Par : Alessia Peretti | EURACTIV Italie | translated by Jeanne Manikieu 29 mai 2024
« Nous avons une position très claire : nous n’enverrons pas de troupes italiennes au combat et nous n’autorisons pas l’utilisation d’équipements militaires italiens en dehors des frontières de l’Ukraine », a souligné M. Tajani mardi. [© Agenzia Nova]
Les vice-premiers ministres italiens, le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani et le ministre des Transports Matteo Salvini ont réaffirmé mardi (28 mai) que les récentes déclarations du chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell ne reflétaient pas la position de l’Italie.
M. Borell avait suggéré, en écho à une proposition du secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, que les restrictions sur l’usage d’armes par Kiev pourraient être levées.
« Nous avons une position très claire : nous n’enverrons pas de troupes italiennes au combat et nous n’autorisons pas l’utilisation d’équipements militaires italiens en dehors des frontières de l’Ukraine », a souligné M. Tajani mardi.
Les commentaires de M. Tajani répondaient à ceux de Josep Borrell, également haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères, qui avait appelé mardi les pays à équilibrer la peur d’une escalade avec le besoin de l’Ukraine de se défendre. M. Borrell avait affirmé que Kiev avait le droit d’utiliser des armes occidentales pour attaquer le territoire russe, une idée qui faisait écho à une proposition précédemment émise par Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN. À cette proposition, M. Tajani et M. Salvini avaient déjà exprimé leur désaccord.
M. Tajani a précisé que l’Italie plaidait pour une désescalade au Moyen-Orient et en Ukraine, mais que le gouvernement maintenait une « position claire » sur l’équipement militaire.
« Cela figure dans les accords que nous avons conclus avec l’Ukraine, et nous sommes vigilants quant à l’utilisation de matériel militaire », a-t-il fait remarquer.
M. Salvini a été encore plus direct dans sa réponse, qualifiant M. Borrell de « lanceur de bombes » et décrivant ses commentaires comme « délirants ».
« Il veut que les armes que nous avons envoyées à l’Ukraine pour se défendre soient utilisées pour attaquer, bombarder et tuer en Russie. Il ne parle pas en mon nom, ni en celui du peuple italien », a déclaré M. Salvini.
Dimanche (26 mai), la Première ministre italienne Giorgia Meloni s’est également prononcée contre l’utilisation d’armes occidentales par l’Ukraine pour des attaques sur le territoire russe.
« Je suis d’accord pour dire que l’OTAN doit rester ferme et ne montrer aucun signe de faiblesse. Il y a eu beaucoup de déclarations douteuses, y compris de la part d’Emmanuel Macron. Je recommande une plus grande prudence », a-t-elle déclaré.
L’Italie s’oppose à l’OTAN sur l’utilisation des armes fournies à l’Ukraine contre des cibles en Russie
Le gouvernement italien s’est opposé à l’appel lancé par le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, pour que les alliés lèvent les restrictions sur l’utilisation d’armes fournies par l’Occident contre des cibles en Russie.
Source : Euractiv
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