A lui seul, Mathieu Bock-Côté, écrivain et sociologue québécois qui conquit en peu de temps une large audience en France, parvint à faire revivre une amitié franco-québécoise qui, sans lui, aurait pu se relâcher. A sa verve bien connue, toujours riche et souvent vertigineuse, à ses analyses sans complaisance sur la dimension totalitaire du techno-progressisme moderne, il ajoute ici des récits inattendus et des confessions personnelles qui étonneront ceux qui le connaissent sans le connaître. Il faut l’écouter parler de son père, professeur d’histoire de grande culture, qu’il vénère au point de lui dédier tous ses livres, et relater, les larmes aux yeux, le récit que cet indépendantiste militant lui fit cent fois du « Vive le Québec libre ! », tandis qu’il était au pied du fameux balcon où De Gaulle bousculait la coalition anglo-saxonne liguée contre les Français du Canada ; il faut suivre avec lui les grandes heures, malheurs et promesses nouvelles du « souverainisme québécois » comme les bonheurs d’un Québécois installé en France, assez amoureux d’elle pour souffrir de ses faiblesses et louer ses forces (et sa cuisine). Ecoutons ce personnage océanique dérouler sa vie dans les Laurentides, à Montréal puis à Paris ; regardons cet analyste de haut vol révéler ici une sensibilité affectueuse, sans cesse sur le qui-vive.
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