Le titre de cette vidéo d’Éric Verhaeghe est un peu trompeur : il est question un moment de Jean-Marie Le Pen, mais ce n’est pas le fond de l’émission, qui est autrement plus explosive. Car il est question de la corruption de nos élus, de droite et de gauche.
Certes, Meyssan se garde de donner des noms, même s’il en donne – souvent des hommes qui sont sortis de la vie politique –, mais c’est sur la corruption active et directe que son témoignage frappe. Des officiels américains qui proposent des dollars à des hommes politiques ou des journalistes pour faire la retape de l’Amérique.
On savait que Jean-Louis Servan-Schreiber, admiratif de l’Amérique, se rêvant en Kennedy français, a créé en quelque sorte avec L’Express une porte d’entrée médiatico-politique de l’Amérique en France, mais ce qu’on ne savait pas avec précision, si Meyssan ne fabule pas, c’est l’étendue, la puissance et la spontanéité de cette corruption.
En un mot, les Amerloques n’ont aucun scrupule à vouloir s’acheter des élus français, tranquillement, de la main à la main, comme dans un film. Ils ont les dollars, ils ont des besoins, ils proposent, point à la ligne. Et ça marche.
Plus près de nous, dans les années 2000, le Qatar a arrosé la droite et la gauche, offrant montres de luxe, cash et invitations en veux-tu en voilà à nos élus. C’est le soft power classique des nouvelles pétromonarchies, qui ne savent plus quoi faire de leur fric et qui ont besoin de redorer, en Occident, leur image pas très démocratique.
Les Américains sont quand même les rois de ce sport, mais rien ne serait possible sans la faiblesse de nos élites. Il va de soi que sous de Gaulle, ils auraient été renvoyés dans leurs cordes. Pourtant, Meyssan apporte un contrepoint sur ce sujet…
Depuis Sarkozy, le président « américain », l’ingérence s’est faite au grand jour. Et sous Macron, avec la pénétration de la pieuvre McKinsey dans la décision au cœur de l’État, c’est carrément du grand remplacement. Il n’est même plus question de corruption, active ou passive : on laisse la barre à la branche conseil du pouvoir profond US.
Il s’agit donc de bien écouter ce que raconte Meyssan, parfois entre les lignes, pour saisir le niveau de malhonnêteté et de trahison atteint dans notre pays. Certes, Meyssan n’est pas neutre : il a longtemps travaillé avec les services syriens, ou a été protégé par eux, et peut-être par les Russes. Car là où il y a du Syrien, le Russe n’est jamais loin.
Pour autant, cela n’enlève rien à l’image donnée de notre classe politique. Côté russe, puisque le sujet de la corruption par la Russie est abordé, les choses se font moins avec du dollar. Il y a d’autres prébendes, ne soyons pas naïfs. L’influence peut prendre plusieurs formes. Dans le même genre, on a Raffarin qui est très proche des Chinois.
L’autre grand corrupteur, c’est la Chine, qui a les moyens, avec sa puissance d’investissements, de faire plier les plus antichinois des démocrates. On parlera plutôt de partenariat économique, de deal gagnant-gagnant. À l’image d’un Montebourg, tout socialiste qu’il était, qui a déroulé le tapis rouge à Amazon dans sa circonscription, car on ne peut pas cracher sur 1 000 emplois (on ne parlera pas des emplois détruits).
Voilà pour le tableau, tout ne figure pas dans l’échange, et si on apprend beaucoup de choses dedans, c’est aussi parce que Verhaeghe est affuté, et pose les bonnes questions. On n’est pas sur LCI avec son cortège d’imbéciles ou de malhonnêtes, qui racontent connerie sur connerie.
Sommaire
01’17 : la lettre hebdomadaire de Thierry Meyssan
02’15 : l’ingérence américaine occultée
03’35 : la France occupée par les États-Unis après 1945
06’40 : Condy Rice envoie un contact à Meyssan
08’49 : le grand-père Meyssan à Bangui
12’23 : les relations de Meyssan avec l’état-major des armées
14’44 : le registre de la corruption au département d’État (US)
15’53 : la méthode des services russes
18’16 : tous les grands partis français ont un représentant des USA et d’Israël
19’35 : le FN de Le Pen création de l’Amérique
24’00 : le financement américain de l’opération « de Gaulle » en 1958
30’41 : le cas de la Géorgie
33’31 : le conseiller à la sécurité de Trump contraint à la démission
38’05 : le cas Saakachvili
40’09 : Raphaël Glucksmann et son père employé de la CIA
45’28 : le gouvernement chinois et les Ouïghours
53’31 : une loi qui interdirait le financement des partis par des fonds étrangers
Verhaeghe : Est-ce que Thierry Meyssan est un agent déguisé des services ?, c’est ça que tu vas susciter comme question.
Meyssan : Mon grand-père en était un, mais moi j’ai pas de rapport avec ça !
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation