Lors du débat qui l’a opposé à Jordan Bardella jeudi 2 mai au soir, madame Valérie Hayer a confessé les vraies raisons de la guerre contre la Russie dans un élan de franchise étonnant. Derrière les arguments moraux : la démocratie ukrainienne, l’agression des Russes, la menace existentielle contre l’Europe, etc., elle nous a dit ce qu’il en était vraiment.
La guerre ne vise pas la libération de l’Ukraine, mais il s’agit bien d’une guerre contre la puissance de la Russie. Elle dit tout simplement qu’il n’est pas question de laisser la Russie disposer de plus de 30% de la production céréalière mondiale. Celle-ci lui donnerait trop de pouvoir sur le marché, trop d’influence sur les pays tiers, trop de pouvoir sur l’alimentation mondiale. Quelle confession ! Mais pourquoi la Russie ne doit-elle pas disposer de 30% de la capacité mondiale de production céréalière quand des puissances : la Chine, les USA ou d’autres possèdent parfois jusqu’à 70 ou 80% de la capacité de production d’un bien ou d’un service dans le monde ?
S’agirait-il d’une guerre féodale où l’accaparement des terres fertiles serait un enjeu planétaire essentiel ? Peut-être bien que oui. Les Chinois n’achètent-il pas des terres partout dans le monde dont l’Afrique de l’Est connue pour ses terres fertiles ? Les USA, via Cargill et d’autres géants de l’agro-alimentaire n’achètent-ils pas des terres en Ukraine justement ? Les Français, à leur mesure, n’achètent-ils pas les terres des plaines de la Roumanie, elles aussi très fertiles ?
Cette guerre n’aurait-elle pas deux raisons essentielles ?
Premièrement, l’alimentation humaine est un enjeu stratégique infiniment plus crucial que l’intelligence artificielle. La première est une question de vie ou de mort à court terme, la seconde, une question de pouvoir, certes, mais non essentielle au bout du compte.
Deuxièmement, de nombreuses études font état de la stérilisation croissante des terres agricoles des plaines Américaines, détruites par des décennies de pesticides et d’engrais artificiels qui ont stérilisé ces terres, jusqu’à en menacer la production. Le danger est-il là ?
N’y aurait-il pas alors une guerre triviale, féodale, primitive même ? Celle de posséder les terres fertiles pour nourrir ses populations, diriger les marchés et les prix, s’enrichir, certes, et plus encore disposer de l’arme la plus élémentaire des relations diplomatiques dont les USA se souviennent quand ils négociaient, non sans cynisme, un accord ordurier avec l’Irak : pétrole contre nourriture.
Voilà. Merci madame Valérie Hayer de votre franchise. Nous avons un premier élément de réponse beaucoup plus pragmatique. Comme l’écrit merveilleusement Anne Morelli dans les 10 principes de la propagande de guerre; derrière les bonnes intentions affichées, il faut toujours chercher les intérêts sordides qui légitiment l’engagement de fonds importants pour faire une guerre qui doit rapporter son butin. Un peu de trivialité pour dire la vérité; c’est au moins plus sincère. Merci madame pour cette vérité hier soir
Pierre-Antoine Pontoizeau
Source : Riposte Laïque
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