Elle, c’est Aurore Bergé, une chose devenue ministre par la grâce de la Macronie, cette fée qui inverse toutes les valeurs. La voici, au moment où la France compte 6 millions de chômeurs et une inflation à 2 chiffres, en train de nous expliquer l’urgence de la lutte contre l’antisémitisme, dont les actes (lesquels ?) auraient augmenté de 1 000 %. Rien que ça.
Cette annonce intervient au moment où le petit pistonné LGBT de Matignon a sorti un discours ultralibéral sur l’assurance-chômage : comme prévu, les délais d’indemnisation vont être raccourcis, histoire, dit-on, de combler le déficit public. Qui, en partie, est dû à la prédation de la Banque et des grands prêteurs qui mangent, via les intérêts de la dette, sur le dos du peuple français. La Bête immonde, c’est elle, et pas le sursaut patriotique français, évidemment.
Le site France Info, pourtant peu réputé pour son antimacronisme primaire, a émis de sérieuses réserves sur le postulat gouvernemental ou bancaire selon lequel plus on réduit les indems chômage, plus ces salauds de chômeurs retrouvent vite du travail. Quand on gratte un peu ce jugement de valeur qui sert les intérêts de l’oligarchie, on tombe, comme toujours avec les banksters, sur un os.
Résumé : si effectivement la fin de l’indemnisation pousse le chômeur lambda à retrouver plus vite du boulot, c’est en général au détriment de la qualité de ce boulot, qui n’est plus un CDI mais un CDD, quand ce n’est pas du temps partiel. En plus, cet emploi est généralement plus mal payé. Il y a dégradation de la situation sociale de l’ex-chômeur. Pour une raison bien simple : dans la France macronienne désindustrialisée, on trouve plus de jobs de merde ubérisés que de vrais boulots.
La baisse de durée d’indemnisation semble donc avoir détérioré la qualité de l’emploi féminin pour ces groupes d’âge, expliquent les deux chercheurs à l’origine de l’étude, Bruno Amable et Baptiste Françon.
« Les rares études sur la baisse de la durée d’indemnisation montrent que cela pousse les chômeurs à se diriger vers des emplois plus précaires, des CDD ou des missions d’intérim, avec des rémunérations inférieures », confirme l’économiste Rémi Le Gall.
D’où la préco de l’économiste Martinot, pourtant issu de Institut Montaigne, pas vraiment les copains des travailleurs :
« Si le système fait qu’un ingénieur devient serveur chez McDonald’s, il vaut mieux pour lui, et même pour l’économie, de disposer de plusieurs mois supplémentaires afin de trouver un travail adéquat. »
Mais il y a pire, selon le même économiste :
« Les chômeurs indemnisés, qui sont visés par la réforme, retournent vite à l’emploi en ce moment. Ils sont plus proches de l’emploi, plus employables, donc ils cherchent plus. Difficile d’ignorer le fait que la majorité des chômeurs ne sont pas indemnisés par l’Unédic. Attribuer les difficultés de recrutement à l’indemnisation, c’est aller un peu vite en besogne, et surtout, ce n’est pas démontré. Durcir les règles de l’assurance-chômage (…) ne crée pas des emplois. Ce n’est pas parce qu’on réforme que les entreprises vont embaucher. »
Effectivement, dans une période financièrement trouble, elles n’ont pas intérêt à embaucher, globalement. Et on ne parle même pas des charges écrasantes que l’État, qui donne aujourd’hui des milliards à l’Ukraine, impose aux entreprises, surtout les plus petites, qui sont les plus fragiles.
Un autre économiste, cette fois ci du CNAM, Anne Eydoux, ajoute que la réforme Attal(i) aura une conséquence désastreuse sur le niveau de vie des chômeurs (ce qui est selon nous l’objectif du gouvernement : appauvrir pour contrôler) :
« L’assurance-chômage vise à soutenir le revenu des chômeurs. C’est un instrument de maintien du pouvoir d’achat et de stabilisation économique en cas de crise. Ce n’est pas un instrument de retour à l’emploi. L’assurance-chômage n’est pas responsable du chômage. Ce qui est sûr, c’est qu’en réduisant les allocations, on appauvrit les chômeurs. »
Le gouvernement va donc paupériser les chômeurs, qui ne trouveront pas plus d’emplois correctement payés qui permettraient, via des charges sociales en hausse, de résorber le déficit public. Il s’agit d’une paupérisation programmée de la partie du peuple français déjà en grandes difficultés.
Pour finir, nous allons revenir sur la sortie d’Aurore Bergé, dont l’objectif est d’inverser les priorités pour le peuple français. Victime d’une gestion néolibérale violente, à la Thatcher, on lui serine que le problème numéro un, c’est l’antisémitisme. Dans son texte ignoble, il suffit de remplacer juif par chômeur ou antisémitisme par chômage pour comprendre l’arnaque.
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation