Parce qu’elle a montré ce tableau pendant le cours, une enseignante française a été la cible de menaces massives : Giuseppe Cesari, Diane et Actéon, vers l’an 1600. Heritage Images / Hulton Fine Art Collection
Celui qui montre des tableaux avec des femmes nues aux élèves risque sa vie – Les problèmes avec les islamistes sont hors de contrôle en France. Cela devrait servir de mise en garde en Suisse.
Ils harcèlent les élèves, revendiquent des droits particuliers et tiennent leur religion pour supérieure : des jeunes gens d’inspiration islamiste sont la source de troubles et de violences dans les sociétés à immigration. Au lieu de combattre le danger, les pédagogues font des victimes des auteurs de troubles.
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Les appels sont clairs et nets. Les cris « Allahou Akbar ! », « Allahou Akbar ! », résonnent depuis un groupe de jeunes qui se rassemblent devant le stand des activistes homosexuels, « Dieu est grand ! ». Ce ne sont d’abord que quelques élèves, puis une bonne centaine. Ils lancent des bouteilles, crachent sur les cœurs aux couleurs arc-en-ciel et se moquent des bénévoles. Ce n’est qu’au moment où les écoliers se retirent dans la salle de cours que la situation se calme.
L’incident s’est produit ce dernier mois de mai dans la ville belge de Genk. Une vidéo avec les appels « Allahou Akbar » a été publiée entre autres par le journal français « Le Figaro », il y a eu peu d’échos dans les médias allemands. Et ce alors qu’on avait affaire à Genk à un phénomène qu’on peut observer dans la plupart des sociétés d’immigration européennes : des écoliers musulmans qui se positionnent au-dessus des autres sous référence à leur identité culturelle et religieuse et refusent la société ouverte.
Bataille sanglante autour de l’école
Cette secousse radicale-conservatrice ne se transforme pas rarement en mobbing et en violences. Il s’agit du mépris des minorités sexuelles, des femmes, des Juifs, des « mécréants » et des musulmans qui ne sont apparemment pas suffisamment musulmans ; des protestations contre les chants de Noël, du droit à la critique de la religion ou des sujets d’enseignement qui sont désagréables à certains écoliers. On ne peut quasiment plus parler de cas isolés – et le traitement de ces problèmes est imprégné d’une dangereuse naïveté.
Les différences entre la Suisse et d’autres États européens sont grandes, mais il y a des points communs. C’est ainsi qu’on peut constater presque partout en Europe une tendance à un islam conservateur, parfois radical. Ces tendances sont favorisées dans certaines parties de la population musulmane par des activistes, des influenceurs et des États islamiques tels le Qatar, qui financent des mosquées et des associations en Europe. Le publiciste algérien, Kamel Daoud, parle d’un populisme religieux – un « theo-populisme » – qui partage le Monde en « halal » (permis) et « haram » (interdit, impur).
À Bonn-Bad Godesberg, des écoliers se sont récemment fait remarquer parce qu’ils voulaient imposer aux filles des consignes vestimentaires islamiques et priaient à l’école. La directrice de l’Office pour l’intégration et la diversité a parlé d’une « minorité qui exerçait une pression à l’aide de déclarations religieuses offensives et provocantes ».
En France, où vivent cinq à dix millions de musulmans et où l’État poursuit une stricte politique de laïcité, ce phénomène a mené à un sanglant combat culturel. « Les enseignants sont désarmés face à l’offensive islamiste », proclament de gros titres ces dernières semaines. « Nous récoltons ce que nous ne voulions pas voir », ou bien « Agressions, menaces … le gros souci des enseignants ».
Les sentiments religieux sont plus importants que l’instruction
Les enseignants français, selon une enquête diligentée par le Sénat, préfèrent se censurer eux-mêmes plutôt que de se frotter aux parents et aux élèves. Et ils le font à bon escient. Le proviseur du Lycée Maurice Ravel à Paris a démissionné il y a peu parce qu’il avait été l’objet de menaces de mort. Il avait demandé à une élève de retirer son foulard, à la suite de quoi il a été accusé sur les réseaux sociaux de l’avoir giflée. Jusqu’à ce jour, il n’existe aucune preuve à cet égard.
Un professeur de lycée à Issou, qui avait montré à ses élèves un tableau du XVIIe siècle, a été menacée elle aussi. Parce que le tableau montrait des femmes nues, les élèves musulmans se sont caché les yeux de manière théâtrale de leurs mains. Des parents ont reproché à l’enseignante d’avoir montré le tableau sciemment pour blesser les musulmans. Un professeur de lycée, Dominique Bernard, a été poignardé le 13 octobre par un islamiste aux cris de « Allahou Akbar ». L’auteur de l’attentat avait cherché de manière ciblée un enseignant d’histoire.
Selon une enquête de l’Institut Ifop publiée récemment, 50 pour cent des élèves musulmans interrogés estimaient être absolument en droit de boycotter une matière scolaire, si elle blessait leurs sentiments religieux. Environ un quart des participants a trouvé qu’il était absolument légitime d’être homophobe ou sexiste au nom de la religion. Et 16 pour cent ne voulaient pas condamner clairement le meurtre de Dominique Bernard.
Alliance avec des fondamentalistes chrétiens : des femmes musulmanes protestent contre la thématisation des droits des LGBT en cours, Birmingham 2019.
Plutôt détourner le regard que d’amener de l’eau au moulin de la Droite
La France n’est que partiellement comparable avec la Suisse ou bien l’Allemagne. Il y a particulièrement en Suisse moins de chômage, de meilleures perspectives d’avenir et un plus fort mélange social, même dans les grandes villes. La population musulmane est marquée par des immigrants venant des Balkans, elle vit de façon moins cloisonnée et elle est majoritairement d’opinion laïque. De plus, l’Etat n’agit pas de façon offensive contre des manifestations confessionnelles à l’école.
Ici aussi, toutefois, existent certains symptômes d’une propagation croissante d’idées halal-haram. Cela est devenu manifeste après l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre. De nombreux enfants juifs rapportaient être l’objet de brimades de la part des camarades de classe musulmans. Des enseignantes et des enseignants qui enseignent dans des quartiers imprégnés de multiculturalisme sont confrontés depuis quelques années à des élèves qui se font remarquer par un comportement autoritaire à connotation religieuse. Cela par exemple en refusant des cours communs avec des filles et en traitant les enseignantes de manière irrespectueuse.
C’est ainsi que cela a commencé dans le passé en France, il y a plus de 20 ans. Les premiers qui ont eu à en souffrir étaient des enfants juifs, qui se sont retirés en partie dans des écoles privées. Mais le problème a été longtemps passé sous silence et refoulé par l’establishment français – par peur de reproches de racisme et avec l’argument qu’on ne devait pas « produire des vagues » à cause de « cas isolés ». Une majorité de la Gauche et de nombreux civils ont tabouisé le problème en reprochant aux metteurs en garde « d’amener de l’eau au moulin de la Droite ».
En Suisse et en Allemagne également, politiciens et pédagogues réagissent avec ce mélange de peur, de surmenage et d’aveuglement à ces « manifestations religieuses conflictuelles », comme s’intitule le phénomène en jargon sociologique. Le président de l’association des enseignants de Zurich, Christian Hugi, a parlé en 2021 de « cas isolés individuels », comme s’il n’y avait aucune cause idéologique commune à ces « cas isolés ». Le problème de la haine islamique et arabe est estompé par le biais de déclarations de politiciens comme la directrice de l’Éducation de la ville de Berne, Franziska Teuscher, des Verts, qui parle en même temps d’antisémitisme et de « racisme antimusulman ».
Écoles en feu en Belgique
Les écoles supérieures ne préparent guère les futurs enseignants au défi des « manifestations religieuses conflictuelles ». Les formateurs théoriques semblent au contraire plutôt influencés par des théories postcoloniales et intersectionnelles : les musulmans sont considérés comme un groupe homogène opprimé par la société majoritaire au même titre que d’autres minorités. Dans cette vision du monde, l’islamisme n’est pas un terme général caractérisant des idéologies dangereuses, mais signifie plutôt des prétendus droits ou même une réaction à l’exclusion et à la discrimination.
Dans le magazine universitaire « Polis » par exemple, qui est subventionné par des organismes d’État, du matériel d’instruction dans lequel ils peuvent se confronter « à l’anti-islamisme, au mobbing, au racisme structurel et à la stigmatisation » est conseillé aux élèves. Être anti-islamique – donc refuser des courants idéologiques plaçant les lois religieuses au-dessus de celles de la constitution démocratique – est par conséquent mauvais et raciste, comme il est mauvais d’ailleurs de parler d’islamisme. L’École supérieure intercantonale de pédagogie curative (« Interkantonale Hochschule für Heilpädagogik ») déconseille l’utilisation du terme dans un guide portant sur le sujet « Égalité des sexes et diversité dans la communication » : il serait trop fréquemment associé au terrorisme.
Quiconque tabouise l’islamisme au nom de la diversité et du sexe est soit naïf, soit cynique. Car l’islamisme n’est pour la diversité que si cela est utile pour imposer ses objectifs religieux. Lors de protestations contre les leçons scolaires sur la sexualité et les droits des LGBT, ce n’est pas un hasard si fondamentalistes islamiques et chrétiens réactionnaires forment une unité. C’est ce qui a eu lieu l’automne dernier en Angleterre ou en Belgique, où des inconnus ont incendié cinq écoles et ont tagué plusieurs bâtiments scolaires.
De plus, l’actuel « populisme religieux » est dirigé également contre des enfants de familles musulmanes. Le 2 avril, une jeune fille a été tabassée à en perdre connaissance à Montpellier. Le motif de l’agression n’est pas encore définitivement éclairci. La mère a cependant déclaré que des camarades d’école avaient injurié sa fille, la traitant de « pute » et de « mécréante »
L’avertissement ignoré de Mickaëlle Paty
Une politique d’intégration et d’instruction clairvoyante ne renforcerait pas le discours victimaire des islamistes, mais les musulmans qui considèrent leur religion comme une affaire privée. Il faut que les écoles dans lesquelles des groupes de jeunes provoquent des troubles soient soulagées au moyen de répartitions d’élèves. Il n’est pas possible qu’une minorité doive s’intégrer à une majorité dans certains quartiers, alors que d’autres ne sont presque pas touchés.
Lors de leur formation, les enseignants devraient se familiariser avec la pensée islamiste. Ils pourraient montrer aux enfants ce qui réunit les idéologies totalitaires et quelles différences existent entre la haine antisémite chrétienne et celle islamique. Ils pourraient parler du génocide ottoman des Arméniens qui était vraiment un génocide contrairement à la guerre du Gaza. Et ils pourraient créer une prise de conscience de la responsabilité commune des impérialistes arabes et européens dans le cas de la traite des esclaves au lieu de répéter des croyances wokistes concernant la seule responsabilité de l’homme blanc.
Il faut du courage pour cela. Mais celui qui croit pouvoir calmer les fondamentalistes par le dialogue et des concessions se trompe. « Nous devons constater que certains refusent purement et simplement de constituer une société avec nous », a déclaré Mickaëlle Paty récemment lors d’une interview par le magazine « Le Point ». Paty est la jeune sœur de l’enseignant français, Samuel Paty, qui a été décapité en pleine rue par un islamiste en 2020, au motif qu’il avait voulu expliquer à ses élèves le principe de la liberté d’opinion et leur avait montré des caricatures du prophète Mahomet.
L’attention du meurtrier a été attirée sur Paty après que des parents et des activistes islamistes ont lancé une campagne de dénigrement à l’encontre de l’enseignant prétendument « islamophobe » sur les réseaux sociaux. Des élèves ont montré au meurtrier où il pouvait trouver Paty. Car ils étaient d’avis qu’il avait mérité une raclée.
Selon Mickaëlle Paty, il existe encore des gens même en France qui ne veulent pas voir à quel point les idéologies islamistes menacent l’école. Mais il est capital, dit-elle, de nommer le mal par son nom. « Je crains que cela finisse très mal sans une réaction décidée. »
La chaîne belge TVL a du reste renoncé à parler de l’arrière-plan islamiste des grossièretés évoquées ci-dessus contre les activistes homosexuels à Genk. Le motif invoqué en était que ce que les élèves avaient crié ne serait pas clair.
Traduction pour Résistance républicaine par Jean Schoving
Source : Résistance Républicaine
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