Politicaillerie caquiste
Oui à la rémunération des stagiaires en éducation
Depuis quelques semaines, le premier ministre, François Legault, a décidé de ne répondre aux questions des journalistes dans le corridor de l’Assemblée nationale qu’une fois par semaine. À preuve, à une question d’un journaliste qui s’enquérait de la promesse électorale du gouvernement de réduire la taille de l’État, François Legault répondit cavalièrement que «le Canadien a gagné contre l’Avalanche du Colorado».
En guise de rappel, en début d’année, à la suite d’une série de déclarations inopinées de la part des ministres péquistes, le premier ministre avait annoncé en grandes pompes que dorénavant ils éviteraient les «distractions» dans leurs rencontres avec les journalistes. Soit!
Par ailleurs, je suis d’avis que François Legault, en tant que premier ministre, a la responsabilité, voire le devoir de répondre adéquatement aux journalistes dont le rôle est d’informer leurs lecteurs. La manœuvre de diversion incongrue de la part de M. Legault dans le cas pré-cité manque littéralement de professionnalisme et témoigne d’un dénigrement inacceptable envers la classe journalistique.
Oui à la rémunération des stagiaires en éducation
Durant ma carrière d’enseignant au secondaire, il m’a été donné la chance d’accueillir dans mes classes des stagiaires provenant des sciences de l’éducation de l’université Laval. Quoique observateurs au début du stage, très rapidement, ils étaient soumis à la prestation de cours dont ils élaboraient eux-mêmes les contenus. Bien qu’il eût été tout à fait pertinent de les rémunérer, il n’en était pas question à l’époque.
Or, le 30 mars 2023, les quatre partis représentés à l’Assemblée nationale, dont le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ), ont adopté à l’unanimité une motion qui reconnaît le statut de salarié aux étudiants stagiaires du secteur public. Mais un an plus tard, rien n’a bougé
Aujourd’hui, les stagiaires revendiquent à juste titre d’être rémunérés, une politique qui leur permettrait d’atténuer la lourdeur des frais de scolarité et de l’augmentation du coût de la vie par rapport aux années ‘80. Or, la ministre québécoise de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, argue cavalièrement que son gouvernement «a fait des choix» budgétaires et que de payer ses étudiants stagiaires n’en fait pas partie. «Dans ce budget-ci, on a fait des choix importants, exigeants. Des choix nécessaires. Et c’est ces choix-là. Alors en ce moment, dans le contexte, il n’est pas possible pour le gouvernement d’emprunter cette voie», tranche Pascale Déry.
La profession d’enseignant manque d’amour et, par effet collatéral, d’attractivité. La pénurie de main d’oeuvre en éducation est littéralement alarmante. Le stage fait partie du curriculum des étudiants en sciences de l’éducation. La rémunération du stage contribuerait, à mon avis, à jeter un peu de baume sur l’hésitation des étudiants intéressés à emprunter le chemin de l’enseignement.
Henri Marineau, Québec
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