L’argent n’a pas d’odeur

L’argent n’a pas d’odeur

Ingérence éhontée de Trudeau

Priorité aux conditions de travail

À la question de savoir quoi répondre aux provinces qui se plaignent de voir le fédéral marcher dans leurs plates-bandes, le premier ministre Justin Trudeau, en point de presse, a clamé que «les citoyens s’en foutent de quel ordre de gouvernement est responsable de quoi. Ils veulent juste que leur loyer soit abordable, que leur épicerie ne coûte pas trop cher, que leurs enfants soient en bonne situation pour pouvoir réussir.» Et la fédération canadienne dans tout ça? «Elle doit fonctionner en partenariat.. Là où les provinces doivent être encouragées à en faire un petit peu plus, on va être là pour les encourager, les inciter, et leur offrir plus d’argent pour pouvoir le faire. C’est comme ça qu’une fédération doit fonctionner ».

Cette déferlante de nouveaux programmes empiétant sur les compétences provinciales de la part du premier ministre du Canada laisse à penser que, pour le commun des mortels, l’argent n’a pas d’odeur, et, à ce sujet, je suis porté à penser que Justin Trudeau n’a pas complètement tort, notamment dans le cadre de la crise du logement. En effet, pendant que le Québec tergiverse sur les moyens à prendre pour contrer la pénurie de logements, Ottawa lance des programmes concrets pour la pallier.

Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité, ce sont les commentaires à peine voilés des analystes politiques, voire de certains constitutionnalistes, se prononcer timidement sur les avantages concrets des mesures anti-constitutionnelles de Trudeau. De quoi en perde son latin…

À la veille d’un scrutin imminent, je suis d’avis que les engagements de Justin Trudeau sont des mesures purement électoralistes dans le but de «refaire son image» qui s’est ternie considérablement au cours des derniers sondages à la faveur de Pierre Poilievre qui, en passant, devra faire preuve d’imagination pour contrer le climat social nocif actuel devant un premier ministre qui a mis la table pour engager le combat devant son adversaire conservateur.

Priorité aux conditions de travail

Il fut un temps pas si lointain où les revendications touchant les augmentations salariales constituaient un élément prioritaire des négociations de conventions collectives entre le front commun et le gouvernement.

Or, nonobstant l’importance attachée aux salaires lors des dernières négociations, force est de constater que l’amélioration des conditions de travail a constitué l’élément essentiel des négociations au sein des enseignants et des infirmières, lesquelles ont récemment rejeté la dernière entente qui leur a été proposée en raison, particulièrement, des conditions de travail.

Par ailleurs, même si les enseignants ont accepté de justesse la dernière entente, la pénurie d’enseignants et de personnels spécialisés est toujours criante, laissant derrière elle la lourdeur de la tâche qui persiste à créer, entre autres, un sentiment de désaveu auprès des étudiants en sciences de l’éducation, et une prise de retraite prématurée chez certains enseignants. Du côté des infirmières, deux éléments de mésentente semblent achopper actuellement, soit les transferts d’infirmières dans dans d’autres hôpitaux, et le temps supplémentaire obligatoire (TSO) auquel elles sont périodiquement assignées.

Les mondes de la santé et de l’éducation semblent voués à d’éternels chambardements qui se traduisent par une carence d’attractivité aux yeux des étudiants désireux d’y faire carrière, et par une démobilisation systémique du personnel en place. Conséquemment, il m’apparaît urgent que le gouvernement fasse preuve de «flexibilité» eu égard aux conditions de travail de ces deux groupes de travailleurs… C’est une simple question d’imputabilité sociale!

Henri Marineau, Québec

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