« Il y a de fait une désanctuarisation du territoire israélien. C’est la deuxième fois depuis le 7 Octobre, ne l’oublions pas, avec l’attaque du Hamas, et donc l’Iran vient en fait de remettre en place une posture de dissuasion non nucléaire, qui n’est pas encore nucléaire, mais qui soit viable. Les Iraniens l’ont dit : il y a maintenant une nouvelle équation, désormais l’Iran répond à chaque nouvelle attaque d’Israël, et cette réponse se fera sur le sol israélien.
Donc c’est aussi un peu la fin de ce que certains experts appellent le proxy business, c’est-à-dire la fin des attaques indirectes, via le Hamas, via le Hezbollah, via les milices irakiennes, via les houthis, via tous les membres de ce que l’Iran appelle l’Axe de la Résistance. »« L’Iran a interrompu un engrenage qui devenait de moins en moins contrôlable, car Israël avait la main sur les provocations directes, en Syrie, au Liban, et risquait d’entraîner la région dans le chaos. Donc il a repris la main pour éviter l’extension du conflit en mettant Israël sous pression forte et sous contrainte. Ça, ça marche si Israël comprend le danger, comprend l’aléa sécuritaire pour lui et finalement accepte ce jeu dissuasif avec l’Iran, ce renouvellement de la dissuasion de la relation israélo-iranienne. […] Mais évidemment, Israël, contraint dans ses manœuvres régionales pourrait choisir de jouer son va-tout, notamment au Liban, ce qui pourrait déclencher une nouvelle déstabilisation de ce pays, et en poursuivant […] ses opérations contre le Hamas à Gaza, dont la population civile demeure quand même la principale victime à ce jour. »
« Il y a un gigantesque Axe de la Résistance, qui a dépassé le Moyen-Orient, qui se voit aussi dans les positions prises par les uns et les autres sur le conflit en Ukraine et ce grand Axe de la Résistance, la Russie l’incarne en Europe, et l’Iran désormais l’incarne, de manière assez claire, au Moyen-Orient comme puissance majeure de cette « récalcitrance ». Donc l’Iran a aussi eu un succès diplomatique et presque stratégique dans cette riposte parce qu’il se montre en puissance capable de dire stop, comme la Russie le fait vis-à-vis de l’OTAN, vis-à-vis de l’Occident en Europe et sur le théâtre ukrainien. »
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