Des jeunes, des facs, des manifs, de l’antisionisme, tous les ingrédients sont réunis pour faire le tacos pimenté 2024, un Mai 68 antisémite. Antisémite, pour reprendre le vocabulaire des forces sionistes en France. Ça veut juste dire pro-palestinien. Mais ça semble être un gros mot.
Sur le modèle des campus nord-américains – mais les Français n’ont pas attendu leurs confrères d’outre-Atlantique –, les étudiants de Sciences Po et de la Sorbonne, qui d’habitude se tirent la bourre sur les résultats et le classement, sont unis dans la défense de la Palestine. Et ça, le système médiatico-politique l’a en horreur.
Quand les jeunes manifestaient contre le climat, pendant les samedis de Gilets jaunes, histoire de mettre des pares-feux au vrai mouvement social, toute la socio-culture applaudissait. Les Gilets jaunes étaient les méchants, les fans de Greta les gentils. Aujourd’hui, curieusement, les mêmes étudiants, ou presque, sont devenus les ennemis du régime.
Les juifs français, si admiratifs de l’Amérique, tellement mieux que notre pauvre France, soudain, commencent à entrevoir la fin d’une idylle. Chez nous, les journalistes ont beau salir le mouvement, rien n’arrête les jeunes, surtout pas les critiques et la désinformation. Vous les connaissez : dès qu’on leur impose un truc, « range ta chambre », « arrête de fumer de la beuh », « sois pro-israélien », « applaudis le génocide comme tout le monde sur CNews et LCI », ils font le contraire.
Mai Paris-Gaza
L’air de rien, les campus français sont en train de flamber. Les jeunes, qui sont généralement la pointe avancée du Système, consommateurs et dépolitisés (ça va ensemble), anti-lutte sociale (ils luttent pour des avancées sociétales inoffensives pour la Banque), sont devenus moins contrôlables.
Évidemment, la droite va hurler à la manipulation trotskyste des lycées et des facs, mais c’est de bonne guerre : ça constitue l’une des forces de l’extrême gauche, aujourd’hui mélenchoniste. Oui, les LFI ne se gênent pas pour allumer des feux à gauche et à gauche, histoire de mettre la pression sur un gouvernement totalement acquis au lobby juif, c’est-à-dire au Grand Israël.
Et qui dit Grand Israël dit génocide des Palestiniens, ou au minimum épuration ethnique. Et ça, sans l’ombre d’un regret, n’est-ce pas, monsieur Attal ?
Bravant tous les antisémitismes (vieille droite catho, nouvelle gauche LFI, doriotistes de tout poil), notre consœur Noémie Halioua, déguisée en gauchiasse, au péril de sa vie, va prendre la température de la foule antisémite qui est à deux doigts de brûler des synas. On se croirait à Berlin en 38.
J’ai participé hier au blocus de Sciences-Po aux cris d' »Israël assassin » et aux chants antifascistes. J’avais enfilé un bandana sur la bouche et flanqué mon blouson d’un autocollant pro-palestine, tout cela me donnant un air de zadiste semi-clochard fort utile pour se fondre… pic.twitter.com/pNiBWIZ9ym
— Noémie Halioua (@NaomiHalll) April 27, 2024
C’est vrai que la jeunesse ne fait pas dans la dentelle : quand elle a trouvé un axe de lutte, elle s’y engouffre avec virulence. Ne reflétant en rien le rapport des forces sociales, soit 1 % de sionards contre 99 % de non-sionards ou d’anti-sionards, Halioua bénéficie du canon du JDD pour envoyer son obus.
Comme par un effet karma, ceux qui veulent virer les Palestiniens de chez eux sont en train de sentir qu’ils sont moins désirés ici. Et là on ne parle bien sûr que des facs.
Le génocide en cours à Gaza a des répercussions inattendues en France, cette caisse de résonance humaniste mondiale. Le sionisme sanglant au Proche-Orient se transforme en résistance opiniâtre ici. Le gouvernement et les médias, ainsi que la Justice (franc-maçonne), ont beau criminaliser le soutien à la Palestine, c’est de pire en pire pour eux. Ce n’est visiblement pas la bonne méthode.
Mieux, dans les médias mainstream eux-mêmes, des étudiants, avec un toupet pas possible, se foutant complètement de se faire traiter d’antisémites, donnent des leçons aux propagandistes. Mais où va-t-on comme ça ? Le petit Benyamin Duhamel se fait couper en deux par Hubert Launoit, qui ne lâche pas le steak devant les trois carpettes :
Aux USA, tout est parti de l’université new-yorkaise de Columbia, qui forme pourtant les cadres du Système américain. Preuve que quelque chose est en train de glisser au pays de l’Oncle Sam, qu’on pouvait jusque-là rebaptiser Oncle Samuel.
« Les étudiants exigent que l’université coupe tous ses liens avec Israël. »
On dirait que la ligne de la Résistance & de la Réinformation est en train de rassembler de plus en plus de monde… Et on vous jure qu’on n’y est pour rien : c’est la faute à Netanyahou.
Les étudiants en lutte qualifiés de « minorité dangereuse » par (Gabriel) Attal
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation