Nos entreprises “magiques”

Nos entreprises “magiques”

Nos entreprises “magiques”

• A Washington, on découvre l’ennemi chinois et l’on est prêt à faire de Taïwan une seconde  Ukraine (nous voulons dire : victime d’une attaque vicieuse et injustifiée comme l’est l’Ukraine). • Une façon de résoudre victorieusement l’entreprise ukrainienne, c’est faire ‘double down en résistant de toutes nos forces aux Chinois qui n’attaquent pas. • Avec quelles forces ? Celles que nous n’avons pas, qui sont si performantes. • … Et quelques grands  généraux-diplomates du format d’un Zelinski qui prépare son offensive à Genève. • Nous baignons dans la “pensée magique”, – glou glou glou

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Dans ces temps où l’art délicat et hautement civilisé de la diplomatie est totalement ignoré, un acte diplomatique composé de diverses initiatives caricaturales du domaine a été piétiné. L’ironie de la chose rejoint celle du brave jardinier qui marche sur son râteau et reçoit un méchant coup de manche dans le visage. A part qu’il ne s’agit pas de “braves jardiniers” mais de vils incendiaires habités de pensées vicieuses et démoniaques, qui ont ainsi obtenu le résultat qu’ils craignaient le plus : faire se rassembler leurs adversaires, alliés certes mais qui se tenaient opérationnellement et fonctionnellement sur une certaine réserve diplomatique parce que leurs deux conflits diffèrent fondamentalement.

Les deux en question, bien entendu, sont la Russie et la Chine, jusqu’au bout respectueux des usages diplomatiques, notamment entre eux, qui les faisaient considérer séparément leurs conflits respectifs tout en s’informant évidemment au jour  le jour. Eh bien, les manœuvres des américanistes-occidentalistes, menés par les maîtres que sont Biden-Zelenski, ont réussi à renverser la pauvre table qui restait encore en place.

Mercouris, le 3 juin :

« Ce qui est étrange, ce qui est vraiment incompréhensible pour moi, c’est que les USA et leurs alliés font face  à un conflit en Europe avec l’Ukraine, qu’ils sont en train de perdre, et qu’en même temps ils ont amorcé un autre conflit avec une puissance encore plus forte que la Russie, la Chine, et, d’une façon très bizarre, ils commencent à faire en sorte de rapprocher les deux conflits malgré que ces deux conflits soient complètement différents et que jusqu’ici, les deux puissances, pourtant proches, prenaient garde à ne pas trop s’impliquer dans le conflit de l’autre…

» Les deux puissances sont soumises à d’intenses pressions agressives de la part des USA, ce qui les pousse à être de plus en plus proche l’une de l’autre, et chacune de leurs conflits réciproques… »

Les deux guerres

Bien entendu, on ne peut parler de conflit parallèles mais on n’est pas sans remarquer qu’ils évoluent effectivement vers un certain parallélisme selon les conditions qu’on a vues plus haut.

• En Ukraine, les Russes dominent partout et avancent irrésistiblement face à une armée ukrainienne en déroute et une direction politico-militaire inepte et incompétente. Chacun des membres de la vaste coalition otanienne tient à apporter sa contribution dérisoire et opérationnellement absurde qui entretient les relations publique de tous ces gens, – tiens, surtout des dames, – persuadés qu’un air de plus en plus guerrier les rend de plus en plus populaires…. Par exemple

« Contrairement à la Belgique, les Pays-Bas ne limiteront pas l'Ukraine dans le déploiement des F-16 qu'ils lui ont offerts, a déclaré la ministre de la défense du royaume. »

• Taïwan, la Chine et le reste, c’est une autre affaire. C’est surtout les Philippines qui servent de base-arrière à un fort déploiement de troupes US exécutant des exercices d’invasion de diverses îles allant vers Taïwan en vue de bloquer l’invasion chinoise qui ne saurait tarde. On ignore si les Chinois veulent faire cela, mais pour les forces US, l’affaire est entendue.

Il semble que les USA, utilisant surtout des Marines, veulent procéder comme durant la guerre du Pacifique, investissant île après île jusqu’à l’objectif final (ci, Taïwan) ; sans doute ont-ils fouillé dans les archives et repris les plans de l’amiral Nimitz. Le plan américaniste a été développé dans la Wall Street ‘Journal’ et repris dans le ‘Daily Mail

« L’Amérique prépare activement la guerre contre la Chine de crainte grandissante d’une invasion de Taïwan par la Chine et des mesures cruciales sont mises en place [à partir des Philippines] qui montreraient que le conflit pourrait commencer à être préparé. »

Christoforou-Mercouris donnent également une description très complète du déploiement américaniste à partir des Philippines, nouveau figurant privilégié, le 2 juin.

L’action “undiplomatic

Ces préparatifs guerriers de pays américanistes-occidentalistes à bout de souffle et complètement désarmés sont accompagnés d’une activité diplomatique si complètement invertie qu’elle pourrait être désigné comme “undiplomatic”. En tête de l’effort se trouve l’increvable Zelenski qui accumule les bourdes et les contrepèteries, non pas de langage mais de non-diplomatie, qui alimentent une antipathie voire une détestation qui ne cessent de grandir. Seuls les américanistes, qui pourtant ne l’aiment pas beaucoup, semblent ignorer la chose tandis que ses exploits sont constamment rappelés :

« “Ce clown est tout simplement devenu autoritaire”, a déclaré M. Maloof à propos du dirigeant de facto, qui a été fortement critiqué pour avoir fermé des médias indépendants et interdit les partis d'opposition. “Il a défié tous les aspects de la raison pour laquelle nous sommes là en premier lieu. 'Oh, nous essayons de défendre la démocratie et tout ça'. C'est un non-sens total, d'autant plus que le gouvernement actuel est né en 2014 d'un coup d'État contre un gouvernement légitime, – et nous l'avons soutenu. Nous l'avons soutenu et nous l'avons en fait initié ».

Zelenski a fait une tournée, notamment en Asie, pour rassembler les très-nombreux soutiens à sa conférence “de la paix” en Suisse pour résoudre le conflit ukrainien, – sans la présence des Russes, non-invités. La pêche fut fort maigrelette, les Asiatiques n’ayant pas grand’chose de commun avec la sottise soumise des pays européens de l’Ouest.

« Dimanche, Zelenski a participé à la conférence annuelle sur la sécurité du Shangri-La Dialogue à Singapour. Il a rencontré plusieurs hauts responsables de la région, dont le président élu indonésien Prabowo Subianto ainsi que le président et le premier ministre de Singapour, Tharman Shanmugaratnam et Lawrence Wong.

» “Nous voulons que l'Asie sache ce qui se passe en Ukraine et qu'elle soutienne la fin de la guerre”, a déclaré M. Zelensky lors d'une conférence de presse.

» Selon le Washington Post, cependant, Kiev “n'a pas réussi à susciter en Asie le même type d'angoisse émotionnelle et existentielle que dans une grande partie de l'Occident“. Cela peut s'expliquer en partie par le fait que les nations asiatiques sont depuis longtemps sceptiques à l'égard de l'Occident qui “prêche pour l'ordre international et les valeurs universelles”, écrit le journal.

» Le média cite Raja Mohan, de l'Institut d'études sud-asiatiques de l'Université nationale de Singapour, qui explique que “les réalistes dans les chancelleries [de certaines parties de l'Asie] n'ont jamais cru à la rhétorique [occidentale] parce qu'ils ont toujours su qu'il y avait une différence entre ce que l'Occident disait et ce qu'il faisait”. »

La conférence “de la paix” de Genève est en train de se transformer en véritable four, une soupe tiédasse où flotte quelques cadavres d’insectes soumis aux ordres américanistes. La Chine qui avait toujours observé une certaine neutralité sur l’Ukraine, a désormais choisi son camp sur cette question, en raison des conditions qui lui sont faites et qu’on a vues ci-dessus ; qui plus est, le fait d’être qualifiée de “manipulée” par la Russie par Zelenski n’a rien arrangé. L’Arabie Saoudite s’est désistée, Modi n’ira pas, ni son ministre des affaires étrangères, – un observateur suffira. Même Biden ne viendra pas… Et nous n’en sommes qu’au début du décompte….

Soyons humain : le fait est que, manifestement, Zelenski n’en peut plus. On signale souvent des crises  d’hystérie, de complète perte de contrôle auprès de ses subordonnés lorsque certaines réalités du terrain lui sont révélées. D’autre part, sa hargne antiaméricaniste ne cesse de croître, lui-même estimant n’avoir pas reçu toute l’aide promise et attendue, et les Russes se révélant n’être pas ces marionnettes qui détalent au premier coup de canon et à la première émission de LCI. Les fautes diverses dans ses rapports internationaux (ceux de Mister Z.) suivent…

Comment expliquer… ?

Oui, comment expliquer tant d’erreurs aussi grossières, notamment avec cette tendance folle d’ajouter un deuxième conflit avec une telle puissance qu’est la Chine alors qu’on est en train d’être vaincu par la Russie ? Comment expliquer l’emploi et l’usage d’une marionnette à la fois aussi catastrophique et exigeante qu’un Zelenski ? La cause ne peut se trouver dans des circonstances spécifiques mais bien entendu dans des traits intellectuels et psychologiques caractérisant l’“empire” plongé dans sa chute irrémédiable.

Le premier de ces traits est ce qu’on nomme “la pensée magique”, que nous avons vue hier exposée dans le détail pour nous faire comprendre la méthode que les américanistes appliquent dans leur démarche, et essentiellement pour notre cas la nécessité de la narrative et du simulacre qui représentent une vérité montée de toutes pièces, une vérité correspondant à l’ère de la postvérité dans laquelle nous nous débattons et où les américanistes sont les incontestables magiciens :

« En complément nécessaire, il y avait évidemment, il y a toujours la narrative qui permet de monter les simulacres les plus grossiers sur ce que doit être la situation une fois la financiarisation accomplie. On ne peut parler de mensonges, de désinformation, de tous ces termes grossiers, mais plus simplement de “pensée magique”. Les experts en stratégie ont beaucoup planché pour trouver des termes qui répondent à cette “magie” mais ne fasse pas trop spectacle de music-hall. Par exemple, ils ont trouvé le “moral”, – “avoir le moral”, comme en 1914 la doctrine de l’offensive à outrance des  Français reposait sur la volonté de vaincre qui arrêtait net les balles (sauf pour cet abruti de Pétain qui psalmodiait : “Le feu tue”). En effet, l’argument d’“avoir le moral” pour faire reculer puis s’effondrer les Russes est apparu dans une étude du prestigieux CSIS quelques jours avant qu’on ne vote l’aide de 60 $milliards, c’est-à-dire il y a à peine quelques semaines encore... »

Les instruments mêmes de cette “pensée magique” sont les deux traits fondamentaux de l’américanisme que nous avons signalés depuis longtemps (depuis 2006) puisque ces traits sont apparus nettement dans le sillage et les conséquences d’une Amérique devenue folle, donc ne dissimulant plus rien, avec et après l’attaque du 11-septembre 2001

Il s’agit des traits psychologiques que nous avons désignés comme  “inculpabilité” (qui ne peut avoir tort moralement) et “indéfectibilité” (qui ne peut être vaincu puisque du côté de la vertu morale) :

« Cette confusion sophistique d’un des grands esprits du Système à Washington ne peut pourtant étonner. Laissons de côté l’explication du cynisme ou du mensonge délibéré. Ces esprits-là ne sont pas de cette sorte. L’explication de cette confusion à l’échelle de la grandeur américaniste repose sur les caractères essentiels de la psychologie américaniste, l’“inculpabilité” et l’“indéfectibilité”. Ces deux caractères additionnés font qu’un esprit américaniste, en présentant cette étrange explication tordue sur la souveraineté, veut nous éclairer sur la vertu de la démarche qui fait qu’en violant la souveraineté [de tel pays], les USA ont défendu la souveraineté [de tel pays]… »

Mis en ligne le 4 juin 2024 à 15H30

Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org

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« La crisologie de notre temps » • Nous estimons que la situation de la politique générale et des relations internationales, autant que celle des psychologies et des esprits, est devenue entièrement crisique. • La “crise” est aujourd’hui substance et essence même du monde, et c’est elle qui doit constituer l’objet de notre attention constante, de notre analyse et de notre intuition. • Dans l’esprit de la chose, elle doit figurer avec le nom du site, comme devise pour donner tout son sens à ce nom.

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