La dure loi des désistements au second tour des élections législatives pourrait bien être l’écueil sur lequel échoue, une nouvelle fois, le RN. C’est en tout cas, à l’évidence, le pari de Macron.
C’est pour cette raison que Marine Le Pen a refusé de s’allier à Reconquête! (R!). Depuis son lancement aux accents fraternels à Villepinte en décembre 2021, R! n’a eu de cesse de s’auto-diaboliser, ou, si l’on préfère, de ne pas beaucoup chercher à se dédiaboliser (un peu à la manière sado-masochiste du FN de jadis). Tout en traînant dans la boue, encore récemment tout au long de la campagne des élections européennes, le RN en général et Marine Le Pen en particulier. Cette dernière tactique est à l’origine, comme chacun sait, de la brouille puis de la rupture entre Marion Maréchal et Eric Zemmour.
Pertes et profits de la normalisation
Le choix de Marine Le Pen de refuser toute alliance avec R! est d’autant plus logique que la dédiabolisation, autre nom de la normalisation, est depuis au moins quinze ans le coeur de la stratégie de l’ancienne présidente d’un FN devenu, au passage, le RN. Un choix gagnant au plan électoral, puisqu’il a transformé le FN, éternel second, en premier parti de France, comme l’ont démontré de façon éclatante les élections européennes de 2024.
Or « Marine » sait que ce refus d’alliance avec Reconquête!, outre qu’il lui permettra d’échapper à une rediabolisation dont le Tout-Paris journalistique s’empresserait de se gargariser et de faire ses choux gras pour lui savonner la planche, ce refus d’alliance ne nuira qu’à la marge aux candidats du RN. Au second tour des législatives, en dehors de quelques ultras, les électeurs de R! ont vocation à se reporter massivement, par défaut, sur les candidats RN (LR alliés compris). Quels que soient les mots d’ordre de Zemmour qui, du reste, sera sans doute amené, au nom de l’union des droites, à appeler lui aussi à voter pour les fossoyeurs des siens. Bref, il n’est guère douteux que Marine Le Pen aurait beaucoup plus à perdre qu’à gagner à se rapprocher de R!, à l’heure où lever les derniers procès en sorcellerie est la clef fondamentale de sa victoire au second tour.
D’ailleurs, touche finale de l’opération dédiabolisation-normalisation du RN, une fraction des Républicains (LR), dont le président du parti en personne, Eric Ciotti, a rallié l’ancien paquebot de Jean-Marie Le Pen, dans un coup de théâtre historique aux fortes vagues.
L’ensemble de ces différents mouvements tactiques conduits sous les caméras par le fringant Jordan Bardella ressemble à une subtile dentelle. Mais sera-ce suffisant pour permettre au RN de l’emporter le 7 juillet ?
Rien n’est moins sûr. A cause, nous y arrivons, de la fameuse et dure loi des désistements au second tour.
La coalition de tous les partis
Lors de la deuxième phase des législatives, avec le renfort, finalement assez maigre, des électeurs de R! (ou de ce qu’il en reste), d’une fraction de ceux de LR (même remarque) et de quelques micro-formations, le RN devra affronter la coalition (qui ne dit pas son nom…) de tous les autres partis, depuis Macron et son attelage, notamment Bayrou et Philippe, jusqu’à Mélenchon et toute la gauche, socialistes, communistes, trotskystes, sans oublier les écolos. Avec le renfort, bien entendu, du feu nourri des principaux médias publics et/ou subventionnés.
Bien sûr, pour la même raison que Marine Le Pen refuse de se laisser contaminer par la diabolisation Zemmour, Macron se gardera bien de toute alliance explicite avec Mélenchon, qui s’est lui aussi diabolisé non sans arrière-pensées électoralistes. Mais de la même manière que Marine Le Pen compte sur le report mécanique, au second tour, de la plus grande partie des électeurs zemmouriens, Macron escompte que ses candidats et ceux de ses alliés, y compris ceux des LR « canal historique » (concrètement, la quasi-totalité des 62 députés LR sortants), bénéficieront au second tour du soutien de la gauche (y compris, très probablement, de Mélenchon en personne, au nom du « barrage contre l’extrême droite », comme en 2022 et à la différence de 2017…). Ce soutien pouvant aller, bien entendu, comme lors des élections régionales de 2021, jusqu’au retrait des candidats de gauche arrivés, à l’issu du premier tour, derrière les candidats LR, évitant ainsi des triangulaires profitables au RN.
A ce petit jeu-là, qui gagne ?
Bien sûr, en démocratie, seul le peuple peut répondre à cette question.
Sauve ton bourreau
Les Français sont depuis longtemps dupes et victimes du Système. Mais ces dernières années, avec Macron, ils ont été trompés et essorés dans des proportions rarement vues. Et si rien ne change, et avec Macron et consorts on sait que rien ne changera, les perspectives d’avenir sont particulièrment noires. Tout indique que l’agent états-unien Macron, comme son prédécesseur l’agent états-unien François Hollande membre et Young Leader de la French American Foundation (FAF), organisation notoirement liée à la CIA (ceci est facile à vérifier, mais bizarrement les médias mainstream ne parlent jamais de cette organisation qui a pourtant pignon sur rue), Macron a décidé d’en finir avec la France et de ruiner l’État comme les Français au profit de BlackRock, des Ploutocrates et des Etats-Unis, ses véritables maîtres.
La question est : ces mêmes Français vont-ils se précipiter pour sauver ce même Système qui les presse comme des citrons avant de les jeter à la poubelle de l’histoire ? Pour la énième fois vont-ils gober la fable de Hitler et de la division Das Reich ressuscités ? Après sept ans d’incommensurables méfaits et mépris de Macron, les électeurs, en particulier ceux de gauche, dont beaucoup ne sont pas épargnés par une démolition du pays aujourd’hui largement entamée, iront-ils une fois de plus « faire barrage » au pire ennemi de leur bourreau qui étrille les retraites, torpille la Sécu et a déchiré le code du travail ? Voleront-ils à la rescousse de la caste qui les vampirise et détruit tout, dont Macron est la figure de proue retorse et caricaturale ? Le prétexte de « La Démocratie et la République en danger » va-t-il marcher une fois de plus auprès des électeurs modérés et progressistes, socio-démocrates,, alors que ce sont l’une et l’autre, la démocratie et la république, que Macron et ses complices socialistes et « républicains » (ex-UMP) abîment, piétinent et assassinent sous nos yeux depuis des années ?
Ou bien tout au contraire, les électrices et les électeurs français n’auront-ils pas plutôt envie, pour une fois, de laisser le Système et Macron boire jusqu’à la lie le calice de leurs mensonges, de leurs ignominies, de leurs cynismes et de leurs innombrables trahisons ?
Chambardement ou descente aux enfers
Hélas, il est à craindre que non. Car n’avez-vous pas remarqué que depuis des décennies, on agite régulièrement le spectre d’un chambardement politique, mais qu’en définitive jamais aucun changement véritable ne se produit ? Ainsi le Pays connaît années après années, décennies après décennies, un déclin régulier qui tourne avec Macron à l’effondrement, voire à la descente aux enfers pure et simple quoique polymorphe… Mais on me dit dans l’oreillette que Marine Le Pen est elle aussi un agent du Système. Vraiment ? Dans ce cas, pourquoi tant la décrier et craindre plus que tout son arrivée au pouvoir ?
Blague à part, le scénario semble écrit d’avance : le 7 juillet 2024, malgré une forte poussée, le RN et son allié LR (ou ce qu’il en reste), bien que plus puissant que jamais au Palais Bourbon, n’y a pas la majorité. Macron forme alors un gouvernement d’union nationale, à l’exclusion bien sûr du RN et de ses alliés LR, mais aussi de l’infréquentable Méluche, et prend pour Premier ministre un socialiste de droite, genre Cazeneuve, ou touché par la grâce, genre Glucksmann (notoirement lié lui aussi aux réseaux états-uniens), ou encore un LR « loyaliste », genre Wauquiez. Ou n’importe quel clone du même acabit.
La première hypothèse est la plus plausible, celle d’un socialiste de droite, notamment parce qu’il faut préserver le Young Leader de la French American Foundation Wauquiez pour la présidentielle 2027, tandis qu’un Glucksmann, après la prétendue prise de conscience macronienne du malaise français (c’est beau comme l’antique), apparaîtrait un peu trop évidemment comme une provocation. Mais après tout, connaissant Macron, une fois la victoire sur le RN acquise, aucun pied de nez aux Français n’est définitivement à exclure…
De Cazeneuve en Wauquiez
Bref, dans l’hypothèse la plus plausible, en juillet 2024, s’ouvrirait donc le mirage Cazeneuve (ou consort), pour trois ans d’enfumage, de gesticulations façon « place nette », quelques OQTF exécutées sous l’oeil vigilant des médias, plusieurs expulsions montées en épingle, avec un Macron président en costume d’ardent patriote, passionné de la France, de son âme, et soucieux du peuple français, son cher peuple qu’il aime tant, pour mieux poursuivre, en réalité, la ruine du Pays et l’équarrissage des Français. Au bout de trois années de ce village Potemkine à la sauce « place nette » déployé à la télé et à la radio à grand renfort de discours bidon, de mensonges et de complicité médiatiques, le peuple se réveillera en sursaut en 2027, pour constater, horrifié, que Macron aura réussi à le berner et à le dépouiller pendant une décennie entière, laissant derrière lui un Etat en faillite, une économie dévastée, un pays paupérisé et livré à une insécurité galopante, et fracturé par des « communautés » se regardant en chiens de faïence, sur fond de guerre perpétuelle avec la Russie.
En 2027, après trois ans d’escroquerie supplémentaires estampillés « socialiste » sous la houlette d’un Cazeneuve usé jusqu’à la corde, la solution « de droite » proposée alors par Wauquiez, sera présentée comme le moyen d’avoir enfin, promis, craché, juré, un changement radical (défense de rire), sans les inconvénients du IIIe Reich de Marine Le Pen.
Vous reprendrez bien de cet excellent Young Leader de la FAF
Tel est le plan idéal que pourrait bien nous mitonner le Système dans ses sordides marmites. Jamais deux sans trois : après les agents américains, Hollande et Macron, tous deux Young Leaders de la French American Foundation (on ne le dira jamais assez), viendrait l’heure de l’agent américain Wauquiez, lui aussi Young Leader de la French American Foundation. Ou éventuellement de l’agent américain Edouard Philippe, tout autant Young Leader de la French American Foundation – il faut avoir deux fers au feu. Pour cinq ans de plus (2027-2032) de destruction de la France, de paupérisation et d’asservissement des Français au profit de BlackRock et de Washington. Par ici la bonne soupe.
Alors, mes chers compatriotes, le 7 juillet, on poursuit le suicide collectif ? Ou bien le peuple laisse, enfin, le Système se manger le RN en pleine gueule ?
Pour voir, comme on dit au poker…
Alexandre Gerbi
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