Ce n’est qu’un début, mais ce retour des femmes à la cuisine est encourageant. Enfin, pas toujours.
Manon Fleury n’embauche que des femmes dans sa cuisine !
Le milieu de la gastronomie ne parle que d’elle, elle vient de décrocher sa première étoile au guide Michelin, et serait la cheffe qui va inventer le restaurant de demain.
Le reportage jeudi dans #EnvoyéSpécial pic.twitter.com/88eAPWcfPd
— Envoyé spécial (@EnvoyeSpecial) March 19, 2024
Cheffe + rebelle + lesbienne
La dernière cheffe – hormis dans l’émission Top Chef où elles pullulent – à avoir été médiatisée, c’est Dominique Crenn. Elle, elle coche toutes les cases : orpheline, triple étoilée, meilleure chef du monde en 2016, émigrée à LA où la télé lui a consacré un Chef’s Table, en couple avec une actrice célèbre, donc lesbienne. Domi sort sa bio et c’est une chef « rebelle », c’est elle qui le dit.
On ne voit pas trop la différence entre un chef non rebelle et un chef rebelle, d’ailleurs elle non plus n’arrive pas à l’expliciter chez Mouloud. Personne sur le plateau de Clique TV n’ose la ramener, car en plus, elle annonce qu’elle a un cancer (du sein).
Tout cela fait d’elle une intouchable absolue, au sens d’incritiquable, pas au sens indien qui interdit aux gens normaux de toucher des intouchables, les tchandalas, les hors caste, les mangeurs de chien, les parias de la société. Un groupe social entier bouc émissaire, fallait y penser, c’est pratique ! Cependant, si on a touché par mégarde un tchandala, on peut effacer l’offense en se baignant (éviter le Gange, qui est totalement pollué).
La femme est à la mode, la femme de génie tient la corde (si en plus la femme de génie est homo, c’est le Graal, ou la Graalette), car il faut des modèles pour toutes ces femmes normales que les médias tirent vers le haut, même si parfois l’élastoc craque. C’est comme les talons, les femmes ont besoin d’être surélevées. C’est un dopant qui permet d’arriver (presque) à hauteur d’homme.
Dans tous les médias, on fouille les tiroirs pour trouver des exemples passés et présents de femmes de génie. Au besoin, on en crée. Le talent est une chose, le génie en est une autre.
Los Angeles, la casquette, le glamour, trop classe la meuf ! Allez, on arrête de casser la Crenn, on lui souhaite un bon rétablissement, et on passe à la suite, comme au resto.
On va rester dans le domaine de la bouffe, car un truc étonnant vient de se passer : la profession a fait un gros foin devant un petit projet de loi, qui voulait obliger les établissements à indiquer la mention non fait maison sur leur carte. Un texte « stigmatisant », pour les syndicats… maison.
Le repas sous vide préparé dans une centrale d’achat et réchauffé sur place, c’est désormais courant. Pour avoir du fait maison, il faut sortir la CB – et encore, de grandes maisons trichent. Tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir un repas à l’Atelier Crenn : le menu unique y est à 225 dollars, sans le pinard.
Là, on a parlé des femmes à la cuisine, côté haut de gamme. La femme à la cuisine bas de gamme, ça se fait plus rare chez les 25-35 ans : pas le temps de faire des miracles, avec le boulot et les (ou le seul) enfants. Les jeunes couples consomment du tout cuit. La nouvelle génération cuisine moins, sur les marchés quand on trouve des jeunes c’est qu’ils ont pas une tune ou qu’ils sont baba cool, ou alors ils ramassent les cagettes de légumes invendables.
Les familles nombreuses sont moins nombreuses, les naissances chutent, l’avortement c’est cool, la Macronie, c’est un peu l’américanisation à tous les étages. On glorifie la femme qui bosse, la femme indépendante, mais avec les gros bataillons de femmes au bureau, tout le monde a perdu de la qualité de vie.
Il y a un frémissement du côté de la « tradwife », mais ça semble être juste une contre-mode, un truc de droitarde. Cela dit, ça suffit à énerver les féministes, dont cette autrice, qui a écrit un livre sur « ce que le couple hétéro coûte aux femmes ». Traduction : vivez hors couple, vous serez plus heureuse, car un homme au quotidien, c’est la galère et la paupérisation.
En réalité, c’est le contraire : le féminisme est cette tendance du capitalisme qui pousse les femmes à décomposer le couple et la famille pour consommer plus en appart, voiture, sexe, psy et antidépresseurs.
Voilà voilà, on pense qu’on a bien titillé les féministes, si elles nous lisent, on va terminer sur une touche people avec le couple improbable formé par Sardine & Sardou. Ce qui a déclenché l’ire de la Sardine nationale ? La déclaration de Michel sur scène, pendant sa (dernière) tournée d’adieu :
« Un jeune homme qui pose sa main sans son consentement sur la main d’une femme, c’est garde à vue direct. S’il a l’audace de vouloir poser sa main ailleurs, là, c’est Fleury-Mérogis. »
Olivier Truchot de RMC était au concert :
« Ça a fait rire la salle, mais pas tout le monde… Derrière nous, il y avait deux jeunes filles de 17 ou 18 ans, avec leurs parents, qui se sont levées et qui ont dit “je ne reste pas dans ce concert de fachos” et elles se sont barrées ». Sur scène, le chanteur en a également profité pour mettre « un petit tacle à Sandrine Rousseau ».
Pas de quoi fouetter une sorcière !
Conclusion ? On espère que la montée en grade et les étoiles qui pleuvent sur les femmes-chefs redonneront aux jeunes femmes le goût de cuisiner, plutôt que de commander sur Uber Eats des merdes fabriquées et livrées par des migrants. Uber Eats vient de lâcher le sponsoring du foot français, qui va s’appeler « Ligue 1 McDonald » pour 3 ans. On est mal !
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation