Une question bouleverse le monde, et, en nombres de plus en plus grands, les Juifs eux-mêmes : comment des israéliens, donc des Juifs, peuvent-ils pratiquer un génocide alors qu’ils en ont été eux-mêmes les victimes ?
Dans le génocide des Juifs, au cours de la Deuxième Guerre mondiale, les pays européens, tous, ont participé à ce génocide d’une façon ou d’une autre, directe ou indirecte. Ils ont livré des Juifs par trains entiers, ils ont confisqué leurs biens, jusqu’à la très respectable Suisse, icone de la neutralité, qui a drainé, exproprié les avoirs juifs dans ses coffres-forts muets. Un pays européen, l’Allemagne, a organisé la mort de deux millions de juifs dans des camps d’extermination. Elle livre aujourd’hui 30% des armes d’Israël (1) et la finance. L’Europe a été coupable de génocide de ses citoyens juifs. Israël ne cesse d’ailleurs de le lui rappeler, de le lui répéter.
Du génocide des Juifs à celui des Palestiniens
Aujourd’hui un génocide se déroule en Palestine. La Cour pénale internationale de Justice, elle-même, prononce le mot de génocide, sans cesse, dans son arrêt (2) , et dit qu’Israël fait peser un « risque réel et imminent de génocide » sur la Palestine.
Mais Israël pourrait-il faire tout ce qu’il fait sans l’Occident ? Sans l’aide active, militaire, économique de l’Occident ? Qui a armé et arme Israël si ce n’est les États Unis, l’Allemagne, la France. Qui a établi un pont aérien pour livrer des milliers de tonnes de bombes « aveugles » à Israël (3) pour détruire Gaza et sa population, si ce n’est les États-Unis d’Amérique ? Qui s’oppose à tout cessez le feu à Gaza, si ce n’est les États-Unis d’Amérique ? Qui s’oppose à l’existence d’un Etat palestinien, si ce n’est les États-Unis d’Amérique et pendant longtemps l’ensemble des États occidentaux, d’une manière ou d’une autre ? Qui, depuis des décennies, s’oppose à l’application de toutes les résolutions de l’ONU sur la Palestine si ce n’est les Etats-Unis d’Amérique ? Qui a permis à Israël d’avoir la bombe atomique si ce n’est la France ? Qui a attaqué l’Égypte, en 1956, si ce n’est l’Angleterre et la France avec Israël ? Qui a volé à son secours contre les missiles iraniens si ce ne sont les pays occidentaux ?
Qui, suivant le vieil adage de « diviser pour régner » a dressé les Arabes contre les Arabes ? Qui les a amenés à se massacrer réciproquement ? Qui a amené le roi Hussein de Jordanie en 1970, et les phalanges libanaises en 1982 à se repaitre du sang palestinien ? Qui a fait des Arabes des traitres aux Arabes ? Qui, si ce n’est ensemble, ou tour à tour, les États-Unis, l’Occident et Israël ?
Qui finance totalement l’Etat sioniste, si ce n’est les États-Unis, à tel point que l’économie israélienne est, en fait, factice, et n’existerait pas sans les dollars des EU, sans les subventions gigantesques au fonctionnement de l’Etat Israélien, de son économie et de sa machine de guerre, sans l’argent gratuit étasunien. Celui-ci représente en fait un simple transfert direct de valeur vers Israël pour lui assurer un niveau de vie attractif pour l’émigration des Juifs d’autres pays et faire la guerre. La double nationalité israélo-occidentale est d’ailleurs généralisée chez les Israéliens. Elle est la preuve de ce lien organique, physique entre les différents pays occidentaux et Israël.
Les États Unis ont une dette abyssale de 34 mille milliards de dollars, soit 124% de son PIB. Et ils continuent, sans aucune retenue, à inonder de milliards de dollars gratuits Israël .
Qui donc est coupable ?
La conclusion apparait soudain, terrible dans toute sa clarté. L’Europe, l’Occident continuent de se livrer à un génocide, hier comme aujourd’hui, mais désormais en Palestine. Ce sont eux la cause profonde de ce génocide, son catalyseur pourrait-on dire. Car sans eux Israel ne pourrait le commettre. C’est évident. On n’ose dire, formuler une telle hypothèse. Elle est impensable, et pourtant, elle s’impose. L’Occident, pas ses peuples mais ses dirigeants, est coupable. Pas seulement complice, comme certains voudraient le minimiser, mais coupable, pleinement coupable.
L’Histoire se répète mais cette fois les victimes sont les Palestiniens. Tout se passe comme si Israël et les Israéliens étaient chargés des basses œuvres de l’Occident qui ne veut pas se salir les mains. Les États-Unis et l’Occident peuvent même se permettre, de temps en temps, quand la protestation mondiale est trop forte, d’appeler « Israël à la retenue ». Le comble c’est quand le bourreau se présente comme « médiateur » à sa victime. Summum du machiavélisme.
La Palestine est l’os dans la gorge de la domination, des États-Unis et de l’Occident, dans la région. L’empêcheur de tourner en rond. D’où cet acharnement incroyable, invraisemblable délirant, sans limites, même quand les caméras filment le génocide en action, en direct sur les télés arabes et les réseaux sociaux. » L’œil était dans la tombe et regardait Caïn » (Victor Hugo. poème « La Conscience »).
Un exécutant
Ne faut-il pas, désormais, « élargir la focale », comme on dit maintenant, et en arriver à penser cela, qu’Israël n’est qu’un exécutant. Tout s’éclaire alors, les tergiversations, les hypocrisies, les condamnations qui n’en sont pas, les accusations d’antisémitisme, paradoxe des paradoxes, contre les Palestiniens, les soutiens qui vont encore plus loin que ce qu’on imagine, la terreur politique dans les pays occidentaux pour empêcher les voix antisionistes de s’exprimer jusqu’à voter des lois à ce sujet (par exemple loi Gayssot en France), la propagande, l’absurdité des arguments, le délire, la folie, la transformation du vrai en faux, et du faux en vrai, des victimes en coupables, les larmes de crocodile, les hommages aux morts du 7 Octobre pour cacher les dizaines de milliers de ceux de Gaza, les 10 000 enfants assassinés, l’obligation faites aux régimes arabes soumis d’acheter des armes occidentales, à coup de centaines de milliards de dollars, pour bénéficier de la protection étasunienne et occidentale, contre leurs propres peuples, pour continuer de se vautrer dans le luxe et la luxure, les bases militaires installés chez eux à cet effet, l’assassinat de pays entiers, l’Irak, la Lybie, la Syrie, le Liban, l’acharnement contre l’Iran depuis 45 ans, coupable de refuser la domination étasunienne dans la région et de soutenir le peuple palestinien.
Depuis, 1948, depuis la création de l’Etat d’Israël la région n’est que sang, larmes, douleurs, malheurs et destructions. Peut-on dire que son existence a été un bienfait pour le Moyen Orient ? Israël a été la cause de 15 guerres. Sans parler des guerres indirectes, Irak, Liban, Syrie, et aussi du terrorisme dans le monde. Y avait-il un terrorisme irakien avant les agressions contre l’Irak ? Y avait-il un « terrorisme dit islamiste » avant tous ces conflits au Moyen Orient ? On pourrait d’une manière ou d’une autre relier tous ces conflits, tous les terrorismes qu’ils ont produits, à cette matrice, à ce conflit générique, originel d’un Moyen Orient dominé, opprimé, humilié.
Quand donc tout cela va-t-il finir ? Quand donc les peuples du monde, les peuples occidentaux comme les autres, pourront-ils enfin vivre sans cette pression permanente, sans l’utilisation permanente d’Israël pour diviser, opposer, dominer, prolonger au fond les tragédies de la deuxième guerre mondiale et en risquer une autre qui serait, « la solution finale » pour l’ensemble du genre humain.
(1) https://www.bbc.com/afrique/monde-68749213
(2) La Cour international de justice précise en outre « qu’au moins certains des droits invoqués par l’Afrique du Sud au titre de la convention sur le génocide étaient plausibles« . Le terme « risque » de génocide a tout son poids, un poids terrible. Car sur le plan juridique, le terme « génocide » n’est utilisé que lorsque celui-ci est achevé.
Ordonnance du 26 janvier 2024 de la CIJ
(3) 22 000 bombes au cours du premier mois du bombardement de Gaza Et au 4 janvier 2024, 65000 tonnes de bombes et de missiles ce qui est supérieur au poids et à la puissance de 3 bombes nucléaires.
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir