Par Stéphane Jézéquel
Le 12 mai 2024 à 16h26
Une maman qui nourrissait son bébé, vendredi, à Plougastel-Daoulas (29), n’oubliera pas de sitôt l’altercation qu’elle a subie de la part d’un riverain excédé de la voir stationner devant son habitation. Une plainte a été déposé
Situation pour le moins inhabituelle à Plougastel-Daoulas ! Vendredi 10 mai 2024, sur les coups de 18 h, une voiture se gare, le long de la route, côté mer, dans le secteur du Passage, en amont du pont de l’Iroise, face à l’Élorn. La conductrice choisit cet endroit tranquille pour allaiter sa fille de quatre mois.
Pas de place pour rentrer son bateau…
Il fait très chaud en ce long week-end de mai, la petite pleure et refuse de prendre le sein. Mais la maman a tout prévu et lui propose un biberon, toutes fenêtres de la voiture ouvertes. Alors qu’elle est stationnée de l’autre côté d’une habitation, un homme se présente à sa portière en lui demandant de dégager immédiatement. Il est accompagné de son fils et sa femme et explique qu’il a un bateau à rentrer chez lui. Sans délai ! La présence de la voiture stationnée à cet endroit l’empêche de manœuvrer.
Deux véhicules pour la bloquer
La mère lui répond que cela ne va prendre qu’une poignée de minutes et qu’elle quittera l’endroit une fois le biberon de 60 cl terminé. « Vous allez rester ici toute la nuit s’il le faut », s’empresse d’ajouter celui qui colle un premier véhicule au pare-chocs arrière de la voiture stationnée. Il s’en va chercher un deuxième véhicule à l’intérieur de sa propriété afin d’immobiliser la voiture entravée des deux côtés.
« Je suis sortie avec mon bébé dans les bras pour lui montrer que je ne lui racontais pas d‘histoire et je me suis retrouvée à donner le biberon à ma fille, en présence de cet homme visiblement excédé et de son fils qui semblait s’amuser de la situation », explique la Brestoise de 40 ans. « Je voyais leurs sourires, ils ricanaient et se moquaient de moi lorsque j’ai dû m’occuper de ma petite qui pleurait et avait sa couche à changer, avec une température élevée dans le véhicule immobilisé ».
Jusqu’à l’intervention des gendarmes
Dans l’impossibilité de quitter les lieux, la maman finit par composer le 17. L’opératrice lui explique que toutes les patrouilles de gendarmerie du secteur sont en intervention mais que l’une d’entre elles va arriver. Une heure après le début de l’altercation, les gendarmes persuadent le riverain de manœuvrer l’un de ses véhicules.
« J’étais tremblante, ma fille n’arrêtait pas de pleurer », explique la maman, encore éprouvée par cette altercation. « Comment un père de famille a-t-il pu se comporter de la sorte ? », continue de se demander l’intéressée.
Dépôt de plainte le lendemain
Au terme d’une nuit de réflexion, la mère de famille a décidé de porter plainte à la gendarmerie de Plougastel-Daoulas. « Je crois que je ne faisais rien de mal à nourrir ma fille à cet endroit, de l’autre côté de cette habitation, sur une voie où il n’y avait pas d‘interdiction de stationner », décrypte, ce dimanche matin, la maman encore meurtrie. « Ce riverain a-t-il ainsi agi puisque j’étais seule avec ma fille ? En quoi ne pouvait-il pas patienter quelques instants que je nourrisse mon bébé de quatre mois ? J’espère que ma plainte ne sera pas classée sans suite », ajoutait-elle, après avoir longuement échangé avec ses proches et son groupe de mères de famille.
Source : Le Télégramme
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