Le silence est d’or

Le silence est d’or

À la veille de la rentrée parlementaire, en janvier 2024, un sondage donne à François Legault et à ses troupes leur pire résultat dans les intentions de vote depuis l’hiver 2016, alors qu’ils étaient dans l’opposition. À l’échelle provinciale, le PQ obtient 32 % des intentions de vote, comparativement à 21 % pour la CAQ. En octobre 2022, quand il a repris le pouvoir pour un second mandat, la CAQ avait obtenu 41 % des suffrages. En janvier 2024, elle ne compte plus que 21% des appuis.

Aux yeux de François Legault, qui a demandé à ses députés de la discipline après une année 2023 marquée par les controverses, notamment la hausse du salaire des élus, la défaite cuisante dans Jean-Talon, la subvention pour la venue des Kings de Los Angeles au centre Vidéotron, la grève interminable en éducation, etc, ce nouveau coup de sonde donne le ton à la nouvelle année politique qui débute à Québec. Dorénavant, les élus caquistes éviteront ce que François Legault qualifie de «distractions».

De son côté, le premier ministre gardera le silence eu égard aux questions des journalistes qui lui sont posées dans le couloir conduisant au salon Bleu. Or, contre toute attente, un dernier sondage Léger donne au PQ 32% des intentions de vote contre 25% à la CAQ, soit une hausse de 3% sur le dernier sondage.

La CAQ de François Legault aurait-elle réussi à juguler l’hémorragie au même moment où François Legault a pris la décision de ne plus répondre aux questions des journalistes? Si tel est le cas, force est de constater que, pour monter dans les sondages, il vaut mieux s’en tenir à l’adage qui dit que le silence est d’or.

L’école d’autrefois

Lorsque je suis entré à l’école pour la première fois en septembre 1954, j’ai été frappé par le calme qui y régnait malgré le grand nombre de nouveaux élèves qui s’y trouvaient. J’ai ressenti un climat quasi religieux semblable à celui qui m’imprégnait lorsque mon père nous amenait faire notre pèlerinage annuel à la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré.

Je savais que l’école était un lieu d’apprentissage et que je devais conserver toute mon attention dans la classe pour profiter de toutes les connaissances de notre enseignante. Le silence était érigé en principe sacré dans la classe, et malheur à celui qui y dérogeait qui devenait de facto susceptible d’écoper d’une sanction exemplaire.

Lorsque je franchissais la porte de l’école, je me sentais dans un autre monde à l’écart des soubresauts de la société. Aujourd’hui, le «sanctuaire» scolaire a disparu, envahi par le monde extérieur. L’école a perdu ses lettres de noblesse au profit d’un lieu où l’apprentissage a fait place prioritairement au bien-être des élèves vers qui l’enseignant dirige toute son attention, un changement de paradigme qui en est venu à dénaturer le rôle premier de l’école, à savoir la communication des connaissances à des apprenants.

En écrivant ces mots, mon intention n’est pas de verser dans une mélancolie pernicieuse mais plutôt de nous interroger sur les effets collatéraux engendrés par le chemin qui nous a conduits à un changement aussi draconien eu égard au rôle de l’école. À mon avis, il est impérieux de recentrer l’école sur sa vocation première et de replacer l’élève dans un cadre où sont placés en priorité le sens de l’effort et la rigueur intellectuelle indispensables à un sain climat d’apprentissage.

Henri Marineau, Québec

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