Pourquoi cet apparent désintérêt de la Chine pour le soft power à l’occidentale ?

Pourquoi cet apparent désintérêt de la Chine pour le soft power à l’occidentale ?

« Dans la version chinoise de l’exceptionnalisme, la Chine n’exportait pas ses idées, mais laissait les autres venir les chercher. »

Henry Kissinger, On China (2011)

Dans le mouvement actuel de bascule du monde d’un format unipolaire américano-centré vers un modèle multipolaire dont la Chine est l’un des piliers, on entend souvent les observateurs critiquer la faiblesse du soft power chinois, ou l’apparent désintérêt de la Chine à y dédier plus de ressources pour concurrencer le soft power anglo-américain.

Cette remarque part d’un point de vue occidental, peu partagé en Chine qui veut que celle-ci s’inscrive dans un processus de dépassement, voire de remplacement revanchard de l’hégémon anglo-américain.

Cette affirmation est plus révélatrice des craintes de ceux qui la formulent que des ambitions réelles de la Chine, dont les gouvernements successifs n’ont jamais déclaré viser l’objectif de « devenir numéro un », que ce soit dans les domaines économique, diplomatique ou culturel.

La Chine contemporaine est inscrite dans un processus de grand rajeunissement de la nation (中国民族复兴), qui comporte naturellement un retour à la place qui lui est due sur l’échiquier mondial, et qui constitue un retour à sa place historique d’État-civilisation qu’elle perdit au XIXe iècle à cause de ses faiblesses internes, qui permirent les incursions coloniales occidentales, dont les séquelles sur la Chine se font toujours sentir aujourd’hui.
 On ne trouve au sein des gouvernements chinois successifs aucune arrogance hégémonique que nos médias de masse prêtent à la Chine sans y apporter la moindre preuve, ni d’attitude apologétique qu’exige aujourd’hui à demi-mots l’Occident de la Chine comme par exemple lorsqu’il lui demande d’auto-restreindre sa « surcapacité industrielle ». Il est un fait que la Chine est perçue par le Sud global (87 % de la population mondiale) et se perçoit elle-même comme un « État majeur », aussi bien dans les champs économique, diplomatique, militaire que culturel, et qu’elle déploie en conséquence une « diplomatie d’État majeur » (大国外交), selon l’expression du président Xi Jinping.

Pas d’hégémonisme chinois donc, mais pas de contrition non plus, au grand regret de l’Occident collectif qui préférait la version dépendante et subalterne de la Chine.

Le particularisme culturel chinois, antithèse de l’exceptionnalisme messianique impérial

L’exceptionnalisme anglo-américain n’est plus à présenter : l’ultra-interventionnisme, basé sur la doctrine Monroe (1823), la destinée manifeste (1845), le « droit d’ingérence » (1967) et finalement « l’ordre international basé sur des règles » (2003) a régi les relations internationales depuis 1945.

Cet ordre apparent est en réalité une domination multi-spectrale, assurée par l’hégémonie du dollar, 800 bases militaires situées en dehors du territoire américain, des centaines d’agences gouvernementales et d’ONG réparties sur toute la planète qui ont perpétré des dizaines d’agressions clandestines ou assumées sur des États souverains, en dehors et en violation permanente du cadre légal des institutions internationales auxquelles les nations extra-occidentales sont fortement attachées, puisqu’elles sont censées les protéger de la loi de la jungle que promeut de fait l’hégémon anglo-américain.

À l’inverse, la notion de particularisme en Chine, théorisée dès Deng Xiaoping, et enfin par Xi Jinping (communauté de destin pour l’humanité), ne comporte aucune dimension messianique de conquête de territoires étrangers pour y diffuser des valeurs philosophiques ou religieuses, sous prétexte de promotion de la justice et de la démocratie.

La Chine conduit sa diplomatie selon les cinq principes du respect mutuel pour la souveraineté et l’intégrité territoriale, la non-agression mutuelle, la non-ingérence mutuelle dans les affaires internes, l’égalité et le bénéfice mutuel, et la coexistence pacifique.

La Chine ayant été contrainte par la force au XIXe siècle par l’Angleterre et la France de commercer avec l’Europe, elle s’interdit de commettre cette erreur à son tour au XXIe siècle. Commercer avec la Chine dans le cadre de son « initiative de la ceinture et de la route », ou nouvelles routes de la soie, ne signifie pas que les États qui commercent avec elle doivent élire ou mettre en place par une révolution de couleur un gouvernement pro-chinois ou pro-communiste. La Chine se garde bien également de toute entreprise s’appuyant sur le prosélytisme et la contrainte avec ses partenaires commerciaux et diplomatiques : elle ne s’ingère pas dans leurs affaires internes, et ne promeut aucune réforme sociale ou sociétale, comme le font les États occidentaux dans leurs rapports avec le Sud global : le dernier exemple de cette tendance néocolonialiste fut la diatribe de promotion du LGBTisme au Sénégal, délivrée de façon volontairement agressive, paternaliste et dénuée de bienséance par le personnage trouble J.-L. Mélenchon.

À l’opposé de ces comportements néocoloniaux qui persistent au sein d’un Occident en déclin (voir l’approche des trois derniers présidents français de l’épineuse question de la Nouvelle-Calédonie), les dirigeants chinois ont répété depuis des décennies que la Chine ne deviendrait jamais un hégémon. Dai Bingguo, prédécesseur de Yang Jiechi et de Wang Yi à la Commission des affaires étrangères du Parti communiste chinois (PCC), rappela récemment une déclaration de Deng Xiaoping, qui n’est évidemment jamais reprise par les médias occidentaux :

« Le Camarade Deng Xiaoping a jadis stipulé que si un jour la Chine venait à rechercher l’hégémonie dans le monde, alors les peuples du monde devraient pointer du doigt, s’opposer, et même combattre cette ambition. Sur ce point, la communauté internationale peut nous superviser. »

Dai Bingguo ajouta :

« Selon les principes de base de la politique chinoise, et par choix stratégique, la Chine ne recherche jamais le rôle de meneur, n’entre jamais en compétition pour la suprématie et ne poursuit pas l’hégémonie. […] La Chine adhère toujours aux cinq principes de la coexistence pacifique, respecte le droit de tous les peuples à choisir leur propre voix de développement, et ne cherche jamais à dominer le monde. »

Zheng Bijian, vice-président de l’École du Parti, surnommé le « Henry Kissinger chinois », rappela au forum de Boao en 2003 que la Chine « a adopté une stratégie qui transcende la façon traditionnelle pour les grandes puissances d’émerger sur la scène internationale », en contraste avec les États-Unis, l’Allemagne et le Japon.

Enfin, Xi Jinping a précisé publiquement au forum de Boao en 2021 que « quel que soit son degré de développement, la Chine ne revendiquera jamais l’hégémonie, ne s’élargira pas et ne cherchera pas à se constituer une sphère d’influence » [1].

Ce type de discours émanant de dirigeants chinois au plus haut niveau est absolument incompréhensible pour le dirigeant anglo-saxon de base et pour les pantins placés par l’hégémon anglo-américain à la tête des États vassalisés d’Europe et d’Asie : ils ne voient que tromperie et mensonge dans ces propos apaisants, car le logiciel de l’hégémon anglo-saxon, jeune puissance thalassocratique arrogante et inexpérimentée, est basé sur la conquête, la ruse, la piraterie, la domination sans partage et la suprématie.

Au contraire, la Chine, puissance tellurocratique plurimillénaire, exerce depuis des siècles une prudence vis-à-vis de l’étranger, dont on trouve une des expressions les plus significatives au début de la dynastie Ming : l’arrêt, dès 1433, des expéditions maritimes de l’amiral Zheng He, et le sabordement de la flotte impériale, la plus puissante du monde à l’époque, démontrent que la Chine fut consciente dès le XVe siècle, soixante ans avant l’épopée de Christophe Colomb qui amorça la période coloniale de l’Occident, que conquérir des territoires étrangers comportait des dangers certains, pour des bénéfices hypothétiques.

L’aristocratie chinoise perçut très tôt l’aberration et le gaspillage de ressources que représentait une entreprise d’exploration coloniale ou même seulement mercantile, qui consiste à dilapider les ressources nationales pour s’approprier des produits exotiques et les ressources de contrées lointaines.

La Chine impériale choisit une voie différente de celle des puissances européennes, en décidant de laisser les puissances étrangères venir à elle, préférant concentrer ses efforts sur son propre développement, la protection des invasions mongoles venues du nord, et la gestion d’une relation conciliante avec les États de sa périphérie. Le soft power à la chinoise était né : un mélange de « vente assise » du commerçant qui sait que ses produits sont supérieurs, et de laisser-faire taoïste.

L’épopée coloniale européenne comme facteur de déclassement de la Chine…

L’épopée coloniale des royautés européennes (en particulier celle du Royaume-Uni et de la Hollande) fut le facteur principal au XIXe siècle du dépassement de l’autre « région-centre » qui connaissait un dynamisme, une organisation économique et une croissance démographique similaire, et dont les habitants jouissaient d’un niveau de vie proche de celui des Européens : la région du Jiangnan, soit les villes au sud de l’embouchure du fleuve Yangzi (Changzhou, Hangzhou, Nanjing, Ningbo, Shanghai, Suzhou, Wenzhou, Wuxi, Yangzhou, etc.) qui constituent aujourd’hui encore le poumon de l’activité économique chinoise.

Comme le démontre Kenneth Pomeranz dans son ouvrage de référence Une grande divergence : la Chine, l’Europe et la construction de l’économie mondiale [2], la colonisation britannique de territoires en Amérique, en Inde et en Afrique permit l’externalisation de la pression sur les terres agricoles anglaises vers les colonies, en important des denrées de base comme le sucre, le blé, et le coton, très consommatrices de terres agricoles qui manquaient justement aux petites nations européennes telles le Royaume-Uni et la Hollande. L’ouvrage de Pomeranz démonte le mythe auto-justificateur selon lequel les colonies représentaient des débouchés pour les produits de la métropole. Elles représentaient avant tout la source à bon marché de matières premières essentielles au développement économique de la métropole.

La Chine du XVIIIe siècle, alors première puissance économique du monde, refusa de nouveau la voie de l’expansion territoriale, de la spoliation et de la prédation sur des états lointains, et perdit ainsi sa première place au profit de petites nations industrialisées européennes.

Ce fut la seconde fois que le particularisme chinois, en terme de relations avec l’étranger, se manifesta de façon aussi marquante, au point d’être, si l’on s’en tient à de stricts critères anglo-saxons de « compétition », de « classement » et de « pouvoir d’influence », préjudiciable à la Chine. Du moins en apparence.

… puis de déclin de l’Occident au profit de la Chine

La colonisation, comme le néocolonialisme aujourd’hui, furent l’œuvre de la banque et des grandes corporations occidentales, qui, par un lobbying intense et une infiltration des parlements nationaux, réussirent dès le XVIIIe siècle à contraindre les États européens à mettre la puissance publique, notamment l’armée, la police et l’administration, au service d’intérêts commerciaux privés, en faisant miroiter d’hypothétiques bénéfices pour les nations.

Or, on le constate amèrement aujourd’hui, seules les corporations occidentales se sont enrichies grâce à la colonisation, au détriment des États dont elles émanaient : un enrichissement massif et rapide qui servit de socle à leur décollage économique phénoménal, qui leur permit d’atteindre une taille critique de dimension planétaire, leur permettant de s’affranchir définitivement de la tutelle des États dont elles étaient issues, et dont elles se sont servies.

Les séquelles de la colonisation (immigration massive, désindustrialisation, pression à la baisse sur les salaires, chômage de masse, poids sur les filets de protection sociale, délinquance, communautarisme, etc.) sont toujours supportées par les États et leurs populations. Les profits de l’aventure coloniale furent privatisés, tandis que les pertes sont toujours mutualisées jusqu’à nos jours.

Nous venons de la voir, la Chine a réalisé son ambition de redevenir la force commerciale et politique qu’elle fut jadis. Le volet militaire de son expansion, réel lui aussi, et révélateur du hard power chinois, est plus la conséquence des provocations de l’hégémon anglo-américain dans l’arrière-cour chinoise (mer de Chine du Sud) que de ses ambitions territoriales. Ses dirigeants et diplomates l’ont mentionné à plusieurs reprises : pourquoi l’Occident et la Chine devraient-ils s’affronter dans une guerre commerciale, au lieu de faire bénéficier le monde entier des fruits de la croissance provenant de deux moteurs au lieu d’un seul ?

La Chine a tenté de développer un soft power selon le modèle occidental

1. Une industrie du film qui désormais, en terme de box office national, dépasse Hollywood. Le top 10 au box office en Chine en 2023 sont tous des films chinois [3]. C’est autant le soft power américain qui s’effondre en Chine que celui de la Chine qui peine à prendre racine en Occident. Les films chinois n’intéressaient l’Occident dans les années 1990-2000 que lorsqu’ils montraient une Chine traditionnelle, pauvre, aux mœurs considérées arriérées (polygamie, société agraire, seigneurs de la guerre, etc.) voire décadentes (au début de la modernisation de la Chine et son ouverture à l’Occident). Le cinéma chinois contemporain n’intéresse plus le jury du festival ou le critique de cinéma (et donc le spectateur-mouton) occidental, car il ne correspond pas aux clichés que diffusent les médias, mais renvoie au contraire l’image d’une Chine moderne, confiante dans l’avenir et qui ne regarde plus vers l’Ouest pour trouver un modèle. En conséquence, les films chinois peinent de nos jours à trouver une place sur les écrans des pays occidentaux.

2. Instituts Confucius. Créés en 2004, les instituts Confucius sont plus de 500 dans le monde aujourd’hui, malgré les fermetures à répétition dans des villes universitaires majeures comme Lyon, Bâle, Leyden, Stockholm, Helsinki, Oslo, Dortmund, Hambourg, Chicago, Penn State, etc., sous prétexte d’activités d’espionnage ou de participation au « front uni du PCC », accusations jamais étayées par des preuves. Pendant ce temps, le Sud global met ses enfants au mandarin : l’Arabie saoudite a inscrit le mandarin au curriculum de tous les enfants saoudiens dès l’enseignement secondaire, aussi bien dans les établissements publics que privés, à raison de deux cours hebdomadaires.

3. Des médias chinois d’envergure internationale en langues étrangères : CGTN (2016), Global Times (2009), Xinhua News. Relativement récents par rapport à leurs concurrents anglo-saxons ou européens, ils rencontrent rapidement des problèmes avec le régulateur public en Occident. Au Royaume-Uni d’abord, qui a révoqué la licence de diffusion de CGTN au Royaume-Uni en 2019, et imposé une amende en 2021 pour la nature de sa couverture des émeutes à Hong Kong dans ses programmes diffusés dans l’Union européenne (hors-UK). Installé à Londres, CGTN a dû obtenir une autre licence en Europe (française, en 2021) pour pouvoir émettre sur le territoire de l’UE. Aux États-Unis, la chaîne a dû s’enregistrer comme « agent étranger » en 2019.

Le journal anglophone Global Times a été accusé, avec son éditeur en chef Hu Xijin, d’être le précurseur de la « diplomatie du loup de guerre », c’est-à-dire la voix d’une Chine qui n’accepte pas les humiliations sans rien dire comme auparavant.

Enfin l’agence de presse Xinhua, également enregistrée comme agent étranger aux États-Unis, est régulièrement diffamée par des ONG sorossiennes, et fut bannie de Twitter pour sa ligne éditoriale sur les émeutes de Hong Kong en 2019.

Les résistances occidentales, dont certaines tournent au harcèlement, rencontrées par ces trois modes d’expression du soft power chinois de style anglo-saxon, ont rendu inévitable le développement d’un soft power selon des termes culturels chinois.

Un soft power « aux caractéristiques chinoises »

Le particularisme chinois repose sur le pouvoir de séduction de la culture chinoise et du champs des idées (multipolarité, communauté de destin, sécurité indivisible, etc.). Il n’est pas question d’aller démontrer aux autres sa supériorité (exceptionnalisme), mais de s’assurer que le particularisme culturel et diplomatique chinois soit suffisamment flagrant, fonctionnel pour tous, tolérant et englobant (包容) pour susciter la curiosité, le respect, voire constituer pour les États en développement une source d’inspiration dans le processus de création d’un modèle adapté à leur réalité locale.

La récente politique d’exemption pour deux ans des visas de tourisme et d’affaires à une vingtaine d’États occidentaux et du Sud global, décidée par le président Xi Jinping en 2023, s’inscrit dans cet effort de contourner, par le développement des échanges de personnes, l’incessante propagande occidentale anti-chinoise qui, de l’aveu même de Vladimir Poutine au sujet de la Russie, ne connaît pas d’équivalent et ne peut être combattue frontalement.

Le message de la Chine aux populations occidentales est simple : « Passez-vous de la médiation de vos journaux et experts de plateaux TV, et venez vous faire une idée de la Chine par vous-mêmes. » La Chine est suffisamment sûre d’elle-même, de son attractivité culturelle, commerciale et entrepreneuriale, et de sa compatibilité avec les aspirations des peuples occidentaux, pour s’ouvrir de la sorte. Les États occidentaux bénéficiaires de cette mesure ne lui ont d’ailleurs pas retourné la politesse, malgré leurs références systématiques à l’importance d’une réciprocité dans les affaires diplomatiques.

Si vis pacem, para vinum

En conclusion, et contrairement à ce qu’affirment des petites officines atlantistes dont le fonds de commerce oscille entre russophobie et sinophobie, ce n’est donc pas un particularisme exclusif (suprémacisme) qui se développe en Chine, mais bel et bien une forme de particularisme inclusif, remarquablement bien résumé dans l’expression attribuée à Hu Jintao et popularisée par Xi Jinping de la construction d’une « communauté de destin pour l’humanité » (人类命运共同体). Les dirigeants chinois contemporains n’ont de cesse de répéter que le développement de la Chine, notamment par les nouvelles routes de la soie, n’est pas viable s’il laisse des États en développement sur le bord de la route.

Le développement de la Chine est encore particulier par rapport à l’Occident par son caractère éminemment pacifiste, exprimé dans l’expression de « l’essor pacifique de la Chine » (中国的和平崛起) attribuée à Zheng Bijian et popularisée par Hu Jintao. Comme l’expliquait le grand diplomate chinois Dai Bingguo, la Chine préfère dépenser sa richesse durement acquise à la sortie de la pauvreté du peuple chinois, à son élévation, à son bien-être, et à la grandeur retrouvée de la civilisation chinoise, plutôt que dilapider cette richesse dans une course aux armements avec l’hégémon.

La Chine ne tombera pas dans le piège qui fut tendu à l’URSS, et qui eut raison d’elle.

Ainsi, la Chine a une seule base militaire à l’étranger (pas 800), trois porte-avions (pas 11), 500 ogives nucléaires [4] (pas 5 000 [5]), des quantités qui ne permettent pas d’entrer en compétition avec l’hégémon anglo-américain, mais qui sont suffisamment dissuasives.

Ce n’est pas par la force que la Chine compte contribuer à la multipolarité : c’est la possibilité de l’usage de la force, et la nouveauté du modèle de relations internationales qu’elle offre à tous qui permettra tout d’abord à la Chine, avec la Russie et la Corée du Nord, de ne pas subir le destin de nations moins puissantes qui ont croisé le fer avec l’hégémon dans le passé (Irak, Libye, Syrie, Afghanistan), mais surtout d’imprimer sa trace sur le XXIe siècle comme la première superpuissance anti-hégémonique, une superpuissance réticente qui plus est, qui se donna les moyens – pacifiques – de ses ambitions.

Laurent Michelon

Laurent Michelon est entrepreneur en Chine. Diplômé de l’IEP de Paris et de l’Inalco, il est établi en Chine depuis bientôt 25 ans, où il a travaillé dans la diplomatie culturelle française et pour différents groupes de communication internationaux, avant de développer ses activités de conseil pour des sociétés européennes en Chine et des multinationales chinoises en Europe. Il a publié en 2022 chez Perspectives libres Comprendre la relation Chine-Occident – La superpuissance réticente et l’hégémon isolé.
Retrouvez-le sur X (ex-Twitter) et sur sa chaîne YouTube Valise diplo.

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À propos de l'auteur Égalité et Réconciliation

« Association trans-courants gauche du travail et droite des valeurs, contre la gauche bobo-libertaire et la droite libérale. »Égalité et Réconciliation (E&R) est une association politique « trans-courants » créée en juin 2007 par Alain Soral. Son objectif est de rassembler les citoyens qui font de la Nation le cadre déterminant de l’action politique et de la politique sociale un fondement de la Fraternité, composante essentielle de l’unité nationale.Nous nous réclamons de « la gauche du travail et de la droite des valeurs » contre le système composé de la gauche bobo-libertaire et de la droite libérale.

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