Comité d’experts sur l’autonomie du Québec
Retour à la case départ
Dans son allocution au Salon bleu de l’Assemblée nationale à l’occasion de la fin de la session parlementaire, le premier ministre a surpris les partis d’opposition en annonçant la création d’un «comité consultatif sur les enjeux constitutionnels du Québec au sein de la fédération canadienne» qui aura pour mission de trouver des façons d’accroître l’autonomie de la province à l’intérieur du Canada.
Or, de toutes les réactions des chefs de partis d’opposition, je retiens celle du chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon: «Comment le premier ministre peut-il à la fois constater l’existence d’un cul-de-sac pour le Québec dans le Canada et simultanément vouloir que la nation québécoise retourne dans ce cul-de-sac-là? C’est une question fondamentale, car le Canada est irréformable, et je sais que, dans le fond de lui-même, le premier ministre le sait très bien».
De fait, aussi loin que l’on remonte dans le temps, les tentatives du Québec d’augmenter leurs pouvoirs au sein de la Confédération canadienne, ont toutes échoué lamentablement. Et j’ajouterais que ce n’est sûrement pas avec un premier ministre fédéral aussi enraciné dans la centralisation des pouvoirs que le Québec réussira à maquer des points.
À mon sens, en sortant ce lapin de son chapeau à la toute fin de la session parlementaire, François Legault a choisi de mettre un baume sur une session éprouvante qui a vu la CAQ chuter drastiquement dans les sondages.
Conséquemment, la création de ce comité d’experts n’est qu’un écran de fumée destiné à camoufler le paysage pour le moins lamentable, voire désastreux, de la dernière session…et a laisser les électeurs sur une note positive à la veille de la période des vacances.
Retour à la case départ
Le projet d’un réseau collectif structurant de Québec, à savoir un tramway, piloté par l’ex-maire de Québec, Régis Labeaume, est né en mars 2018 quelques mois après la dernière élection municipale qui a porté le maire Régis Labeaume à la tête de la capitale pour un quatrième mandat. La ligne de tramway relierait le secteur Louis-XIV, situé dans l’arrondissement de Charlesbourg, au secteur Le Gendre, dans l’ouest de la ville.
Or, en juin 2024, soit six ans après le dépôt du projet par Régis Labeaume, la Caisse de dépôt et de placement du Québec (CDPQ), après avoir reçu le mandat, par le gouvernement de François Legault, d’étudier et de proposer des pistes de projets structurants, en arrive à la même conclusion que Régis Labeaume, y compris le tracé proposé en 2018.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le projet de tramway dans la Capitale nationale revient à la case départ, et, de surcroît, contribue à l’ajout de milliards $ supplémentaires puisés dans les poches des contribuables.
Mais que s’est-il donc passé pour que le projet de tramway de Québec fasse du surplace pendant six longues années? Nonobstant le fait que les élus municipaux et provinciaux se soient renvoyé la balle à n’en plus finir, des comités de citoyens s’opposant au tramway ont mené une campagne féroce contre la construction du tramway.
Enfin, concernant le troisième lien entre Québec et Lévis, la CDPQ se prononce contre sauf s’il est prouvé qu’il contribuera à l’expansion économique de la région. Rien de novateur non plus dans ce dossier qui demeure à son état embryonnaire. De fait, il semble que la vie politique québécoise se soit campée obstinément dans un sempiternel recommencement!
Henri Marineau, Québec
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