RapSit-USA2024 : Pourquoi pas un 2ème 9/11 ‘biblique” ?
11 avril 2024 (03H30) – L’enchaînement des événements en rapport avec la convergence de l’incroyable ouverture des frontières Sud des USA, du développement du trafic des drogues opioïdes et fentanyl du Sud vers les USA, du développement des filières d’enrôlement de “mercenaires” latino-américains sortis des prisons US vers l’Ukraine est en train de constituer une énorme bombe à retardement, dans une époque où les choses explosent très, très vite.
Il y a quelques nouvelles dans ce sens, qui sollicitent notre attention vers cette crise américaniste spécifique, – une des nombreuses crises américanistes, mais sans doute l’une des plus graves. Il s’agit de “nouvelles”, donc essentiellement de la communication ; nullement de la communication qui décrit des faits, même au risque de polémiquer, mais qui crée les faits ; puisqu’en vérité, nous sommes dans cette époque où le système de la communication est une entité, un égrégore, un phénomène fondamental et quasiment autonome sinon indépendant de la constitution de la puissance elle-même, un phénomène extraordinaire qui a laissé ses créateurs dans la poussière de la cavalcade pour qu’ils n’y comprennent plus rien et qui s’élance vers on ne sait où, – en mal dévorant semeur de catastrophes comme nous l’avons vu plus d’une fois, mais aussi en un bien stupéfiant comme lui permet sa spécificité de Janus, et comme nous le voyons de plus en plus…
Donc, voyons ces “événements” qui ne sont que communications de faits qui n’existent pas, mais qui sont, à notre estime intuitive, communication qui va créer des faits, – et très-vite, cela !
Musk & Ramaswamy sont d’accord
L’idée centrale qui s’installe au centre de la crise américaniste de la frontière est celle de la possibilité d’une expansion dramatique du terrorisme aux USA, – jusqu’à l’hypothèse d’un second 9/11 (11-septembre 2001), – mais cette fois sous la poussée d’un complot biblique bien identifié, donc seconde attaque 9/11 qui serait ‘biblique’. Elle est principalement réanimée et représentée par le groupe de personnalités activistes qui se constitue autour de Trump ou selon les orientations dont Trump est l’emblème (notamment le populisme néo-isolationniste). Il s’agit d’un groupe, non pas de ‘personnels’ acquis au service de Trump mais bien de personnalités indépendantes de lui, pesant de leur propre poids politique et de communication, mais partageant ses principales préoccupations de sécurité intérieure (en plus de son hostilité aux interventions extérieures, ceci allant avec cela), – aussi bien des dangers de violence pure que des dangers sociétaux et culturels. On parle donc de gens tels que Elon Musk, Vivek Ramaswamy, Tulsi Gabbard, Tucker Carlson.
Dans le cas qui nous occupe, il s’agit d’une sorte d’échange de type ping-pong entre Musk et Rawaswamy sur tweeterX
« “Même si seulement 0,1 % des étrangers illégaux qui ont traversé notre frontière ont des intentions hostiles, cela représente des dizaines de milliers d'agresseurs potentiels”, a souligné Ramaswamy, suggérant qu'à moins qu'une attention particulière ne soit accordée à ce problème, “nous préparons la voie à une autre tragédie à l’échelle du 11 septembre.
» Musk a répondu, affirmant que ce n’était “qu’une question de temps” avant qu’un tel désastre ne se produise.
» Auparavant, Musk avait expliqué que la capacité des migrants illégaux à traverser la frontière américano-mexicaine et à demander l’asile sans montrer aucune pièce d’identité “a transformé l’Amérique en un refuge pour les pires criminels du monde”. Cette affirmation faisait suite à des informations selon lesquelles le taux d’homicides au Venezuela était tombé à son plus bas niveau en 22 ans – certains suggérant que cela était dû au déplacement de gangs vénézuéliens vers les Etats-Unis. »
L’aspect le plus étonnant de cette polémique est bien l’entêtement de la direction gouvernementale, et de Biden en particulier, – mais l’entêtement est identifiée chez lui comme une mesure sûre de l’accomplissement de la sénilité, – à présenter comme un avantage exceptionnel la mesure promettant de donner aux immigrants illégaux des permis de résidence permanente. C’est alimenter aussi bien l’accusation d’un Grand Remplacement ‘Made In USA’ que celle de développer une base électorale captive pour le parti démocrate, – à un moment de grand désarroi du parti démocrate.
« Parallèlement, un rapport de Politico publié le mois dernier suggérait que le président américain Joe Biden envisageait d’offrir la résidence permanente à des millions d’immigrants illégaux. Musk a répondu à la nouvelle en accusant le parti démocrate américain d’ouvrir intentionnellement la frontière sud afin “d’importer des électeurs”.
» En février, Musk avait affirmé que le plan de Biden pour maintenir les démocrates au pouvoir était “très simple” et qu'il consistait à faire entrer “autant de clandestins que possible dans le pays”, puis à légaliser ces personnes “pour créer une majorité permanente“. »
Bien entendu, on comprend le “plan” des démocrates, qui voient loin, au moins à quelques décennies, et sûrs d’eux autant que de la solidité idéologique des illégaux, toutes choses qui nous paraissent bien risquées et suffisantes en cette période volatile. Il n’est pas assuré pour autant qu’ils soient gagnants à tous les coups, comme on le voit actuellement avec les pertes électorales considérables qui les affectent cruellement, du fait du soutien du gouvernement Biden apporté à la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens (sans compter les dégâts que cette situation fait chez des personnalités démocrates comme Nancy Pelosi).
On s’aperçoit de la chose avec la campagne des ‘uncommited’ (les “non-engagés” : la possibilité de voter démocrate sans voter pour le seul candidat restant en lice, soit Biden) lors des actuelles élections primaires ;
« La campagne ‘uncommited’ prend de l'ampleur, ayant recueilli le soutien de plus d'un demi-million d'électeurs démocrates.
» L’initiative organisée par des démocrates dissidents indignés par la gestion par le président Biden de la guerre entre Israël et Gaza a porté un rude coup à sa campagne présidentielle, alors que le mouvement n’est vieux que de deux mois. L’hebdomadaire ‘The Nation’ affirme que jusqu’à présent, au total, 530 502 personnes ont voté ‘uncommited’ lorsque cela est possible sur le bulletin de vote.
» Selon ‘AntiWar.com’, qui suit de près le mouvement :
» “La semaine dernière, 48 091 votes ont été enregistrés pour les ‘uncommited’ lors de la primaire du Wisconsin. Ce chiffre a largement dépassé les craintes des organisateurs, dont l’objectif était d’obtenir 20 682 votes de supplément, soit la marge de victoire de Biden dans le Wisconsin pour les élections de 2020.
» “L’opposition à Biden a été la plus forte dans la région du Wisconsin où résident les étudiants de l’Université du Wisconsin-Madison, historiquement un bastion démocrate. Dans cette région, 30% des électeurs ont voté comme ‘uncommited’, ce que le député Pocan (Démocrate-WI) a qualifié d’“énorme piège à cons”. »
On comprend bien entendu combien ce soutien des démocrates US à la politique israélienne, perçue comme profondément suprémaciste et génocidaire par une partie importante des minorités qui alimentent l’immigration illégale, interfère dans les projets démocrates selon les accusations lancées par Musk et Rawaswamy. Il renforce la communication de l’aile populistes et républicaine, et donc la dialectique du candidat Trump.
Les ‘cartels’ contre Poutine … Ou Biden?
Mais apparaît une autre “nouvelle” qui ouvre des perspectives… nouvelles justement, dans le sens d’une forme inattendue Il s’agit d’une information diffusée par le SVR russe (renseignement extérieur) qui est présentée et commentée par Andrew Korybko. Le SVR signale que les PMC (pour ‘Private Military Companies’, ou SMP, toujours à la recherche de nouveaux “mercenaires”) recherchent activement dans les prisons US des recrues latino-américaines appartenant aux cartels de la drogue, donc connus pour leur violence et leur expérience, pour leur proposer, avec approbation des autorités, un service en Ukraine contre une annulation de leurs peines.
Le premier paragraphe du texte de Korybko donne une idée de la complexité chaotique de la démarche, où l’on ne distingue plus aucune trace de légalité constitutionnelle, ni même du simple souci de sécurité publique, contre un foisonnement de corruptions aussi bien des personnes que des institutions, touchant aussi bien des Mexicains que des Colombiens, autant que des citoyens américains dans les pénitenciers US..
« Le service russe de renseignement extérieur SVR a rapporté mardi que les SMP américaines recrutent des trafiquants de drogue mexicains et colombiens condamnés en prison, avec le soutien de la DEA et du FBI. Ils se voient offrir une amnistie complète s'ils survivent, mais les négociations ne se déroulent apparemment pas bien, car les membres des cartels ne veulent pas donner leur accord sans l'approbation de leurs chefs, qui, selon le SVR, marchandent avec les agences de sécurité américaines pour vendre leurs membres à ces SMP au prix le plus élevé possible. »
Korybko traite ce sujet essentiellement du point de vue de la guerre en Ukraine, de la survie de l’OTAN, etc. La dimension intérieure est considérée simplement du point de vue selon lequel le gouvernement US cherche à “désengorger ses prisons surchargées” et à se débarrasser des prisonniers les plus dangereux, si possible en les faisant se faire tuer en Ukraine, ou promis à infester le pays (l’Ukraine) et divers autres pays européens. C’est une bonne contribution à la politique autodestructrice du chaos sur soi-même que conduit la politiqueSystème si chère aux élites US.
Le dernier paragraphe de conclusion nous laisse donc un peu sur notre faim si nous n’ouvrons pas d’autres perspectives qui donneraient une meilleure idée des conséquences de cette “politique” parfaitement conforme à toutes les folies que les ‘neocons’ n’ont cessé de développer depuis les années 1990.
« En fin de compte, ce prétendu plan de recrutement ne devrait pas changer la dynamique militaro-stratégique du conflit ukrainien, comme l'a conclu le SVR dans son communiqué de presse. Son seul intérêt est de montrer à quel point l'Occident cherche désespérément à perpétuer sa guerre par procuration en aidant Kiev à reconstituer une partie de ses forces afin d'empêcher une éventuelle percée russe d'ici la fin de l'année. Cette percée pourrait toutefois être inévitable, ce qui rendrait ce projet inutile. »
Notre tendance est effectivement de transporter le problème sur le continent nord-américain. On peut avancer ainsi plusieurs hypothèses qui se complètent : la première est que cette démarche donne aux cartels de la drogue une dimension quasiment officielle d’interlocuteurs quasi-institutionnalisée des organes de sécurité US chargés de la lutte contre la déferlante de la drogue (donc contre les cartels !), réduisant un peu plus l’insécurité intérieure aux USA au profit du chaos et de la tension grandissante entre les États et les organismes fédéraux qui n’assurent plus aucune sécurité.
La seconde est d’estimer que les cartels, en même temps qu’ils négocient, pourraient bien être en train d’établir des réseaux permettant de détourner les prisonniers ignorant leur ‘mission’ ukrainienne pour les récupérer dans leurs rangs et les réintroduire aux USA par des filières contre lesquelles ni le FBI, ni la DEA ne pourraient ni ne voudraient faire grand’chose.
‘American Dream’ pour les gredins et les malandrins
La troisième, enfin, est de loin la plus passionnante et la plus édifiante, en prenant une forme structurée. Elle permet de donner entièrement raison à Musk en transformant définitivement les USA, frontières ouvertes et mode d’emploi affiché, en « un refuge pour les pires criminels du monde ». Si l’ouverture des frontières à eu un effet d’aspirateur pour tous les migrants potentiels, avec bien sûr des gredins et autres gens très dangereux pour au moins 0,1% comme l’indique Rawaswamy, elle deviendrait de ce coup-là, par effet psychologique, un aspirateur privilégié pour les criminels et les personnes les plus dangereuses pouvant transiter vers les USA.
A ce moment, effectivement, l’étrange “politique” des “frontières ouvertes” de Biden devient un événement absolument cosmique, – on dirait presque “biblique” pour satisfaire les sionistes du cru, – et l’on peut confirmer que le système de la communication, qui est la base de l’opération envisagée, aurait créé effectivement un événement proprement extraordinaire, propre à faire basculer la civilisation cul par-dessus tête comme il sied à un grand projet progressiste en cours de changement de genre. Il y aurait en effet une transformation radicale de l’‘American Dream’ pour tous les miséreux du monde, – fondement même de la légende de la communication américaniste, – rappelez-vous la Statue de la Liberté et le poème qu’Emma Lazarus composa spécialement pour l’y inscrire, ainsi cet appel ultime du Progrès et de la Liberté trônant à l’entrée du port de New York :…
« Garde, Vieux Monde, tes fastes d'un autre âge, crie-t-elle/
Donne-moi tes pauvres, tes exténués,/
Qui en rangs pressés aspirent à vivre libres,/
Le rebut de tes rivages surpeuplés,/
Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête m'apporte/
J'élève ma lumière et j'éclaire la porte d'or ! »
… transformant donc cette pensée bien comme-il-faut de l’idéalisme bourgeois le plus niais en un ‘American Dream’ pour tous les gredins et les malandrins du monde, avec, pour faire la police, les cartels de la drogue, et pour abreuver la Liberté des tonnes de tequila et de vodka ukrainienne… Le rêve serait alors porté à sa conclusion incandescente de l’autodestruction diabolique colorée de la stupidité abyssale et néantisée qu’on lui connaît..
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