février 2022, McKinsey a été chargé de la campagne vaccinale avec l’organisation logistique, la mise en place d’indicateurs et d’outils de suivi ou encore l’établissement d’un plan d’action pour la campagne de rappel pour la 3e dose de vaccin anti-Covid.

(source : https://www.linternaute.com/actualite/politique/2620565-mckinsey-une-deuxieme-enquete-ouverte-ou-en-est-l-affaire/).

Victor Fabius est directeur associé senior de McKinsey & Company. Basé à Paris, il opère principalement dans le pôle d’activité Consommation et Distribution. (source : McKinsey & Company).

iii Nelson Mandela, Un long chemin vers la liberté. Autobiographie. 1994.

iv En 1999, lors d’une visite en Israël et dans la bande de Gaza, Nelson Mandela demande qu’Israël se retire des territoires occupés, mais aussi que les pays arabes reconnaissent le droit à Israël d’exister au sein de frontières sûres. Mandela souligne que « cette visite a été faite pour guérir les vieilles blessures causées par les liens entre l’État juif et l’ancien régime de l’apartheid en Afrique du Sud ». Alors qu’il était président en 1997, à l’occasion de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, Nelson Mandela avait envoyé un message de soutien officiel à Yasser Arafat et aux Palestiniens pour leur autodétermination et l’établissement d’un État indépendant dans le cadre du processus de paix.

Source: Lire l'article complet de Profession Gendarme

À propos de l'auteur Profession Gendarme

L'Association Professionnelle Gendarmerie (APG) a pour objet l’expression, l’information et la défense des droits et intérêts matériels et moraux des personnels militaires de la gendarmerie et de toutes les Forces de l'ordre.Éditeur : Ronald Guillaumont

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