Une vie palestinienne a-t-elle de la valeur ? — UJFP

Une vie palestinienne a-t-elle de la valeur ? — UJFP

Le 8 juin, les médias occidentaux ont titré sur la libération de 4 otages à Gaza. Une fois encore, les médias dominants ont publié des reportages sur l’accueil de ces otages, les montrant comme des personnes avec leurs affects et ceux de leurs proches, quand les Palestiniens sont toujours des nombres.

L’UJFP mesure la souffrance que peuvent représenter 8 mois de détention avec la peur permanente de mourir, y compris d’être tué par l’armée de son propre pays.

Ces mêmes médias ont été bien discrets sur les « dommages collatéraux » de cette libération : l’armée a investi la zone surpeuplée du camp de Nuseirat en tirant sur tout ce qui bougeait. Le bilan est effroyable, il y a 210 morts et plusieurs centaines de blessés, femmes et enfants en grande majorité.

Un journaliste qui a envie de faire son travail sans nécessairement reprendre les éléments de langage d’une armée génocidaire, peut obtenir aisément les images de ce carnage. Des dizaines de corps dans les rues, des voitures et des bâtiments qui brûlent, des mares de sang à l’entrée du seul hôpital encore en état d’un peu fonctionner. Il peut avoir, comme nous, les témoignages d’une population civile terrorisée, n’ayant aucun endroit où s’abriter, sans défense et essayant de sauver les blessés. La compassion des médias dominants et des dirigeants du monde occidental est décidément à géométrie variable.

Ce n’est certainement pas en notre nom que l’armée israélienne a massacré des réfugiés dans une école de l’UNRWA le 6 juin. Et pas non plus en notre nom que plus de 200 civils viennent d’être assassinés sous nos yeux.

Nos médias ont fièrement déclaré que « les otages étaient en bonne santé ». Tiens donc, malgré la famine et le manque d’eau à Gaza, ils ont pu manger et se laver ? Alors que leurs geôliers sont des « terroristes » qui sont morts sans les exécuter ?

Les prisonniers palestiniens en Israël sont-ils aussi bien traités ? Marwan Barghouti a été sévèrement battu. Walid Daqqa est mort le 7 avril dernier après 39 ans de détention et un cancer non soigné. Les journalistes pourraient enquêter sur le « Guantanamo israélien ». La prison de Sde Teiman en plein désert à 30 km de Gaza est un lieu de torture, d’humiliations, de passages à tabac. Des images de prisonniers attachés les yeux bandés pendant des jours ont été publiées. Ça intéresse peu nos médias. Israël est une démocratie, n’est-ce pas ?

Pendant ce temps, en Cisjordanie, les agressions quotidiennes contre la population civile perpétrées conjointement par l’armée et les colons se multiplient. En réaction, le gouvernement des États-Unis, celui qui arme les génocidaires et empêche leur condamnation au Conseil de Sécurité, vient de déclarer « terroriste » le groupe palestinien « La Fosse aux Lions » que les agences de presse désignent comme un « groupe terroriste ». Ce groupe s’attaque à des colonies déclarées illégales selon le Droit international.

L’UJFP dénonce le massacre de la population civile palestinienne. Les médias et les gouvernements qui criminalisent la résistance palestinienne et ferment les yeux sur les meurtres quotidiens portent une lourde responsabilité.

La Coordination nationale de l’UJFP le 9 juin 2024

Photo : le camp de réfugiés de Nuseirat le 9 juin après l’opération de l’armée israélienne (ASHRAF/AMRA/ANADOLU/AFP)

»» https://ujfp.org/une-vie-palestinienne-a-t-elle-de-la-valeur/

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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